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Projet d'appui aux ressources locales pour la promotion et la gestion durable de l'assainissement familial et collectif en milieu rural sur la côte Est de Madagascar



Évaluation externe
rapport Dec 2011 ; 117 pages
Ed. SEM - Schiltigheim
Téléchargeable sous format: PdF (2 950 ko)
Résumé:
L’O.N.G. alsacienne Solidarité Entraide Madagascar (S.E.M.) a conduit de 2008 à 2011 un projet visant l’amélioration de la situation sanitaire des populations de 8 communes des districts de Nosy Varika et Mananjara (Région Vatovavy – Fitovinany) sur la Côte Est de Madagascar. Le financement de 750.000 € mobilisé (pour 75% auprès du M.A.E. / A.F.D., de l’agence de l’eau Rhin – Meuse, et de la Fondation Ensemble) ont permis la réalisation d’adductions d’eau potable, de sanitaires scolaires et privés, et la diffusion de messages d’hygiène dans 60 villages.
L’évaluation, co-financée par F3E, a fait ressortir l’atteinte des objectifs techniques annoncés avec une recherche constante d’amélioration et d’adaptation des infrastructures au contexte socio-culturel et économique de la zone.
L’équipe d’exécution a fait preuve d’une efficacité et d’une efficience remarquables puisque ces résultats ont été atteints en consommant légèrement plus que le budget alloué (ce qui s’explique par le tuilage avec des travaux précédents et la poursuite des activités en 2012-2013) et en consacrant 63 % du financement en appui direct aux populations locales.
Bien que les messages concernant l’amélioration des règles d’hygiène (consommation d’eau potable, lavage des mains, utilisation de latrines, …) soient majoritairement connus des populations, l’impact n’atteint pas le niveau escompté. Outre les contraintes techniques qui entravent le bon fonctionnement des systèmes d’adduction d’eau gravitaire (assèchement des sources, qualité des matériaux), les freins économiques (coût des latrines, du savon, de l’entretien, …), le dispositif sanitaire repose sur des organisations villageoises bénévoles. Le temps passé hors du village pour les travaux des champs (qui peut atteindre 8 mois par an), les dissensions internes, l’opposition entre biens collectifs et intérêts privés (notamment au travers des demandes de bornes privées), constituent autant d’obstacles à l’atteinte des objectifs en termes de santé publique.
L’intervention de S.E.M. s’intègre parfaitement dans la politique nationale conduite par le Ministère de l’Eau, et répond à une contrainte objective et ressentie comme telle par la population, comme aux O.M.D. Il est utilement complété par un projet de reboisement et de développement d’activités génératrices de revenus (P.E.R.E.L.) conduit par une autre équipe de S.E.M. Certaines améliorations techniques ont été proposées par l'évaluation pour parfaire les résultats, ainsi qu’une réelle mise en concurrence des entreprises locales pour la réalisation des travaux.
La faiblesse principale du projet repose sur une insuffisante prise en compte des contraintes sociales qui conditionnent la réussite d'activités reposant sur la mobilisation du fokonolona. Il est ainsi recommandé de porter un effort soutenu sur la mobilisation préalable des populations, et leur implication systématique tout au long du processus, ce qui suppose un renforcement des compétences des équipes techniques, locales et expatriées, dans ce domaine. Il est également suggéré d’organiser les comités villageois en trois groupes, l’un ayant la responsabilité des adductions d’eau, le second des aspects sanitaires et le troisième, correspondant aux "Comités WASH" locaux, ayant pour charge l'éducation et le suivi des règles d'hygiène. Des enseignants et des agents de santé publique devraient être systématiquement associés à ce dernier comité. Ils pourraient prendre une forme d'association loi 60.133 à buts non lucratifs, pour jouir d'une existence légale et disposer de bases de fonctionnement reconnues.
Parallèlement, un effort soutenu, budgétaire et technique, doit être apporté au renforcement de compétences des membres de ces différents comités, comme des interlocuteurs qui pourraient être désignés au sein des fokontany et des communes afin de permettre à ces derniers de jouer le rôle de maître d'ouvrage qui leur est délégué par la loi.
L'initiation pourrait valablement commencer en les associant aux différentes phases d'exécution des travaux. Des échanges avec des projets similaires (PAMOLEA, InterAid) pourraient contribuer à l'enrichissement réciproque des équipes techniques, et devraient déboucher sur une répartition claire et exhaustive des communes d'intervention.
S.E.M. gagnerait en performance en renforçant le rôle actif du C.A. et de l'A.G., et en mettant en place un dispositif de suivi, contrôle et évaluation reposant sur des indicateurs adaptés au pilotage des opérations à chaque niveau d'intervention, du village au président du C.A.
Les recommandations et le regard porté sur bien des aspects techniques du projet est susceptible d'enrichir le réseau.

Mots clefs:

assainissement (CI) (DT) (OP) , rural (CI) (DT) (OP)

Pays concerné:

Madagascar (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

SEM - Solidarité Entraide Madagascar - Schiltigheim
    

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