Newsletter réseau Niger #14, septembre 2019

ACTUALITES DU SECTEUR

Données 2018 sur l'accès à l'eau et à l'asssainissement au Niger

Chaque année, le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Niger présente son rapport sur les indicateurs de l’eau et de l'assainissement.

En 2018, 1 Nigérien sur 3 a accès à un service élémentaire d’eau potable (c’est-à-dire un accès à une eau de boisson provenant d'une source améliorée, à moins de 30 minutes aller-retour, incluant la file d'attente – 26,49%) voire un service géré en toute sécurité (accès à domicile, dont la qualité microbiologique est garantie – 6,6%). 

Accès au service d’eau potable en 2018 au Niger 
 
Ce chiffre est en-dessous de la moyenne ouest africaine (61%) évaluée par le Programme commun OMS-UNICEF, qui s'occupe du suivi des cibles ODD 6.1 et 6.2 au niveau mondial (Progress on household drinking water, sanitation and hygiene 2000-2017: Special focus on inequalities).
Pour améliorer la situation, plus de 8 000 équivalents points d’eau modernes ont été réalisés en milieu rural au cours de la période 2016 - 2018. Néanmoins, ces chiffres sont bien en deçà de la cible fixée qui était 18 000 EPEM.
 
En matière d’assainissement, plus de 70% des Nigériens n’ont pas accès à un service d’assainissement et défèquent en pleine nature et ce malgré les efforts continus dans les villages pour promouvoir l’assainissement via la méthode ATPC – assainissement total porté par les communautés (en 2018, 615 villages ont été touchés par ces sensibilisations). 
 
Accès au service d’assainissement en 2018 au Niger
 
Là encore, la situation nigérienne est moins favorable que dans le reste de la sous-région où la défécation à l’air libre représente 20% des pratiques.  
Néanmoins, les données concernant la pratique du lavage des mains au Niger sont encourageantes puisque la majeure partie de la population utilise des installations pour se laver les mains avec du savon. 
 
Plus d’informations : Rapport sur les indicateurs de l’eau et l'assainissement pour l’année 2018, ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement, mars 2019.
 
 

En route pour Dakar 2021

Organisé tous les 3 ans depuis 1997 par le Conseil mondial de l’eau et le pays hôte, le Forum mondial de l’eau (FME) est le principal évènement de dimension internationale concernant les problématiques liées à l’eau. Il offre aux politiques, aux décideurs et aux acteurs de la société civile un espace d’échanges et de débat. 

Le 9ème Forum mondial de l'eau aura lieu à Dakar en mars 2021. Cette édition sera donc une belle opportunité pour les pays de la sous-région de faire entendre leurs voix autour du thème «la sécurité de l’eau pour la paix et le développement durable ». 

4 priorités thématiques ont été identifiées : 
  • Sécurité de l’eau 
  • Coopération 
  • Eau pour le développement rural 
  • Moyens et outils (financement, connaissance, gouvernance)
 
Une première réunion de lancement a été organisée les 20 - 21 juin 2019 au Sénégal pour recueillir les contributions des parties prenantes. Elle a rassemblé 670 participants venus du monde entier. 
 
Afin de faciliter la participation de la société civile ouest africaine au processus d’organisation du Forum mondial de l’eau, des collectifs de la société civile Eau et Assainissement d’Afrique de l’Ouest et du Centre (dont la Chambre de concertation des ONG et associations de développement -CCOAD - pour le Niger), appuyés par la Coalition eau se sont organisés en une Alliance d’Afrique francophone pour l’eau et l’assainissement (AAFEA). Ils ont adopté une déclaration présentant d’une part, les messages thématiques majeurs en vue d’accélérer l’atteinte de l’ODD 6 dans la sous-région, et, d’autre part, les attentes vis-à-vis du 9ème Forum mondial de l’eau. 
 
Plus d’informations :
Forum mondial de l’eau : 9.worldwaterforum.org/fr  
 
 

Hygiène menstruelle : comment faire sauter les tabous ?

Les menstruations sont un sujet sensible et demeurent un tabou dans de nombreuses sociétés. Ce manque de considération renforce les inégalités de genre et a un impact négatif sur la dignité, la santé et l’éducation des femmes et des jeunes filles.

 
Pour améliorer la prise en compte de l’hygiène menstruelle, trois niveaux d’intervention sont possibles, complémentaires les unes des autres : 
 
  • L’installation et la maintenance d’infrastructures sanitaires adaptées aux jeunes filles dans les écoles (des toilettes propres non mixtes avec accès à l’eau et à du savon) ; 
  • La mise à disposition de protections hygiéniques de qualité tout en cherchant à minimiser les impacts environnementaux de leur utilisation ; 
  • Des campagnes de sensibilisation autour de la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) et des changements biologiques et psychosociaux associés. 
 
Plusieurs études ont été réalisées ces dernières années au Niger afin de mieux connaître les pratiques sur l’hygiène menstruelle, en particulier en milieu scolaire (UNICEF en 2013 ; WSSCC et ONU Femmes en 2018 ; JMP 2018 ; KOIS pour le compte de l’Agence française de développement (AFD) et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) français en 2019). 
Selon ces études :
  • 76% des établissements scolaires n'ont pas d'installations sanitaires ;
  • 35% des jeunes filles ratent au moins un jour d’école durant leurs menstruations ;
  • Seules 48% des filles au Niger ont reçu certaines informations concernant les menstruations avant de les expérimenter pour la première fois et les femmes interrogées ont une connaissance élémentaire des menstruations ;
  • Jusqu’à 60% des femmes ont de mauvaises pratiques pour gérer leur hygiène menstruelle (les pratiques observées concernent le type de protection utilisée, le lavage et séchage des protections et produits utilisés, la durée de trempage, le lavage des mains et produits utilisés, la qualité de l’eau utilisée, la fréquence de changement des protections, le port de sous-vêtements pendant la période de menstrues et le lavage de la vulve pendant les règles) ; 
  • Les serviettes hygiéniques jetables ou à usage unique (importées de l’étranger) sont le type de protection le plus utilisé pendant les règles (autour de 50%), plus particulièrement par les filles les plus aisées résidant dans les milieux urbains. En milieu rural, les filles utilisent le plus souvent des pièces de tissu pendant les menstruations et occasionnellement du coton absorbant.
 
Cet environnement inadapté à la gestion du cycle menstruel est un frein à l’assiduité scolaire, voire un facteur de décrochage scolaire des jeunes filles. Néanmoins, ces dernières année, le Niger commence à prendre en compte cette question et le WSSCC et ONU Femmes ont impulsé la formation d’un comité interministériel au sein duquel un plaidoyer pour la gestion de l’hygiène menstruelle (GHM) a été rédigé (2019). 
L’aménagement d’infrastructures sanitaires adaptées aux jeunes filles, en particulier dans les écoles, est désormais un objectif pour le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement et de sa programmation sectorielle (PROSEHA 2016-2030). Certains outils de sensibilisation/information sur la GHM commencent à être testés (la GHM est par exemple abordé dans les modules formations destinées aux enseignants, réalisées dans le cadre du projet mené à Zinder, présenté plus bas). On peut noter également une initiative de production de culottes rembourrées réutilisables portée par l’association Monde des enfants.
 
Ces orientations et ces initiatives sont un premier pas vers une meilleure gestion de l’hygiène menstruelle et améliorent les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes filles nigériennes. Il est néanmoins nécessaire de renforcer les connaissances sur la GHM en milieu scolaire et en particulier de multiplier les évaluations d’impact, afin de mieux appréhender la portée et les limites de ces interventions, tant sur l’éducation et la santé, que sur les comportements et les normes sociales. Cela permettra de mieux orienter les interventions dans la perspective d’un déploiement de la GHM sur l’ensemble du territoire.
 
Plus d’informations : 
JMP Wash in School 2018 (données Niger)

ACTUALITES DU RESEAU
 

Première Assises sahéliennes de la coopération décentralisée 10 et 11 octobre 2019, à Poitiers

Les premières Assises sahéliennes de la coopération décentralisée se tiendront à Poitiers les 10 et 11 octobre prochain, accueillies par le Conseil départemental de la Vienne. Cet événement est co-organisé par Cités Unies France et le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en partenariat avec les autorités nationales et les associations de collectivités de 5 pays ; Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad.

Alors que le contexte sécuritaire du Sahel rend de plus en plus difficile les déplacements des collectivités françaises, l’objectif central de ces assises est de renforcer les partenariats existants en travaillant sur la mutualisation et la mise à l’échelle de projets dans la zone sahélienne.
 
Pour cela, 4 sous thématiques ont été identifiées :  
  • Décentralisation et gouvernance 
  • Agriculture et sécurité alimentaire 
  • Jeunesse 
  • Energie et climat 
 
A noter également une session sur le thème : Comment intervenir en zone rouge ?
 
Les problématiques d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, transversales à plusieurs de ces thématiques, devraient être plus particulièrement abordées dans le groupe de travail autour de la décentralisation et gouvernance. 
 
Plus d’informations
Contacts : Cités Unies France – Marion Lotin, m.lotin@cites-unies-france.org ; Constance Koukoui, c.koukoui@cites-unies-france.org
 
 

ACUALITE DES PROJETS

Stratégie d'Hygiène et d'assainissement à Zinder - livrets de capitalisation 

Le département du Val-de-Marne est en coopération depuis 2006 avec la ville de Zinder au Niger. En 2014, les deux partenaires se sont engagés dans un programme de 5 ans visant à améliorer l’accès à l’assainissement de base et à promouvoir l’hygiène dans le noyau urbain de Zinder. 

Ils ont bénéficié pour cela d’un soutien de l’Union européenne, du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), de l’agence de l’eau Seine-Normandie (AESN). 

 
Le programme Solidarité Eau (pS-Eau) a suivi pendant ces 5 ans la mise en œuvre du projet pour pouvoir documenter cette expérience. Issus de ce travail, 3 livrets de capitalisation viennent d’être publiés. Ils s'adressent aux acteurs impliqués dans les services d’assainissement au Niger et à leurs partenaires de coopération et leur permettent de mieux comprendre la situation du secteur de l’assainissement au Niger et d’identifier les actions à mettre en œuvre pour accompagner les communes nigériennes comme Zinder.
 
Chaque livret porte sur une thématique spécifique : 
Retrouvez également la boite à outils complémentaire à ces livrets. 
 
Contacts : Mélanie Ceran, Département du Val-de-Marne, Melanie.Ceran@valdemarne.fr
 
 

Bilan de la coopération décentralisée et non gouvernementale 2018

Chaque année, le pS-Eau édite un bilan des projets menés par des acteurs français de coopération en lien avec leurs partenaires nigériens. Ces informations sont transmises aux directions centrales du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement ainsi qu’à l’ambassade de France afin de faciliter le partage d’informations. 

En 2018, 10 nouveaux projets de coopération décentralisée et non gouvernementale français pour l’eau et l’assainissement ont débuté au Niger pour un montant mobilisé d’environ 1,8 million d’euros.
 

 

Appels à projets

En complément à la rubrique « Mobiliser des financements », retrouvez les informations sur les appels à projets plus ponctuels accessibles aux porteurs de projets d’accès à l’eau potable et à l’assainissement au Niger. 

Appel à projets de solidarité internationale dans le domaine de l’eau (2019-2021) de Bordeaux Métropole
  • Structures éligibles
    • les associations de solidarité internationale domiciliées en France; 
    • les communes de Bordeaux Métropole et leurs partenaires institutionnels à l’étranger dans le cadre de leurs accords de coopération et jumelages, ainsi que les partenaires institutionnels de Bordeaux Métropole dans le cadre de ses accords de coopération.
  • Montant de la contribution : la subvention est accordée pour un montant minimum de 15% et un montant maximum de 40% du budget total prévisionnel du projet, et ne peut dépasser 50 000 €.
  • Date limite de dépôt :  vendredi 27 septembre 2019 à 12 heures
  • Plus d’informations : www.bordeaux-metropole.fr/Actualites/Solidarite-internationale-Lancement-de-l-appel-a-projets-eau-2019-2021

Une réunion d'information, co-organisée par Bordeaux Métropole, So Coopération et le pS-Eau, aura lieu le vendredi 6 septembre à l'Hôtel Métropolitain à partir de 9h. Confirmez votre inscription en envoyant un mail à cette adresse ri@bordeaux-metropole.fr avant le lundi 2 septembre.
 
Appel à projets Biennal Solidarité Internationale Territoires Citoyens et Solidaires « Climat et environnement » de la région Centre-Val de Loire
 
 
Coin lecture
 
Ce recueil retrace les soixante ans d'action de l'AFD dans le pays en photos. Aujourd’hui l’action de l’AFD se concentre sur 3 axes d’interventions : eau, énergie et éducation (3 E)