Mali: Méthodologie et résultats de l'initiative TrackFin |
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Un financement efficace du secteur eau, assainissement et hygiène est essentiel pour la fourniture et le fonctionnement durable des services. La connaissance des financements est lacunaire et insuffisante pour une planification et budgétisation pertinente. Afin de résoudre ce problème, l'OMS et l'Unicef ont lancé l'initiative TrackFin. Le Mali fait face à de nombreux défis pour atteindre les ODD, notamment l'objectif 6 qui vise un accès universel et durable à l'eau et l'assainissement. Si le secteur WASH a enregistré d'importants progrès dans la mise en œuvre du PROSEA1, en particulier pour l'accès à l'eau potable, des insuffisances demeurent pour l'atteinte des objectifs définis dans les politiques et stratégies nationales, au nombre desquelles la problématique du financement du secteur. À quoi sont destinées les dépenses ? Il a été souvent difficile d'identifier la destination des dépenses et de désagréger les données reçues par catégories de coûts. Une part importante de données n'a ainsi pu être affectée (42% en 2014). Les dépenses connues ont été désagrégées en dépenses d'investissement et autres dépenses. La part des investissements sur la période est passée de 9,5 milliards en 2012 à 37,9 milliards en 2014, représentant 46% du total des dépenses en 2014 et étant majoritairement destinée au secteur de l'eau. La première phase de l'initiative TrackFin a permis de mettre en évidence un certain nombre d'enseignements : • Renforcer le suivi financier du secteur. S'il a été possible d'obtenir un grand nombre de données financières au cours de cette première phase, un travail reste à conduire pour combler certains gaps, en particulier pour l'assainissement. Il s'avère nécessaire de renforcer le suivi financier du secteur et de désagréger davantage les données à travers des échanges avec les acteurs concernés et le développement de modalités de centralisation des données. • Accroître les financements du secteur. Les financements pour le secteur se sont fortement accrus sur la période. Cependant, les investissements restent en deçà des objectifs visés dans le cadre des OMD et les dépenses totales annuelles du secteur WASH par habitant demeurent assez faibles par rapport à d'autres pays. Il est à noter que les usagers des services s'avèrent être les principaux contributeurs du secteur. • Réduire les disparités entre sous-secteurs et zones géographiques. Le sous-secteur de l'eau potable est mieux doté que les sous-secteurs de l'assainissement. De plus, de grandes disparités existent au niveau géographique : leur réduction doit passer par un renforcement de l'ensemble des financements plutôt qu'une redistribution des ressources actuelles qui demeurent trop faibles. • Poursuivre et renforcer la programmation et ajuster les financements en conséquence dans le cadre du PROSEA 2 et de l'intégration des ODD. Étant donné que les ODD sont encore plus ambitieux que les OMD, il sera nécessaire de mobiliser davantage de financement dans les prochaines années, et d'en assurer une équitable répartition régionale. Le suivi du PROSEA 2 passera également par un suivi financier rapproché à travers TrackFin. • Accroître les transferts publics nationaux. Malgré des progrès importants dans les contributions de l'Etat au cours de la période, les financements accordés à l'eau et l'assainissement demeurent assez loin des engagements internationaux de l'Etat. • Mobiliser de nouveaux financements de la part des partenaires. L'atteinte des ODD ne sera possible qu'à travers un renforcement des partenariats avec des PTF, ONG, associations de ressortissants et la coopération décentralisée pour appuyer le développement du secteur. La seconde phase de l'initiative TrackFin, va consister à approfondir la collecte de données, à combler dans la mesure du possible les gaps d'information identifiés au cours de la phase initiale, à concevoir des modalités d'estimations lorsque les données n'existent pas et mettre à jour les résultats de l'analyse sur la base des nouvelles données récoltées. Les étapes et actions à conduire vont s'articuler autour des principaux points suivants : • Compléter la collecte et affiner les données pour les années comptables 2012 à 2015, à travers une coordination renforcée avec les acteurs concernés, et collecter les données pour 2015. L'analyse portera ainsi sur la période 2012 à 2015. • Étendre le périmètre du suivi et prendre en compte les financements et les dépenses dans les sous-secteurs de l'hygiène, de la gestion intégrée des ressources en eau et du WASH dans les centres de santé et les établissements scolaires. • Plusieurs activités et études seront conduites pour renforcer la collecte des données, notamment avec et auprès des institutions n'ayant pas participé à la première phase. 1 Programme Sectoriel Eau et Assainissement 2 Cellule de Planification et de Statistique – Secteur Eau, Environnement, Urbanisme et Domaine de l'Etat. Comparaison des dépenses de l'État dans le secteur par rapport aux engagements SWA Lors des engagements pris en 2014 à la réunion de haut niveau sur l'initiative Assainissement et eau pour tous (SWA), le ministère de l'Économie et des Finances du Mali s'est engagé à allouer, à partir de 2015, au moins 5% du budget national à l'Assainissement et à l'Eau. Cependant, la part des dépenses pour l'eau et l'assainissement dans le budget national n'était que de 1,14% en 2013 et de 1,22% en 2014, ce qui reste assez éloigné des engagements prévus pour 2015. Comparaison des dépenses d'investissement dans l'eau potable par rapport aux prévisions 2005-2015 La DNH a adopté en 2004 un Plan national d'accès à l'eau potable (PNAEP) qui prévoyait la réalisation et la réhabilitation de points d'eau. Ce plan estimait les besoins d'investissement à environ 400 milliards de FCFA sur la période 2005 – 2015, soit une moyenne de 40 milliards par an. Les résultats de cette première phase font apparaître des investissements pour le secteur de l'eau de 8,6 milliards en 2012, de 20,1 milliards en 2013 et de 35,5 milliards en 2014. Ainsi le déficit cumulé pour les trois années s'élève à 55,8 milliards, ce qui représente 46,5% des besoins pour trois années de programmation du PNAEP. Cette situation déficitaire s'est clairement traduite ces dernières années par une stagnation du taux d'accès. |
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©Lettre du pS-Eau 83 de Jun 2017 |