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Actions
pilotes |
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Action pilote n°5
: Gestion des bornes-fontaines : étude
comparative et évaluation de projets réalisés ou
en cours de réalisation - villes de Kayes, Mopti et Ségou
- Mali
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[ Rapport
] [ Contacts et fiche technique ]
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Hypothèses et
objectifs
Hypothèses à tester
A partir dexpériences de terrain, forcément
pragmatiques et tâtonnantes, sur trois sites urbains différents,
peut-on déduire un mode de gestion utilisable sur dautres
sites maliens, voir réplicable dans dautres contextes ?
Objectifs de départ |
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- Recueil de données sur le terrain :
comparaison des contextes, des forces et des faiblesses de chacune
des actions, satisfactions des autorités et des usagers.
- Au travers des actions-pilotes, modéliser
une démarche qui optimisera les résultats observés.
- Un bilan écrit de ces actions sera validé
par les villes, puis retranscrit dans un document pédagogique,
mis à la disposition de lAssociation des maires du
Mali, et de tout relais apte à lutiliser.
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Objectifs finaux |
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- Recueil de données sur le terrain :
comparaison des contextes, des forces et des faiblesses de chacune
des actions, satisfaction des autorités et des usagers.
- Echanges dexpériences sur les outils
juridiques et institutionnels de la gestion des bornes-fontaines et
sur la planification, la coordination et le financement de lapprovisionnement
en eau potable de lensemble du territoire municipal.
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Méthodologie opérationnelle
PHASE 1 : étude comparative en matière
de gestion des bornes-fontaines
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- réalisation dun questionnaire,
- enquête réalisée par un
organisme identifié par le Réseau (CERGRENE),
- traitement des données par lorganisme
retenu,
- restitution du travail aux membres du Réseau
et au Programme.
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PHASE 2 : action suite au diagnostic |
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- mise en place dun espace de concertation
(Mopti),
- identification et numérotation des
bornes-fontaines (Kayes et Ségou),
- élaboration dun projet de contrat
(Kayes, Ségou et Mopti),
- formation/sensibilisation (Mopti et Ségou),
- séminaire à Ségou regroupant
les opérateurs des trois villes maliennes.
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Impacts de laction
Un séminaire regroupant tous les acteurs concernés des
trois villes et les représentants de principales institutions
nationales (DNHE, EDM et Mission de décentralisation du Mali) a
permis de faire ressortir les points communs, les problèmes posés
et les principales recommandations qui ont été traduites
dans le rapport général de laction-pilote.
Un rapport spécifique au séminaire a été
rédigé par Mme TA Thu Thuy.
Pour l'adduction d'eau potable
Institutionnel |
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- LEtat doit accélérer le
transfert des compétences techniques et financières
aux administrations déconcentrées et aux municipalités.
- Le ministère de lIndustrie, de lEnergie
et de lHydraulique doit clarifier le rôle de la DNHE
dans les communes urbaines.
- La municipalité doit jouer pleinement son rôle
de coordinateur des actions se déroulant sur son territoire.
Elle doit donc procéder à la formation et à la
réorganisation des services concernés.
- La faible concertation entre les différents
acteurs institutionnels : municipalité, EDM et DNHE ne
facilite pas la planification, la réalisation et le contrôle
des actions. Un accent tout particulier doit être mis sur
cette concertation.
- LEDM doit engager sa propre décentralisation,
afin de traiter localement les problèmes de besoin en eau.
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Techniques
Les réseaux de distribution ou lextension de réseaux
dans les centres secondaires du Mali sont souvent surdimensionnés.
Ils sont calculés sur la base dune consommation de 50
lt/jour/habitant, alors que la consommation varie entre 15 à 25
lt/jour/habitant. Cet aspect technique a obligatoirement une incidence
sur les aspects financiers dans le calcul du prix de leau.
Pour la distribution par borne-fontaine : |
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- nécessité davoir deux ou trois
modèles de bornes-fontaines.
- Cette normalisation facilitera l'émergence
de compétences techniques locales ; avoir les plans des modèles
préconisés et organiser un système privé
de fabrication au Mali ;
- diffuser les critères dinstallation de
bornes-fontaines. La DNHE possède actuellement des critères
pertinents, mais ceux-ci ne sont pas diffusés au niveau
national.
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Financiers |
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- Le financement de lextension du réseau
et des bornes-fontaines nécessite la mobilisation des
ressources nationales et étrangères.
- La municipalité doit se doter dun
fonds dinvestissement pour le financement de ce type dopérations.
Il doit apparaître dans le budget primitif. Les taxes
actuellement perçues par les municipalités sur les
bornes-fontaines doivent servir au financement de lapprovisionnement
ou de la distribution deau potable par borne-fontaine.
- La tarification doit être adaptée aux
ressources locales : solvabilité des usagers.
- La gestion dune borne-fontaine nécessite
danalyser la viabilité économique et financière
en tenant compte des différents paramètres (recettes /
dépenses) et en incluant le nombre des personnes chargées
de partager les bénéfices.
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Pour la gestion des bornes-fontaines
L'action-pilote a permis de les faire travailler ensemble sur des thèmes
communs et a facilité la synthétisation des éléments
communs.
Principaux éléments identifiés :
dysfonctionnements dans la planification, le financement et la
coordination des projets dadduction deau potable et des
bornes-fontaines : |
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- multitude dacteurs sans rôle bien défini
;
- municipalités court-circuités dans
les projets actuels ;
- difficulté à répertorier les
ressources financières au niveau de lEtat et des
municipalités (taxes, prêts, subventions, etc...) ;
- politique commerciale et tarifaire peu explicite de
lEDM ;
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manque doutils juridiques adaptés à la problématique
des bornes-fontaines : |
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- gestion des bornes-fontaines multiforme ;
- inexistence de modèles de contrats de délégation
de gestion ;
- faible utilisation des documents déjà
produits ;
- nécessité détudier de
nouvelles formes de sanction pour les bornes-fontaines débitrices
(la fermeture de la borne par lEDM nest pas forcement la
bonne solution).
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Les trois coopérations souhaitent poursuivre le travail,
notamment : |
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- lappui à lélaboration dune
politique municipale de leau ;
- la finalisation des contrats de gestion et la
validation par les nouveaux élus ;
- la finalisation des doutils de gestion et la
validation par les nouveaux élus ;
- lidentification et le choix des
bornes-fontaines les plus performantes ;
- la formation des différents acteurs
(administrations déconcentrées, municipalité et
gestionnaires privés ou associatifs) ;
- la consolidation des espaces de concertation.
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Pour la coopération décentralisée
Au Mali, notre intervention a permis de créer une dynamique
sur un thème majeur dans le développement de trois
villes maliennes.
Pour le « Réseau ville », laction-pilote a été
loccasion danalyser le fonctionnement des acteurs de
terrain et des membres des coopérations du Nord sur un projet
précis. Bien que nous ayons connu un certain nombre de
difficultés liées à la situation politique et aux
différents changements de personnes sur le terrain (maires,
chefs dexploitations EDM, professionnels dune coopération
décentralisée), le résultat pour les acteurs
maliens est globalement positif.
Analyse et réflexions
Pour le bon déroulement de ce type de projets, qui associe la
coopération décentralisée française et les
collectivités locales du sud, il est important davoir des
interlocuteurs techniques qualifiés susceptibles de dépasser
les échéances électorales et parfois les clivages
politiques locaux.
Cela se traduit en général par une très faible
mobilisation des services concernés parfois en totale
contradiction par rapport à la demande. Celle-ci venait des élus,
mais dans certains cas, ces derniers ont omis de donner des consignes
aux services techniques. Dans dautres cas, cette faible
mobilisation était liée à labsence de
personnel qualifié dans ces mêmes services.
Pour favoriser lémergence dun personnel qualifié,
le « Réseau ville » est engagé sur un
programme dappui à la décentralisation et à
la réorganisation de services municipaux dans le cadre du Fac «
décentralisation et développement urbain » du
ministère de la Coopération.
Les coopérations décentralisées nont
aucune compétence dans la gestion des bornes-fontaines. Mais ce
thème nous a permis daborder plus largement la question
de leau en milieu urbain. Chacune des trois coopérations
décentralisées, à des dégrés différents,
a très bien joué le rôle de médiateur et dinterface
entre la municipalité, lEDM et la société
civile.
Les coopérations décentralisées en général
et le « Réseau ville » en particulier ont une compétence
pratique en France dans la planification, la réalisation, la
gestion et lentretien du réseau. Elles peuvent par conséquent
conseiller sur certains points les municipalités maliennes,
notamment dans la définition dune politique municipale en
matière deau et dassainissement, dans lélaboration
des contrats de délégation de gestion, entre la
municipalité et le concessionnaire ou lexploitant. De
ce fait, les coopérations décentralisées françaises
peuvent être un des acteurs opérationnels des futurs
programmes eau/assainissement de l'Agence française de développement
en Afrique.
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