Le Programme national d'assainissement rural (PNAR)

Après la réussite du programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées, les autorités marocaines mènent actuellement une étude relative à l’assainissement rural dont les résultats conduiront à l’établissement d’un programme national d’assainissement rural (PNAR).

Certaines différences par rapport au milieu urbain ont des conséquences non seulement sur les technologies à mettre en œuvre, mais également sur les méthodes de planification, de financement et de participation des usagers. Dans sa définition, le PNAR doit prendre en compte la diversité des situations (habitat, climat, géologie, culture), la dispersion (a-t-on techniquement intérêt à rassembler les effluents comme en milieu urbain ? Un traitement décentralisé ne serait-il pas plus approprié et plus efficient ?), le coût unitaire (pas usager) des techniques d’assainissement en réseau, le caractère relativement inoffensif des eaux pluviales en milieu rural, contrairement à la ville, où les surfaces imperméables favorisent les écoulements de surface très pollués par lessivage des sols souillés, la demande solvable plus faible qu’en ville et généralement déjà consacrée à l’amélioration du confort, le financement du service beaucoup plus difficile à équilibrer, la capacité d’intervention (gestion de projet) et de suivi (du service) plus faible des communes rurales comparées aux municipalités urbaines, ainsi que leur probable difficulté à faire respecter normes et règlements d’hygiène.

L’ensemble de ces facteurs conduit assez naturellement à replacer la problématique d’assainissement au niveau familial ou petite communauté et non plus à l’échelle de villes ou d’arrondissements urbains.

Le développement d’un Programme National d’Assainissement liquide en milieu Rural doit se poser de manière très différente de celui du Programme National d’Assainissement en milieu urbain : pour des enjeux sanitaires et environnementaux moins aigus qu’en milieu urbain, les technologies classiques d’assainissement collectif y sont beaucoup plus chères. L’intervention en assainissement autonome est radicalement différente puisqu’il s’agit majoritairement d’ouvrages familiaux qui ne peuvent être ni planifiés ni financés comme des réseaux collectifs. Au contraire d’une planification provenant du haut, il faut encourager l’investissement venant de la base, c'est-à-dire du ménage.

Le PNAR ne doit pas se contenter de faire des infrastructures, il doit au préalable savoir sensibiliser les populations pour s’appuyer sur leur demande et la prolonger vers la salubrité et le respect environnemental.

 

Pour plus d'infos:

Mohamed Rifki,
Ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'Environnement du Maroc
Chef du service Planification et Programmation à la Direction de l'Eau et de l'Assainissement
E-mail: mohamed.rifki[at]yahoo.fr