retour imprimer © Lettre du pS-Eau 55 de Oct 2007

Des résultats conformes aux prévisions

Première revue annuelle du Pepam au Sénégal


©Guillaume Aubourg

La première revue annuelle du Programme d'eau potable et d'assainissement du millénaire (Pepam)1 s'est tenue en juin dernier au Sénégal. Cette revue, désormais inscrite dans l'agenda et le mécanisme de pilotage du Pepam, a réuni plus de 300 participants représentant tous les acteurs parties prenantes du secteur de l'eau potable et de l'assainissement. Tour d'horizon chiffré et recommandations.

Les travaux du Pepam, qui se sont tenus du 26 au 28 juin 2007 à Dakar, ont été introduits par dix présentations qui ont permis d'exposer la situation des financements, le bilan des réalisations de chaque sous-secteur au cours des deux dernières années, les résultats obtenus en termes de taux d'accès à l'eau potable et à l'assainissement, et enfin, l'avancement des activités prévues dans le cadre unifié des interventions.

En ce qui concerne les financements, une mobilisation effective d'environ 259 milliards FCFA a pu être réalisée sur un total prévisionnel de 515 milliards pour la période 2005-2015, ce qui représente un taux de mobilisation global de 50,3 %. Il est toutefois à noter que si les ressources mobilisées en faveur du secteur de l'hydraulique urbaine et de l'hydraulique rurale sont en ligne avec les attentes, elles sont très insuffisantes pour ce qui concerne l'assainissement, en particulier l'assainissement rural, ce qui pourrait compromettre la réalisation des OMD.

Pour l'hydraulique urbaine, le taux d'accès global fin 2006 est de 98 %, dont 76 % pour les branchements particuliers. Ce résultat place le sous-secteur en avance sur les projections du Pepam.

Pour l'hydraulique rurale, le taux d'accès est passé de 64 % en 2004 à 69 % fin 2006, ce qui se traduit par l'accès à l'eau potable de près de 500 000 personnes supplémentaires en milieu rural. Ce résultat, qui permet de maintenir le sous-secteur sur le chemin des OMD, est dû à l'addition des efforts de la direction de l'Hydraulique (DHR), de la direction de l'Exploitation et de la maintenance (DEM), des autres projets gouvernementaux, des ONG et de la coopération décentralisée. Ce résultat aurait cependant été meilleur si certains projets majeurs de la DHR n'avaient pas connu de difficultés de mise en oeuvre. Pour l'assainissement urbain, le taux d'accès fin 2006 est de 62 %, au-dessus de l'objectif intermédiaire attendu de 59 %. Le taux de traitement des eaux usées est passé de 19 à 30,7 %, ce qui est conforme aux objectifs.

Pour l'assainissement rural, le taux d'accès, qui était de 17% en 2004, n'a pas significativement évolué en raison du faible nombre de réalisations entre 2005 et 2006.

Les autres instruments du cadre unifié d'intervention (portail internet, plan local d'hydraulique et d'assainissement, manuels des projets, système de suivi-évaluation) ont été mis en place et leur déploiement est engagé. Il est à noter que la préparation de la présente revue s'est largement appuyée sur les données fournies par le système de suivi évaluation.

Recommandations
Pour l'hydraulique rurale
1. Accélérer la réalisation des investissements majeurs en cours.
2. Prendre les mesures permettant de réduire les déséquilibres régionaux au niveau du taux d'accès à l'eau potable.
3. Définir des programmes d'investissements spécifiques pour l'amélioration de la qualité de l'eau, notamment la défluoration, permettant d'appliquer à grande échelle les résultats des recherches en cours.
4. Veiller au respect du calendrier de transfert de la maintenance des forages ruraux au secteur privé, notamment pour la zone Centre prévu en 2008.

Pour l'assainissement rural
1. Identifier et mettre en place les mécanismes financiers permettant d'apporter à l'Office national de l'assainissement du Sénégal les recettes pérennes nécessaires à l'équilibre de l'exploitation des installations d'assainissement, aussi bien des eaux usées que des eaux pluviales.
2. Finaliser le contrat de performances Etat – ONAS.

Pour la gestion des ressources en eau
1. Finaliser et mettre en oeuvre le plan d'action de gestion intégrée des ressources en eau.
2. Accélérer la mise en place de la structure de gestion du lac de Guiers et du projet d'alimentation en eau potable des populations riveraines du lac.

Pour le cadre unifié des interventions
1. Mobiliser les ressources pour que chaque communauté rurale dispose de son Plan local d'hydraulique et d'assainissement au plus tard fin 2009, et rendre le PLHA opérationnel comme outil de pilotage partagé par la communauté rurale, les services déconcentrés et tous les autres acteurs.
2. Renforcer les performances du système de suivi-évaluation notamment à travers la mise en place de plate-formes régionales et la réalisation des enquêtes nationales nécessaires au suivi de certains indicateurs d'accès (taux d'accès à l'assainissement individuel et consommations spécifiques d'eau).
3. Intensifier la promotion et la vulgarisation des instruments du Pepam, notamment les manuels des projets et le système de suivi-évaluation, au niveau régional et national.
4. Poursuivre les actions d'appui aux ONG et aux acteurs de la coopération non gouvernementale afin que leurs interventions puissent être coordonnées, reconnues et comptabilisées dans la progression des taux d'accès.


Initiatives de codéveloppement au Sénégal
Le projet Initiatives de codéveloppement Sénégal (2005-2008) est un dispositif de coopération bilatérale destiné à accompagner la mobilisation des ressortissants sénégalais.
La première revue annuelle du Pepam a mis en exergue la participation active du secteur associatif dans la mobilisation autour des Objectifs du millénaire pour l'eau, notamment en zone rurale. Le rôle des associations de migrants est régulièrement souligné, notamment sur la zone du fleuve Sénégal. Mis en place en 2005, de façon simultanée avec le lancement du Pepam, le dispositif de coopération bilatérale franco-sénégalais Initiatives de codéveloppement a permis de soutenir financièrement et de valoriser des projets et partenariats multiacteurs développés par les migrants sénégalais.
Cinq projets hydrauliques* ont ainsi été soutenus en deux ans pour 400 millions de Fcfa :
• AEP intervillageoise de Soringho : migrants de Soringho, Ville de Paris, Etat sénégalais, communauté rurale d'Ouro Sidy ;
• AEP de Diabal : migrants, conseil général du Finistère, conseil régional de Bretagne ;
• AEP de Sadel (extension réseau et renforcement gestion) : migrants, Aquassistance, conseil régional Ile de France ;
• Réhabilitation extension AEP de Bokidiawé : migrants, Etat sénégalais ;
• AEP Lounguéré Wandé : migrants, ong Aquadev.
D'autres projets sont actuellement en instruction ou en préparation.
1 Cf. Programme national d'eau potable et d'assainissement du millénaire (Pepam 2005-2015) au Sénégal, Quelles contributions des acteurs français de coopération non gouvernementale ? Lettre pS-Eau n° 50 déc. 2005


Amadou Diallo
Unité de coordination du Pepam
Email:
ahmad_diallo@yahoo.fr
Site internet: www.pepam.gouv.sn
Initiatives de codéveloppement
Email: www.codev.gouv.sn
Les descriptifs des projets sont consultables sur
Site internet: www.pseau.org/outils/actions

CPCSP - Dakar - Sénégal
 

Une des bornes-fontaines du réseau réhabilité de Bokidiawé.
©Guillaume Aubourg
 

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