retour imprimer

A partir de 2018, toutes les plages de la côte algéroise seront ouvertes au public sans se soucier du degré de leur pollution



article de presse May 2018 ; 1 pages
Aut. Smaïl Amirouche & Salim Farouk
Ed. El-Djazaïr - Alger
Téléchargeable chez l'éditeur
Article:
A partir de 2018, toutes les plages de la côte algéroise seront ouvertes au public sans se soucier du degré de leur pollution, affirme d’emblée Smail Amirouche, directeur des ressources en eau de la wilaya d’Alger, qui soutient qu’ «à partir de 2018, aucune goutte des eaux usées ne sera déversée en mer ou dans les oueds. 100% des eaux usées générées par la capitale seront épurées». Atteindre un niveau de recyclage des eaux usées de 100%, tel est l’objectif que s’est fixé, d’ici 2018, la direction des ressources en eaux de la wilaya d’Alger.
Actuellement, seules 60% des eaux usées générées au niveau de la capitale sont traitées par les trois stations de Baraki, Beni Messous et Reghaïa, taux qui sera de 100% à partir de 2018. Une fois traitées, ces eaux seront en grande partie réutilisées dans le domaine de l’irrigation. Le directeur des ressources en eau, Smaïl Amirouche relève le faible niveau de réutilisation des eaux traitées par ces stations (15%), signalant que des projets existent pour les exploiter, dans un premier temps, au niveau des forêts de Baïnem et Bouchaoui ainsi que pour des besoins agricoles. Selon ce responsable, la plupart des Algérois sont raccordés au réseau. Plusieurs projets ont donc été initiés afin de mettre sur pied des stations d’épuration.
Le directeur des ressources en eau de la wilaya d’Alger a indiqué que les capacités des stations de Baraki et Beni Messous seront revues à la hausse. En plus, une nouvelle station d’épuration de grande capacité sera érigée à Zeralda. «Ces projets nous permettront d’atteindre, en 2016, un taux de récupération des eaux usées de 90%. La 3e tranche, qu’on lancera en 2015 à Baraki, les 2e tranche de Zéralda et Reghaïa nous permettront à l’horizon 2018 de dire qu’aucune goutte des eaux usées ne sera déversée en mer ou dans les oued. 100% des eaux usées seront alors récupérées et épurées», a-t-il ajouté, avant d’avouer que le projet global connaît déjà un retard puisque initialement l’objectif devait être atteint en 2016.

Alger complètement sécurisée en matière d’eau
Pour les Algérois comme pour les habitants des autres grandes villes du pays, l’eau est devenue du « H24 » car, en plus de l’apport des barrages de Keddara et Taksebt, la capitale est alimentée à partir de la station de dessalement et de 200 forages situés surtout à l’est et au sud d’Alger. Un plan de lutte contre les inondations est par ailleurs mené. A Bab El Oued, le collecteur de Oued M’Kacel connaît un taux d’avancement jugé « appréciable ». Derrière cette formule bien locale de H24, se cache une politique que l’Etat poursuit depuis plusieurs années. Depuis 2001, 40 milliards de dollars ont été investis pour régler ce que l’ancien ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qualifiait de « question de sécurité nationale ». Une part du budget a été allouée à la construction d’infrastructures et d’équipements, parmi lesquels 69 barrages et 15 usines de dessalement, une autre a été affectée à la mise en place d’une « gestion pragmatique » de la ressource et du service. Ces investissements ont permis d’alimenter Alger en H24. Ces actions se sont renforcées en 2012 par le lancement de travaux de réalisation de grands ouvrages de stockage (100.000 m3 global) et les travaux d’interconnexion des réseaux. Pour augmenter les capacités de stockage, asseoir une politique d’économie de l’eau à tous les niveaux et préserver la ressource, il a été décidé, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, la rénovation et l’extension de réseaux, l’amélioration de l’alimentation en eau potable, l’éradication des maladies à transmission hydrique, la pose de conduites, de collecteurs ou encore la réalisation de réservoirs. Avec ses 57 communes, la wilaya d’Alger compte un réseau d’assainissement de 4 000 km déversant dans les oueds et à la mer quelque 160 l/j que rejette en moyenne chaque habitant. Pour faire face, quatre stations d’épuration ont été mises en œuvre à Baraki, à Reghaia, à Beni Messous et à Zéralda. Ces Step ont permis la récupération de plusieurs plages de baignade, souligne Smail Amirouche, tandis que les risques de maladies hydriques ont été éliminés. Aussi, pour prévenir les risques d’inondations, un dispositif de veille, d’alerte et d’intervention et de prévention des inondations a été mis en exécution, rappelle Smail Amirouche. Ce programme est axé sur l’étude de protection contre les inondations, la réalisation et la réhabilitation des collecteurs et des ouvrages d’assainissement, l’aménagement et la calibrages des oueds.

L’aménagement de Oued El-Harrach
Dès cet été, l’oued El Harrach, à l’est d’Alger, sera en grande partie dépollué et les mordus de la pêche pourront y pêcher le mulet ou l’oblade, après une grande opération d’aménagement déclarée d’utilité publique par le gouvernement. Avec son aménagement, Oued El Harrach deviendra un petit « eldorado lacustre » avec une voie navigable pour les riverains (El Harrach, Hussein-Dey, Kouba, La Glacière). Très pollué dans sa partie « algéroise » après avoir traversé la Mitidja, Oued El Harrach a bénéficié d’un important projet d’aménagement dont l’objectif est d’éliminer les rejets domestiques et industriels, de lutter contre les inondations et de créer tout au long de ses rives des espaces de détente pour réhabiliter ce cours d’eau. Confiés au groupement d’entreprise Cosider-Daewoo pour un coût de 40 milliards de dinars, les travaux de réalisation du projet avancent « correctement » et seront achevés dans les délais contractuels, en décembre 2015, indique le directeur des ressources en eau de la wilaya d’Alger, Smain Amirouche. L’ouverture au grand public des espaces aménagés, dont la partie lacustre pour les amoureux de la pêche et de la nage se fera graduellement. D’ores et déjà, des espaces verts sont aménagés sur la rive gauche de l’embouchure de l’oued, qui fait jonction avec la plage des Sablettes. « Il y a deux problématiques que pose Oued El Harrach : les inondations et la pollution des eaux par les rejets industriels », explique SmailAmirouche. Les travaux de nettoyage et de curage de l’oued, qui s’étale sur 18 km dans sa partie algéroise, tendent à réduire l’ampleur des inondations. « Sur les 18 km de l’oued, on est en train de travailler sur 14 km. Il y a neuf chantiers ouverts, et il s’agit d’élargir l’oued avec un dragage de son lit pour qu’il puisse absorber la crue centennale, qui se produit une fois tous les cents ans. De cette façon, on élimine définitivement le risque des inondations », précise M. Amirouche. Par ailleurs, il s’agit surtout d’éliminer les rejets domestiques et industriels, à l’origine de la forte pollution de cet oued, qui dégage surtout de fortes odeurs pestilentielles, avant la réception définitive du projet d’aménagement par leur prétraitement, collecte et acheminement vers la station d’épuration de Baraki, en cours d’extension. S’agissant des rejets domestiques, le DRE a indiqué qu’il y aura une réalisation de collecteurs en parallèle aux travaux de la deuxième tranche de la station d’épuration de Baraki, qui sera opérationnelle à l’été 2015. Une fois les problématiques des inondations et de la pollution « définitivement » réglées, il restera l’exploitation de l’ouvrage aux fins d’intérêt public. Pour le rendre accessible à la population, l’oued, grâce à ce projet d’aménagement, sera en effet doté de structures de loisirs et ludiques. Il est question, tout au long de oued El Harrach, de réaliser deux pistes cyclables, cinq terrains de football, cinq terrains de handball, des piscines à ciel ouvert et des aires de jeux pour enfants.
S. F.

Mots clefs:

eaux usées (évacuation des ) (CI) (DT) (OP) , pollution (CI) (DT) (OP)

Pays concerné:

Algérie (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

El-Djazaïr - Alger - Algérie
    

En cas de lien brisé, nous le mentionner à communication@pseau.org

   © pS-Eau 2024