retour imprimer © Lettre du pS-Eau 75 de Sep 2014

Blocs sanitaires, saniboutiques et soutoura


[© Gret]

Dans le domaine de l'assainissement, plusieurs dispositifs font l'objet d'une attention particulière de la part des autorités nationales et locales.
• Trois blocs sanitaires publics ont été construits dans les zones commerciales de la ville de Rosso. Ces ouvrages proposent des services de toilettes et de douches aux personnes qui fréquentent les marchés de la ville. La gestion de ces blocs sanitaires a été confiée, par contrat, à trois gérants locaux qui, en retour, versent une redevance à la commune. En 2013, près de 14 000 € de chiffre d'affaires ont été générés, dont 30 % ont servi à régler la redevance communale. Ces recettes correspondent à une fréquentation moyenne de 300 personnes par jour. La commune assure le suivi et veille à ce que les infrastructures restent propres et fonctionnelles. Une négociation vient d'être engagée avec les élus pour affecter une partie des produits de la redevance au recrutement d'un technicien « assainissement et eau », et réaffirmer la prise en charge des réparations lourdes par les communes. En matière d'assainissement domestique, une approche différenciée est expérimentée en fonction du type de localités concernées.

• Dans 35 villages, des campagnes de sensibilisation ont été menées via la méthode revisitée de l'assainissement total piloté par les communautés (ATPC). Celle-ci incite les ménages à s'équiper en toilettes par des actions de sensibilisation couplées à des activités de marketing, et par un renforcement de l'offre. Ce troisième axe se traduit par un programme de formation des maçons à la construction de toilettes hygiéniques à moindre coût (45 à 78 € selon le type de fosse).

• Dans certaines localités, des coopératives de femmes s'organisent en « saniboutiques » : elles commercialisent les latrines qu'elles font construire par des maçons qualifiés. Chaque dalle ou fosse vendue bénéficie d'une subvention versée à la coopérative après vérification de l'installation. A ce jour, 60 latrines et 30 fosses ont été vendues grâce à ce dispositif. La connaissance du terrain et l'émulation entre les coopératives sont à l'origine de cette dynamique.

• Dans les plus gros bourgs, des « sanimarchés » sont mis en place. A la demande des clients, des toilettes hygiéniques préfabriquées de manière semi-industrielle (moulage de buses pour la fosse, fabrication de briques compressées pour la superstructure) sont installées à domicile. Ces sanimarchés, ou magasins dédiés à l'assainissement, intègrent des démarches de marketing pour convaincre les ménages à s'équiper. Le premier sanimarché de Mauritanie, appelé Soutoura, a été inauguré en 2013. Déjà 290 latrines ont été construites sur la zone depuis un an, dont 20 % issues des sanimarchés.

GRET - Nouakchott - Mauritanie
 
 

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