retour imprimer © Lettre du pS-Eau 69 de Apr 2012

L'assainissement, une priorité de la coopération entre le conseil général du Val-de-Marne et la ville de Zinder


Latrines des établissements scolaires

Le projet conduit depuis 2007 a porté sur l'assainissement du quartier Garin Malam, l'aménagement des bornes-fontaines et la dotation des établissements scolaires en latrines et points d'eau, l'assainissement et la sécurisation du puits de l'arrondissement 5, l'assainissement pluvial et la collecte des déchets.

1. A Garin Malam, une importante quantité d'eau de ruissellement de plusieurs oueds traversent le quartier, occasionnant des inondations, l'effondrement des habitations et la détérioration des infrastructures publiques (routières, scolaires et sociales, les cimetières). Le problème est d'autant plus crucial qu'il s'agit d'une zone urbaine à très forte densité de population. Le projet d'assainissement de ce quartier vise à :
– aménager quatre rues retenues pour leur caractère d'urgence en matière de sécurité et salubrité publique (longueur cumulée de 4,2 km) : reprofilage des pentes longitudinales et transversales des rues, mise en place d'un système de lutte contre l'érosion hydraulique, pose de bordures et création de trottoirs ;
– construire un tronçon de collecteur de 110 ml : création de la jonction entre deux caniveaux ;
– rehausser les pieds droits d'un caniveau sur 300 ml afin d'empêcher son ensablement ;
– aménager un kori (oued) sur 6 000 m² pour l'empêcher de creuser des ravins ;
– assainir les concessions riveraines de la rue desserte du marché Dollé par la création de puisards d'infiltration des eaux savonneuses.

2. L'accès à l'eau potable à partir des 260 bornes-fontaines qui alimentent en eau la grande majorité de la population induit des effets préoccupants. Leur conception n'intègre pas la récupération des trop-pleins, des débordements et éclaboussures liés à leur usage et les eaux usées qui en sont issues s'écoulent directement sur le domaine public. Cette présence d'eau stagnante constitue un risque de pollution de l'eau potable desservie et un risque de santé publique (paludisme, bilharziose, etc.). Le partenariat a créé ou réhabilité 120 bornes-fontaines avec évacuation des eaux de ruissellement dans des puits perdus et la création de zones arborées. L'aménagement des bornes-fontaines a été accompagnée d'actions de sensibilisation au bon usage de l'eau et pour garantir une maîtrise de la gestion du service de l'eau par la ville de Zinder, des contrats de gestion entre celle-ci et les fontainiers ont été mis en œuvre. La commune autorise ainsi l'exploitation du point d'eau en contrepartie du respect du fonctionnement du service : horaires déterminés, prix fixes, entretiens.

3. Les écoles primaires publiques ne sont pas systématiquement équipées de points d'eau et de latrines. La ville est dotée de 269 écoles publiques primaires et maternelles ; 30 d'entre elles ont été l'objet de création ou de réhabilitation : deux blocs de quatre latrines pour les élèves (un bloc filles – un bloc garçons) ; un bloc de deux latrines pour les enseignants et le personnel ; cinq robinets pour le lavage des mains. En parallèle, un programme d'éducation des enfants et des intervenants des écoles a été mis en place, pendant et après les travaux.

4. Dans l'arrondissement 5, le puits de Baban Tapki constitue, compte tenu de son emplacement et de sa vétusté (il a été fondé en 1962), un risque sanitaire et de sécurité pour ses utilisateurs. Situé en milieu rural, il est l'un des rares points d'eau de la zone, d'où son importance et son fort taux de fréquentation.
Il s'agit ici :
– d'éviter l'inondation de la tête du puits en période pluvieuse et d'assurer son accessibilité durant toute l'année ;
– de préserver la qualité de la ressource en eau en empêchant les apports polluants ;
– de sécuriser l'accès à l'eau pour éviter les chutes par glissades ;
– de faciliter le puisage par des équipements rustiques de levage ;
– d'améliorer le périmètre de protection sanitaire du puits par un aménagement adapté à d'autres usages que la seule alimentation en eau potable (cultures maraîchères, abreuvement des troupeaux) et supprimant l'eau stagnante au sol.

5. Les déchets accumulés sur les trottoirs, sur les routes et dans les caniveaux entravent l'écoulement naturel des eaux pluviales dans les caniveaux et contribuent fortement à la pollution des mares et aux inondations des rues et des biens. S'ajoute à cela un comblement ­­des mares qui servent de bassin tampon en période des pluies, ce qui aggrave les inondations. Une pré-collecte des déchets tente de s'organiser auprès des usagers au sein de certaines communes, à leur initiative ou grâce à des ONG. Mais il n'existe pas de réflexion générale ni de dispositif global.
Les actions dans ce domaine visent à :
– étudier le système hydraulique global des communes de Zinder en vue de réhabiliter la fonction des caniveaux et des mares pour l'évacuation des eaux pluviales ;
– définir une stratégie viable de collecte et de traitement des ordures ménagères et autres (hospitalières, artisanales…) couvrant l'ensemble de la ville en articulant les actions de pré-collecte et de transport des dépotoirs intermédiaires vers la mise en décharge;
– mener à l'appui des résultats des deux études une expérimentation en grandeur réelle.

CD 94 - Créteil - France
Ville de Zinder - Zinder - Niger
 

Le reprofilage hydraulique avant travaux à Garin Malam.

Le reprofilage hydraulique après travaux à Garin Malam.
 

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