Conflits d'influence et modèles concurrents : l'essor de la privatisation communautaire dans les services d'eau d'Afrique subsaharienne | |||||||
article Jan 2007 ; 25 pages ; A paraître dans : BARRAQUÉ Bernard (dir.), Les conflits urbains de l’eau, Paris, UNESCO Aut. Sylvy Jaglin & Anne Bousquet Ed. LADYSS - Paris LATTS - Marne la Vallée Téléchargeable chez l'éditeur Page de présentation d'un éditeur Résumé: Partout en Afrique, les services d'eau se transforment sous l'effet de diverses réformes. Hors des grandes villes, celles-ci ont notamment refaçonné le cadre d'action en facilitant le déploiement d'un principe de gestion communautaire préfigurant une voie alternative de fourniture décentralisée et plurielle, indépendante des lents progrès de la desserte urbaine conventionnelle. La première partie de l'article revient sur quelques-unes des principales caractéristiques de ces systèmes d'adduction d'eau potable (AEP) et sur la logique de « privatisation communautaire » qui les fonde. La deuxième partie questionne la pérennité des services d'eau développés dans ce cadre, tandis que la troisième s'interroge sur les fondements idéologiques du modèle de privatisation communautaire. Appuyée sur des données de terrain, la réflexion conduit à trois principaux constats. D'abord, en valorisant des communautés locales, sans considération suffisante pour les inégalités qu'elles recèlent et au mépris du conservatisme social dont elles sont parfois porteuses, ces systèmes d'AEP favorisent la reproduction de rapports de pouvoir dominants qui s'expriment, dans certains des projets étudiés, au détriment des plus vulnérables. Ensuite, s'ils parviennent à faire fonctionner des services d'eau communautaires, ils n'ont pas démontré qu'ils pouvaient les inscrire durablement dans le cadre des décentralisations d'une part, des évolutions de la demande d'autre part. Enfin, évoluant sous l'effet conjoint d'une localisation (communautaire) des modes de gouvernance et d'une recentralisation (nationale) de la régulation, la fourniture des services d'eau dans ces espaces urbanisés est en partie soustraite aux choix politiques locaux, nourrissant une dangereuse vacance de l'échelon communal. Comme en d'autres domaines, ces constats renouvèlent la question du rôle des pouvoirs publics locaux et de leur nécessaire « retour » dans la régulation d'ensemble des services d'eau, y compris lorsqu'ils sont fournis par des systèmes techniquement décentralisés. Public-Cible:
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