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Accès à l'eau – Communes de Kidal, Tombouctou et Gao



rapport Apr 2015 ; 92 pages
Ed. IMPACT - Geneve
Téléchargeable sous format: PdF (3 440 ko)
Téléchargeable chez l'éditeur
Résumé:
Depuis plusieurs années, le Mali fait face à des problèmes multiples liés à des facteurs chroniques (pauvreté, manque de services de base) et conjoncturels (campagnes agricoles déficitaires, conflit). La crise politique de 2012 a particulièrement frappé le nord du pays, engendrant l’insécurité, le déplacement des populations — on estime à 86 000 le nombre de personnes ayant fui le conflit — et la destruction d’un certain nombre d’infrastructures publiques et de biens privés. Notamment, des dommages importants sur le fonctionnement des équipements d’accès à l’eau ont été constatés.
Dans une optique de retour des populations déplacées et afin d’améliorer leurs conditions de vie, cette étude en partenariat avec l’Unicef fait le point sur la situation de l’accès à l’eau des ménages, dans trois villes du nord (Kidal, Tombouctou et Gao, ayant un nombre important de populations déplacées) et vise à identifier:
1. Le profil socio-économique des ménages et leur distribution spatiale
2. Les conditions de fonctionnement et la typologie des sources disponibles
3. Les indicateurs d’ensemble de l’accès à l’eau, et le profil des usagers
L’étude vise à mieux comprendre les vulnérabilités et les besoins liés à l’accès à l’eau pour informer l’identification des interventions prioritaires. L’approche utilisée combine un panel assez large d’informations, issues aussi bien des statistiques disponibles que d’enquêtes et diagnostics de terrain. L’information géographique (schémas d’urbanisme, plans du réseau d’adduction d’eau, imagerie satellitaire) est intégrée à l’analyse via les outils SIG qui permettent de croiser et spatialiser l’ensemble des données collectées.
Les enquêtes de terrain ont été réalisées entre octobre et novembre 2014 et comprennent 2881 enquêtes auprès des ménages (527 à Kidal, 1076 à Tombouctou et 1278 à Gao) et 103 enquêtes auprès des gestionnaires des bornes fontaines publiques. Un total de 148 bornes fontaines ont été localisées (24 à Kidal, 50 à Tombouctou, et 74 à Gao) ainsi que 65 points d’eau (25 à Kidal, 10 à Tombouctou, et 30 à Gao) dont les caractéristiques techniques et les données sur la fréquentation ont été collectées.
Résumé des résultats
Au-delà de conditions de vie assez homogènes, les enquêtes relèvent dans les trois villes une différenciation spatiale et sociale significative, mise en évidence par tous les indicateurs y compris ceux de l’accès à l’eau. Aussi dans les trois villes, les populations montrent une grande capacité à faire face aux problèmes quotidiens d’approvisionnement en eau, en intégrant des pratiques d’origine différente: à Kidal, un circuit performant de commercialisation de l’eau permet d’exploiter les puits traditionnels; tandis qu’à Tombouctou et Gao, l’accès au système moderne d’adduction d’eau est profondément remodelé par les logiques des liens entre familles et les valeurs traditionnelles du partage de l’eau.
Néanmoins, globalement les indicateurs de l’accès à l’eau restent inquiétants pour au moins la moitié de la population en comparaison avec les indicateurs standards Sphère (avant tout en termes de quantité d’eau consommée, mais aussi au point de vue du temps nécessaire pour accéder à la source, les distances parcourues et la qualité de l’eau).
Aussi bien par sa présence que par son absence, le système d’adduction d’eau public s’impose comme l’élément central de l’accès à l’eau, pour lequel les populations montrent un intérêt fort. Malgré cela, différentes contraintes empêchent au système public de garantir à la majorité de la population un accès à l’eau convenable: du côté des équipements, ce sont essentiellement des problèmes techniques et de gestion (ces derniers pouvant en partie expliquer les premiers) particulièrement complexes à cause d’une utilisation non formalisée du réseau de la part des ménages; de l’autre côté, pour beaucoup de familles, le coût du raccordement est cher, les démarches administratives complexes et l’irrégularité des revenus mal adaptée à la régularité de la facturation.

Mots clefs:

accès à l'eau (CI) (DT) (OP) , manque, rareté (CI) (DT) (OP)

Pays concerné:

Mali (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

IMPACT - IMPACT Initiatives - Geneve - Suisse
    

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