retour imprimer

Le défi de l'eau rattrape les villes



article de presse Apr 2015 ; 1 pages
Aut. Joel Cossardeaux
Ed. Les Echos - Paris
Téléchargeable sous format: PdF (160 ko)
Téléchargeable chez l'éditeur
Article:
Septième Forum mondial de l’eau à Daegu, en Corée.
L’OCDE alerte sur les métropoles des pays développés.

L’accès à l’eau potable demeure un enjeu vital pour 3,5 milliards de terriens, soit la moitié de la population mondiale. Mais l’autre moitié de l’humanité, elle aussi, a du souci à se faire. Dans les agglomérations des pays développés, l’abondance et la qualité de la ressource, son prix relativement bon marché, ne peuvent plus être tenus pour des acquis. « Dans plusieurs régions, certaines métropoles sont déjà régulièrement en situation de pénurie », observe Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE. Cette organisation internationale vient de rendre public un rapport assez alarmant sur cette question de l’eau et des villes, dans le cadre du 7e Forum mondial de l’eau, qui se tient jusqu’à vendredi à Daegu, en Corée.
Pour aller plus loin :
- Fonds vert : les pays riches tardent à concrétiser leurs promesses
- La Californie contrainte à des mesures chocs et polémiques

En Europe, les territoires et les populations affectés par les périodes de sécheresse ont crû en nombre de près de 20 % entre 1976 et 2006. Aux Etats-Unis, en Australie et au Mexique, des agglomérations entières vivent constamment avec cette menace. Alors que le nombre d’urbains doit encore croître dans tous les pays de l’OCDE, jusqu’à représenter 86 % de leur population en 2050, les réserves d’eau souterraines dont ceux-ci disposent diminuent, et de plus en plus vite. Le rythme a « plus que doublé dans la deuxième partie du XXe siècle », note encore Angel Gurria. Même les villes qui ne sont pas immédiatement confrontées à la sécheresse commencent à être sous pression face aux incertitudes que le changement climatique fait peser sur l’évolution de la ressource. Certaines métropoles ont déjà anticipé sa rareté future ou avérée. Paris et San Francisco, qui n’utilisent que de l’eau brute, c’est-à-dire non potable, pour le lavage de la voirie, sont citées en exemple.
Un renouvellement des réseaux incontournable

Cette situation amplifie les défis à venir. Les villes, pour sécuriser leur approvisionnement, vont devoir aller tirer l’eau de plus en plus loin, en disputer de plus en plus souvent l’usage au monde agricole et aux fournisseurs d’énergie dans les zones déjà sous tension. Le renouvellement des réseaux d’adduction représente un autre défi, coûteux lui aussi, mais incontournable. Car les réseaux des pays riches commencent à ressembler à des passoires. Les pays développés, selon l’OCDE, doivent revoir les structures de gouvernance de l’eau. D’une part, pour la gérer plus équitablement entre ses différentes catégories d’usagers et strates de gestion (locales, nationales, transfrontalières). D’autre part, pour porter les énormes chantiers qui s’annoncent et dont les modes de financement doivent, selon le rapport, être remis à plat.

Ses auteurs estiment que les taxes sur l’eau devraient « faire peser une plus grande partie des frais sur ceux qui bénéficient le plus des réseaux d’eau ou qui entraînent des surcoûts ». Les promoteurs immobiliers, qui ont de gros besoins, pourraient être assujettis à de nouvelles taxes. Le rapport préconise enfin de s’appuyer davantage sur l’investissement privé pour financer les nouvelles infrastructures ou les installations de traitement comme les usines de dessalement de l’eau.
@JolCossardeaux

Mots clefs:

accès à l'eau (CI) (DT) (OP) , urbain (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

Les Echos - Paris
    

En cas de lien brisé, nous le mentionner à communication@pseau.org

   © pS-Eau 2024