retour imprimer © Lettre du pS-Eau 90 de Oct 2019

Ne laissons personne de côté

Concrétiser cette belle idée est une tâche ardue à laquelle le réseau pS-Eau s'est toujours attaché. Les membres du pS-Eau s'engagent depuis plus de trente-cinq ans pour garantir l'accès de tous à l'eau, à l'assainissement et à la gestion durable des ressources en eau. Si les obstacles ne manquent pas au respect du droit humain à l'eau et à l'assainissement, les membres du réseau luttent pour sa reconnaissance et son respect.
La disponibilité de la ressource est le premier maillon, de plus en plus souvent réfléchi en amont de toute action. La gestion locale de l'eau, sa gestion intégrée nécessite de bien connaître à la fois la ressource et les usages qui en sont faits.
Il s'agit bien dès cette étape, comme le font les partenaires de la Nouvelle-Aquitaine sur le Lac Itasy à Madagascar, de s'assurer que tout un chacun aura accès à une eau de qualité en quantité suffisante. La pérennité de la qualité de la ressource, son accessibilité permanente doivent guider les choix de réalisations. L'assainissement fait maintenant partie intégrante de toute mise en place de services d'eau potable.
C'est ainsi qu'Aquassistance au Sénégal accompagne les collectivités locales et étrangères à Tambacounda pour que dans plusieurs villages les populations aient accès à la ressource tant pour l'eau de boisson que pour l'élevage et l'agriculture.
Dans ces deux contextes, comme dans bien d'autres, rien ne peut se faire sans la participation des usagers, futurs usagers et leurs représentants. En cela, l'acceptabilité des dispositions imaginées est primordiale. Que d'exemples avons-nous de belles réalisations peu ou pas utilisées faute de réflexion locale commune sur la qualité de l'eau fournie, son prix et la situation des points d'accès.
Ainsi, en Birmanie à Magway, l'importance donnée au diagnostic préalable, à son partage avec les décideurs locaux comme avec les usagers a permis de partir sur des bases solides correspondant au contexte particulier des villes secondaire birmanes.
Pour qu'un service fonctionne durablement, la chaîne de réflexion, de décision et de réalisation est longue et demande un investissement sur le long terme. Cet investissement, ce positionnement en assistance à maîtrise d'ouvrage locale permettant par la suite une gestion locale des services est une des caractéristiques de l'action extérieure des collectivités françaises alliées au savoir-faire des ONG de terrain.
La demande de reconnaissance et d'appui direct des élus locaux des villes, départements, régions des pays en développement est forte et se structure de jour en jour. Notre devoir est de permettre à ces représentants d'avoir accès aux dispositifs d'aide qui, faute de relais efficaces, n'ont pas accès aux fonds de soutien qui s'adressent pourtant à leurs populations.
Nous devons inverser la tendance et par la qualité de nos propositions d'accompagnement et de réalisation être choisis par eux pour leur permettre de faire fonctionner et de gérer les services indispensables à l'amélioration de la vie des habitants dont ils sont les représentants.


Pierre-Marie Grondin
Directeur du pS-Eau

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