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Expertise à Mayotte sur la problématique de l'assainissement



Rapport de mission
rapport Oct 2006 ; 58 pages
Ed. MTES - La Défense
Téléchargeable sous format: PdF (850 ko)
Résumé:
L’assainissement des eaux résiduaires urbaines (E.R.U.) domestiques de MAYOTTE est soumis à de fortes contraintes :
- Une population dense (en 2002 : 340 habitants par km2), en croissance (4.1 %/an actuellement; en 2006 : 180000 habitants régulièrement installés), avec une population d’immigrants clandes-tins (estimation 20000 personnes) vivant dans la précarité absolue, notamment au plan sanitaire;
- Un besoin considérable de construction de logements et d’urbanisation rationnelle (2000 loge¬ments / an), difficile à satisfaire en terme de permis de construire (600 permis/1200 construc¬tions estimées), de construction de logements sociaux et aussi de salubrité.
- Un déficit de capacité institutionnelle de financement de l’équipement sanitaire et un pouvoir d’achat limité des usagers ne permettant pas de payer le service de l’eau et l’assainissement à un niveau élevé, résultant de conception et réalisation inappropriées (plus de 3 euros/m3 d’eau assainie pour le petit équilibre).

Ces constats impliquent une rupture dans la conception et la mise en œuvre de l’assainissement des E.R.U :
- Le dispositif traditionnel (par fosse sèche, avec séparation du circuits des eaux ménagères et de toilettes) n’est pas durable (cf : limite au creusement successif d’une fosse à côté de celle qui vient de se remplir) avec la densité urbaine observée. Une autre forme d’assainissement (collectif ou non) doit prendre la suite ;
- Le traitement des eaux usées (E.R.U.) doit faire appel à des procédés économiques en termes de coûts d’exploitation et d’entretien, aussi bien que d’investissement, et n’a de sens que si la collecte des eaux est complète.
- Les règles de l’assainissement non collectif doivent être assouplies pour permettre à 35 % de la population d’accéder à la salubrité au moindre coût, en bénéficiant aussi d’une aide (modeste) à l’investissement.
- Ces procédés économiques font notamment appel à des filières de traitement extensives, consommatrices d’espace que les responsables locaux doivent dégager à proximité des zones urbanisées ou à urbaniser ;
- Les infrastructures publiques doivent être installées progressivement, en sollicitant le milieu naturel en situation transitoire (par exemple, maintien provisoire de fosses sèches en attente de traitement complet des E.R.U. ; utilisation de la mangrove après décantation des E.R.U. ; utilisation de fosses toutes eaux ;…) mais ne jamais être programmées en perspective d’une prochaine destruction pour substitution ;
- La progressivité dans l’exigence du niveau de traitement doit être envisagée, sur la base d’un service dégradé provisoire ;
- La contribution des scientifiques doit se traduire par une meilleure connaissance de l’impact des dispositifs d’assainissement sur l’état des masses d’eau plutôt que par un acquis cognitif induisant une exigence maximale et immédiate sur la qualité des rejets, en méconnaissance du statu quo ante des conditions de rejets (E.R.U. ; érosion des sols) ;
- Les responsables de l’administration doivent apprendre à pratiquer l’art du compromis, sur la base d’une approche systémique, en gardant à l’esprit la finalité des prescriptions réglementaires ;
- L’exploitation des ouvrages d’assainissement par le S.I.E.A.M. (Syndicat des Eaux et de l’Assainissement de Mayotte) implique sa capacité à assumer sa responsabilité, depuis la conception des ouvrages, c’est à dire son intervention dans tous les maillons de l’assainis-sement ;
- La conception des ouvrages doit privilégier la robustesse à la sophistication, et la mobilisation de la main d’œuvre locale, de préférence au recours à des métiers techniques peu présents sur place ;
- Le raccordement de tous les foyers raccordables est indispensable (partage des charges structurelles récurrentes ; salubrité publique) ;
- Le recouvrement des factures d’assainissement doit être couplé à celui de l’eau potable ;
- Le S.I.E.A.M. a vocation à associer les usagers grâce à une communication soutenue et tendre vers une gestion déconcentrée de proximité, sous sa responsabilité.

Publics-Cibles:

Collectivité , Acteurs de coopération , Ingénieur, concepteur

Mots clefs:

accès à l'assainissement (CI) (DT) (OP) , collectivité locale (CI) (DT) (OP) , financement (CI) (DT) (OP)

Pays concerné:

Mayotte (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

MTES - Ministère de la Transition écologique et solidaire - La Défense
    

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