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Gestion durable des déchets
et de l'assainissement urbain

Le cadrage thématique et méthodologique du programme
Thème spécifique eaux usées et excreta - 3 :
Bilan comparatif de divers systèmes d’assainissement autonome
            Problématique

En matière de planification de l’assainissement, la justification des choix techniques et gestionnaires impose de mettre en regard les coûts et les performances, attendues ou avérées.

La comparaison des coûts de différentes variantes possibles d’assainissement a été abordée dans le cadre de la recherche “ historique ” menée par la Banque mondiale à la fin des années 1970[1]. Fondée sur une quarantaine d’études de cas réparties dans quatorze pays, cette étude a reconstitué et systématiquement comparé les coûts totaux actualisés[2] de plusieurs variantes d’assainissement individuel (5) et collectif (4), ainsi que leurs combinaisons éventuelles. Ramenés par ménage, ces coûts en sont extrêmement variables puisque le rapport entre la solution la plus économique (latrine à chasse manuelle) et la plus onéreuse (égout) était de 1 à 20. Cette étude a, en outre, dépassé l’analyse des coûts financiers pour aborder celle des coûts économiques, réalisant un bilan comparatif coûts / avantages.

Néanmoins, cette étude de référence, déjà ancienne, présente des lacunes. Certaines alternatives, expérimentées avec succès voire généralisées depuis, n’ont pas été envisagées alors (latrines VIP par exemple) ou bien l’ont été sur la base de coûts reconstitués de façon très hypothétique, faute de marché pour ces techniques ou ces filières.

Par ailleurs, les termes des comparaisons ont souvent été faussés par l’absence de prise en compte de dispositifs spécifiques d’assainissement des eaux usées ménagères (puisards par exemple) dans les filières autonomes.

Enfin, la méthodologie utilisée pour évaluer les avantages et les coûts indirects associés aux différentes variantes était beaucoup plus “ frustre ” que celle employée pour les coûts directs, du fait des connaissances encore très lacunaires que l’on pouvait avoir de l’impact de l’assainissement sur l’environnement.

 

            Attentes

>        Une comparaison des coûts et des avantages de différentes variantes, menée avec le même souci de rigueur , viendrait combler les lacunes soulignées plus haut. De telles études ne pourraient porter toutefois que sur un nombre très réduit d’études de cas. À l’idéal, on disposerait pour chacun de ces cas :

-     du recul nécessaire pour analyser des coûts directs stabilisés ;

-     de marchés relatifs à plusieurs services ou variantes technologiques effectivement offerts localement, et à leurs différentes composantes (construction / vidange, fournitures / main d’œuvre, etc.) ;

-     d’une mesure de la satisfaction des différents segments de la population relevant de ces différents systèmes ou services.

 

Une synergie est attendue avec les études de cas concernées par deux autres thèmes : le thème 4 “ Gestion domestique de l’assainissement : pratiques, attitudes, comportements et demande ” pour l’analyse du budget des ménages consacré à l’assainissement et le thème 7 “ Participation des opérateurs privés indépendants à l’amélioration du service public d’assainissement ” pour la connaissance des coûts pratiqués par les opérateurs privés du secteur.

 

>        Enfin est adressée de nouveau à la recherche la question méthodologique récurrente de l’intégration des externalités dans l’analyse des coûts. Quelques (trop rares) mesures des pollutions du milieu récepteur ont été entreprises depuis une dizaine d’années dans des sites urbains africains. Elles pourraient être utilisées pour alimenter l’analyse.

>        Il est également attendu une analyse de l’impact des formes d’assainissement autonome sur l’organisation territoriale et sur la configuration de l’espace urbain.

 

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[1]    Résultats publiés dans la collection “ Technologies appropriées pour l’alimentation en eau et l’assainissement ”. Voir notamment : J. Kalbermatten et al. Résumé des options technologiques et des options économiques, Banque mondiale, 1982

[2]    Coûts d’investissement + dépenses annuelles de fonctionnement