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Le Forum mondial de l'eau s'ouvre à Istanbul


article de presse Mar 2009
Ed. Le Moniteur - Paris
Article:
Ingénieurs, écologistes, ministres, élus locaux: quelque 15.000 personnes sont attendues à compter cette semaine à Istanbul pour tenter de trouver des réponses à la crise de l'eau et notamment la question cruciale de l'assainissement.

Cette question devrait en effet occuper une place centrale dans les débats : en ce début de 21ème siècle, 85% des eaux usées dues aux activités humaines sont évacuées dans la nature sans épuration. Autre chiffre éloquent : plus de 2 milliards de personnes vivent sans toilettes à proximité de chez elles !
Conséquence directe de cette situation : dans les pays en voie de développement, l'eau est l'un des principaux facteurs de propagation des maladies. Ainsi, 80% d'entre-elles (diarrhées, choléra...) sont liées à l'eau et 3 milliards de personnes en meurent chaque année.

Le manque d'eau devrait également être au centre des débats à Istanbul. Là encore le constat est alarmant. La croissance démographique, l'évolution des modes de consommation alimentaire et les besoins accrus en énergie font peser sur l'eau une pression croissante. Dans un rapport publié il y a quelques jours, l'ONU a lancé une mise en garde sans équivoque sur ces "crises de l'eau" qui risquent de "s'aggraver et de converger". Dénonçant "sous-investissement", "mauvaise gouvernance" et "manque chronique d'intérêt politique", l'épais document dresse un état des lieux des ressources en eau douce et présente d'inquiétantes projections. De 6,5 milliards d'humains aujourd'hui, la population mondiale devrait dépasser 9 mds en 2050. Suivant ce rythme, la demande en eau devrait augmenter de 64 milliards de m3/an, estime l'ONU. Cette situation va immanquablement aiguiser la concurrence entre les différents usages de l'eau: l'agriculture très loin en tête (70%), suivie par l'industrie (20%), et les besoins domestiques (10%).

Pour Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l'eau, organisateur de l'événement, le temps de "l'eau facile" est terminé. "Depuis 50 ans, les politiques de l'eau dans le monde entier ont consisté à apporter toujours plus d'eau. Nous devons entrer dans des politiques de régulation de la demande", explique-t-il à l'AFP. "Il y a des inégalités qui sont aujourd'hui inacceptables", relève-t-il, rappelant que certaines villes américaines consomment jusqu'à 1.000 litres d'eau par jour, contre quelques dizaines de litres à peine dans nombre de pays africains.

Jean-Philippe Defawe (avec AFP)

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Le Moniteur - Paris
    

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