Les élèves évitent les toilettes à l'école, quels risques pour leur santé? | ||||||
article de presse Mar 2014 ; 1 pages Ed. L'Express - Paris Téléchargeable chez l'éditeur Article: Maux de ventre, incontinence urinaire, constipation... Les collégiens et lycéens qui ne vont pas aux toilettes à l'école et se retiennent toute la journée en subissent les conséquences. Les élèves évitent d'utiliser les toilettes dans près d'un tiers des collèges et lycées, selon un rapport présenté mardi par l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement. Manque de papier, problème d'odeurs, de propreté et manque d'intimité. Selon un rapport présenté mardi par l'Observatoire national de la sécurité et de l'accessibilité des établissements d'enseignement (ONS), un tiers des collégiens et lycéens n'utilisent pas pour ces raisons les toilettes de leur établissement. Sujet anecdotique? "L'état des sanitaires n'est pas sans conséquence sur les problèmes d'hygiène et de santé des jeunes: pathologies induites, risques de transmission bactériologique, atteinte au bien-être des personnes", souligne le texte, précisant que 61% des établissements se limitent à un seul nettoyage par jour, un tiers allant jusqu'à deux fois. Les conséquences peuvent prendre la forme de douleurs abdominales, fuites urinaires, brûlures à la miction ou encore constipation, le tout influant sur leur capacité à se concentrer. Les filles sont celles qui sont les plus touchées par ces troubles recensés. "Le cas classique, c'est l'élève qui, en sortant du collège, déboule au cabinet à 18h plié en deux parce qu'il s'est trop retenu", explique le Dr Bénédicte Hoarau. Ce médecin généraliste a soutenu sa thèse sur ce sujet en étudiant d'un point de vue médical la question de la fréquentation des toilettes de près de 800 collégiens de trois établissements scolaires de la Loire. "Ils ont souvent honte d'aller à la selle en dehors de chez eux" Rien de grave pour ces adolescents, mais des effets gênants. Le rôle du médecin est de rassurer, de rappeler des consignes simples d'hygiène et d'expliquer. Par exemple que lorsqu'une constipation s'installe, il faut penser à boire beaucoup et manger des légumes et évidemment arrêter de se retenir. Il est également important d'expliquer que ne pas uriner de la journée provoque des urines qui stagnent et donc des infections urinaires. "C'est un sujet tabou. Mais les élèves passent 8 heures par jour au collège. En tant que médecins, nous devons prendre en compte cet aspect de leur vie quotidienne", estime-t-elle. Joëlle Serezo, infirmière scolaire à Marseille, voit quotidiennement défiler dans son bureau des élèves qui veulent utiliser les "toilettes toujours propres de l'infirmerie". "La plupart du temps, quand ils viennent me voir en me disant qu'ils ont mal au ventre, je leur demande de commencer par aller aux WC", confie-t-elle. "Ils ont souvent honte d'aller à la selle en dehors de chez eux. Quand ils sont en vacances, ils n'ont pas de souci." Cette infirmière scolaire est même confrontée à des "craintes de l'ordre du fantasme ancrées dans l'imaginaire collectif, ils ne veulent par exemple pas s'asseoir sur la cuvette par peur d'attraper 1001 maladies incroyables." Le problème, c'est qu'il est difficile à résoudre. Car quand l'établissement tente d'apporter des améliorations dans les sanitaires, "ça ne dure pas trois jours, elles ne sont pas respectées par les élèves". Pourtant, "le problème des toilettes n'est pas une fatalité. S'en saisir ne doit pas être tabou, vu les conséquences induites sur la santé et le bien-être", estime le rapport annuel de l'ONS. Pistes évoquées: nettoyage des appareils par chasse automatique, portes et cloisons respectant l'intimité ou encore ventilation performante.
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