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Gestion durable des déchets
et de l'assainissement urbain

Le cadrage thématique et méthodologique du programme

Déchets solides – 3 :
Pour une gestion appropriée des points de ruptures de charges et des décharges

 

        Problématique

Les points de regroupement ou postes de transit sont des points de rupture de charge, des lieux de stockage provisoire et parfois de traitement des déchets. Compte tenu de leurs fonctions, ils sont des composantes importantes d’une stratégie de gestion intégrée des déchets solides. Mais leur mise en place se heurte à de multiples problèmes d’ordre technique et urbanistique (conception, construction et aménagement des infrastructures), institutionnel et organisationnel (mode de gestion et responsabilités), social et économique (choix du site, gestion des conflits, coûts), environnementaux (pollution, nuisance, normes, protection).

En raison de ces difficultés, très peu de villes disposent aujourd’hui de points de rupture de charge fonctionnels et appropriés. Ceux-ci sont plutôt assimilables à des mini-décharges non contrôlées. La pression foncière, l’hostilité des riverains, le coût des aménagements, les normes et techniques de réalisations sont les principales contraintes à prendre en compte pour améliorer ce maillon essentiel de la filière.

Par ailleurs, les points de regroupement, les postes de transfert sont des sites stratégiques où peuvent s’organiser une valorisation décentralisée des déchets, à condition que leur aménagement leur gestion soient conçus dans cette optique.

On remarque également que les villes possédant des centres d’enfouissement ou des décharges contrôlées sont peu nombreuses dans les pays en développement. L’un des obstacles est le coût élevé des installations garantissant l’étanchéité et protégeant des nuisances. Les municipalités ont alors souvent recours aux coopérations bi ou multilatérales qui imposent des normes environnementales difficiles à satisfaire dans le contexte économique et social des villes de ces pays.

 

        Attentes

>        Du type et de la forme des installations au niveau des ruptures de charge dépend la bonne articulation entre la collecte et le transport des déchets. Mais les seuls critères techniques sont insuffisants. Le choix du site et du type d’infrastructure doivent aussi prendre en compte des paramètres sociaux, économiques et environnementaux. Les actions pilotes à entreprendre devraient permettre de concevoir et d’expérimenter différents types de points de rupture de charge qui, tout en facilitant et optimisant l’articulation avec les autres séquences de la filière, soient fonctionnels et acceptés des riverains.

>        Les activités de récupération et de valorisation des déchets sont intéressantes si elles sont réalisées le plus en amont possible, de manière à influer sur les coûts de transport et de production. Le tri à la source et la collecte sélective sont difficiles à réaliser dans le contexte des villes des pays en développement. Les points de regroupement et les postes de transfert offrent cette opportunité, à condition que leur aménagement et leur mode de gestion soient conçus dans ce sens. Des expérimentations devraient permettre d’évaluer les avantages et les contraintes des installations adaptées aux activités de valorisation.

>        La multiplication des points de rupture de charge, bien que recommandée dans l’optique d’une gestion efficiente et intégrée, s’accompagne souvent de conflits entre les opérateurs de la précollecte et les populations, surtout les plus pauvres, qui préfèrent se passer des opérateurs et apporter elles-mêmes leurs déchets jusqu’aux points de regroupement, de conflits entre les précollecteurs et les sociétés privées concessionnaires, rémunérées en fonction des quantités, et qui encouragent l’approvisionnement tous azimuts de ces points. Il s’agirait donc d’expérimenter des modes de gestion concertée, qui préservent les intérêts de tous les acteurs, habitants et opérateurs de la précollecte.

>        Il s’agirait aussi d’étudier la faisabilité technique, organisationnelle et économique de décharges contrôlées adaptées aux capacités techniques et financières des collectivités locales, d’élaborer des normes et critères réalistes et pragmatiques pour la conception et l’aménagement de ces infrastructures, et notamment de trouver des solutions mettant en œuvre des matériaux locaux pour réaliser l’imperméabilisation des décharges.

>        La pratique de la mise en décharge non contrôlée n’est pas sans risque de pollution du milieu récepteur. On étudiera comment dans la conception et l’installation des décharges, on doit tenir compte des externalités, notamment du point de vue sanitaire et environnemental.

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