Laos: Un environnement institutionnel complexe

Relevés topographiques de la source. La solution gravitaire retenue est adaptée à la configuration géographique de Muang Long. (© Jérome Assez - Aquassistance)

La politique sectorielle de l'eau au Laos repose sur deux principes, recouvrement des coûts et équité sociale, mis en œuvre par une organisation institutionnelle complexe.
Les efforts conjoints de acteurs locaux et des partenaires du projet de Muang Long ont cependant conduit à sa réussite.

Selon la politique sectorielle de l'eau, la province de Luang Nam­tha est maître d'ouvrage et, à ce titre, propriétaire des infrastructures.
Le district, comme la province, a la responsabilité de faciliter la coordination des acteurs du secteur et les investissements. Avant de s'assu­rer de la qualité de l'eau et du service, le district ajuste au plus prêt du modèle de consommation locale la tarification de l'eau proposée par le gouvernement, via le Wa­sa(1). Le tarif final doit être validé par la province qui en approuve ou non l'application.
C'est le Wasa qui fait office de référence en matière d'eau pota­ble, en tant qu'autorité nationale de régulation chargée par le ministère de définir les règles et les normes de desserte du service en zones rurale et ur­bai­ne. Il régule le secteur dans une approche par benchmarking, en comparant les performances des Nampapa (so­ciétés de gestion des services d'eau) et en s'inspirant de ce qui a déjà réussi.
Le Wasa est donc également char­gé de déterminer et proposer aux autorités locales les niveaux de tarifs acceptables et conformes à la politique nationale de tarification de l'eau, basée sur deux principes, le recouvrement des coûts et l'équité sociale.
Le Nampapa Vientiane quant à lui est le responsable à l'échelle nationale de l'approvisionnement urbain en eau ; il coordonne les opé­rations et les investissements des Nampapa provinciaux. Le Nampapa Luang Namtha assure la gestion du service d'eau et l'exploitation des installations des zones urbaines de sa province, dont celle de Muang Long.
Aquassistance a assuré un rôle d'assistant à la maîtrise d'ouvrage auprès de la province ; il s'est agi de coordonner le projet, de réaliser les études et documents techniques (avant-projet sommaire, avant-projet définitif, cahiers des charges) et de lancer les appels d'offres et les commandes. Aquassistance a également assuré la gestion des financements obtenus ainsi que l'approvisionnement en matériels, le suivi et le contrôle des travaux, et la formation.
Pour assumer son rôle, Aquassistance s'est appuyée sur des structures locales telles que le bu­reau d'études WTA, pour élaborer un dossier de consultation adapté du point de vue de la langue et de la forme, ou sur le Nampapa local pour le suivi des travaux. Au total, neuf missions d'expertise et de contrôle de travaux ont été réalisées entre mai 2005 et juin 2010.
Un partenariat spécifique a par ailleurs été engagé avec la structure locale d'Action contre la faim pour apporter un appui logistique au projet et constituer son relais principal pour le règlement des entreprises locales et l'organisation des réunions entre les différentes parties prenantes locales.
Le Gret, implanté à Vientiane, a également joué un rôle de facilitateur informel en apportant de précieux éclairages d'ordre institutionnel et en organisant les rencontres avec le Wasa, l'institution nationale.

©Lettre du pS-Eau 66 de Jul 2011