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Du marigot au verger


Exemple de participation des femmes au Mali diffusée lors de la conférence électronique Genre et Eau
article Sep 2002
Aut. Michel Allaire
Résumé:
Il y a quelques années, Kio, un petit village de 500 habitants situé à 500 km de Bamako, manquait d'eau. Les habitants parcouraient 6 km en charrette pour chercher I'eau nécessaire A la cuisine et aux besoins primordiaux des familles. Un marigot se formait lors de la saison des pluies, alimenté par I'eau coulant sur les pentes naturelles. Un missionnaire a soumis cette idée : pourquoi ne pas construire des diguettes ou des petits barrages. Après plusieurs réunions avec les villageois, le principe fut accepté. Chacun avait son rôle bien déterminé.
Le rôle des femmes fut primordial. Elles allaient chercher des cailloux latéritiques dans des paniers qu'elles rapportaient sur leur tête Elles ramassaient également les gravillons pour le ciment. Elles étaient aussi actives que les hommes... D'autres, plus âgées ou moins bien portantes, avaient la charge de la cuisine collective, aidées par les fillettes du village. En un rien de temps, deux petits barrages furent réalisés. Et quelle allégresse à la première pluie ! Deux petits lacs s'étaient formés derrière les deux retenues d'eau.
Maintenant, grâce à I'infiltration, tous les puits du village ont de I'eau. Un jardin maraîcher d'un hectare et un verger ont pu être réalisés. Chaque femme a sa parcelle de culture et garde les produits récoltés.
Une association de femmes de Kio a été créée. Elles disposent d'un moulin à moudre qu'elles gèrent avec efficacité.
Ce moulin leur dormant plus de temps disponible, des cours de formation féminine et d'alphabétisation furent organisés (alphabétisation en langue locale). Une monitrice sanitaire a été formée ; elle sensibilise ses compagnes plus d'hygiène et de propreté.
Chaque année, avec les revenus des cotisations du jardin et du moulin à moudre, les femmes font une fête à laquelle elles invitent les hommes. Danses, réjouissances, chants jusqu'à l'aube. Récompense bien méritée.
Le travail journalier des femmes de Kio, bien qu'allégé, n'en demeure pas moins difficile et pénible. Levées tôt, elles préparent le petit déjeuner, veillent à la propreté des enfants, de la cour, de la case, vont chercher le bois en brousse, préparent ensuite déjeuner et dîner, etc. Femmes vaillantes qui méritent notre respect et notre grande admiration.
Deux projets sont envisagés : un bosquet villageois avec une plantation de neem et d'eucalyptus pour bois de chauffage et un élevage collectif de moutons et de chèvres, qui serait confié à un berger. Les revenus reviendraient à la coopérative des femmes de Kio.
L'importance de la femme dans la prise en charge du développement n'est plus à démontrer...

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