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Evaluation des capacités bioremédiatrices d'une mangrove impactée par des eaux usées domestiques. Application au site pilote de Malamani, Mayotte.



thèse Sep 2010 ; 330 pages
Ed. Université de Toulouse 2 - Toulouse
Téléchargeable sous format: PdF (6 980 ko)
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Résumé:
L’Archipel de Mayotte, collectivité territoriale française de l’Océan Indien, se caractérise par un développement extrêmement rapide de sa population, avec des conséquences sociales et économiques importantes. Il en résulte des problèmes environnementaux majeurs, notamment en ce qui concerne la gestion des eaux usées, engendrant peu à peu une dégradation de l'environnement. A l’heure actuelle, les effluents s’écoulent librement dans la mer sans traitement préalable, avec des conséquences néfastes pour le lagon. Une des problématiques majeure pour la mise en oeuvre de systèmes d’assainissement concerne la sensibilité des
milieux récepteurs mahorais (lagon, sous-sols, rivières, mangroves). Dans ce contexte, le SIEAM (Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte), en collaboration avec le laboratoire d’écologie fonctionnelle EcoLab (CNRS) ont conçu ce projet pilote sur le site de Malamani à Mayotte. Débutés en septembre 2006 dans ce cadre, ces travaux de thèse ont permis d’évaluer les capacités de bioremédiation de la mangrove de Mayotte vis-à-vis d’eaux polluées domestiques prétraitées et de contribuer à valoriser cet écosystème à haute
valeur écologique et patrimoniale, soumis à une pression anthropique importante.
Les expérimentations ont été conduites sur le site du village de Malamani, sur lequel un décanteur reçoit les eaux usées domestiques provenant d’un lotissement de 400 habitants. Ce système permet un traitement primaire de ces eaux, dépourvues de métaux lourds mais chargées en matière organique et nutriments. Des canalisations conduisent ces effluents sur deux parcelles expérimentales implantées respectivement dans deux faciès représentatifs de la
mangrove de Mayotte (faciès à Ceriops tagal et à Rhizophora mucronata), associés à deux parcelles témoins équivalentes. A partir de ce réseau de parcelles non impactées (témoins) et impactées par les eaux usées (volume et composition connus), l’impact de rejets d’eaux usées domestiques a été suivi dans tous les compartiments de l’écosystème : végétation, eau, sédiment, faune en particulier populations de crabes.
Les principaux résultats de cette expérience pilote montrent que :
(i) les processus de nitrification/dénitrification sont actifs en mangrove mais variables selon les faciès de végétation,
(ii) le rôle des crabes, par le biais de la bioturbation qu’ils provoquent, est essentiel dans le développement de ces processus,
(iii) les eaux usées sont au moins en partie absorbées par la végétation de mangrove
(palétuviers),
(iv) l’apport des eaux usées engendre cependant des modifications à court terme dans l’assemblage des communautés de crabes, induit une accumulation de phosphore en profondeur et une infiltration de nitrate dans l’eau de nappe.

Ainsi, cette étude montre que la mangrove joue un rôle analogue à celui des filtres plantés et semble être adaptée pour un traitement secondaire des effluents domestiques en contexte tropical et insulaire. Si les conclusions à court terme paraissent encourageantes, certains aspects quant à l’impact à long terme des eaux usées sur la biodiversité de cet écosystème et sur son fonctionnement sont à prendre en compte avant de mettre en oeuvre un tel système de traitement d’eaux usées domestiques. C’est pourquoi, il est nécessaire d’approfondir les recherches sur le fonctionnement de la mangrove d’une part, et les recherche appliquées d’autre part afin d’améliorer la qualité de l’assainissement et de garantir la protection des milieux littoraux et lagonaires. Ainsi, bien que le rôle bioépurateur de la mangrove commence ainsi à être démontré, l’application in situ des processus de bioremédiation doit être réalisée dans des conditions rigoureuses, scientifiquement contrôlées, strictement vérifiées et des expérimentations et suivis sont toujours nécessaires avant la mise en place d’un tel traitement dans une région donnée.

Publics-Cibles:

Collectivité , Université , Décideurs locaux ou nationaux

Mots clefs:

assainissement (CI) (DT) (OP) , eaux usées (traitement des ) (CI) (DT) (OP) , environnement et études d'impact (CI) (DT) (OP) , recherche scientifique (CI) (DT) (OP)

Pays concerné:

Mayotte (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

Université de Toulouse 2 - Université de Toulouse - Toulouse
    

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