retour imprimer

Focus sur les ressources mondiales en eau à Istanbul


article de presse Mar 2009
Ed. Le Figaro - Paris
Téléchargeable chez l'éditeur
Article:
Quinze mille experts sont attendus à partir de lundi pour débattre du partage équitable des ressources face aux pressions climatiques et démographiques.

Quinze mille participants doivent se retrouver toute cette semaine à Istanbul, sur les rives de la Corne d'Or, pour le Forum mondial de l'eau. Organisée tous les trois ans par le Conseil mondial de l'eau, un organisme basé à Marseille, cette rencontre internationale rassemble les acteurs politiques, institutionnels, économiques et associatifs du monde entier autour de la gestion des ressources. Pour sa cinquième édition, le forum s'articulera autour du thème «Surmonter les différends en matière d'eau» (Bridging Divides for Water). Depuis le dernier rendez-vous, qui s'est tenu à Mexico en 2006, l'accélération du réchauffement climatique, la pression démographique et la pollution ont renforcé l'urgence de trouver des solutions pour garantir un partage équitable et un accès à l'eau potable aux 6,8 milliards d'habitants de la planète : dès 2025, les deux tiers de la population mondiale souffriront de stress hydrique, selon le Programme des Nations unies pour le développement, si la consommation se poursuit au même rythme. «L'époque de l'accès à l'eau facile est révolue, alerte Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau et du Groupe des eaux de Marseille, détenu par Veolia et la Lyonnaise des eaux. Il va falloir apprendre à réguler la demande.» Les mutations à l'œuvre sur l'ensemble du globe, comme la densification urbaine des littoraux, la multiplication des mégapoles (650 villes de plus d'un million d'habitants), l'accélération des migrations, la dégradation des sols agricoles viennent s'ajouter au problème de la raréfaction de la ressource, quantitativement et qualitativement.

Un tribunal symbolique condamne Ankara
À partir de lundi et jusqu'à vendredi, une centaine de sessions a donc été programmée, pour tenter de répondre à des questions très variées, tant au niveau global que régional : quels risques face au changement climatique ? Quel impact aura la crise économique ? Comment une meilleure gestion peut-elle contribuer à réduire la faim et la pauvreté ? Comment engager une coopération transfrontalière durable ?

Parallèlement, des associations organisent un Forum alternatif de l'eau. «Le Forum mondial de l'eau sert des intérêts privés», critique Ömer Madra, un des chefs de file du mouvement écologiste en Turquie. Samedi, « un tribunal de l'eau» symbolique, organisé par la fondation allemande Heinrich Böll, a condamné Ankara pour sa politique en matière de barrages. Six cents ouvrages hydrauliques sont en projet en Turquie, selon le gouvernement.
Laure Marchand, à Istanbul

Editeur/Diffuseur:

Le Figaro - Paris
    

En cas de lien brisé, nous le mentionner à communication@pseau.org

   © pS-Eau 2024