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Application de l'approche Multi-barrières pour la réutilisation des eaux usées traitées : Construction d'un outil de simulation participative pour accompagner l'évaluation et la gestion des risques associés aux micro-organismes pathogènes



thèse Dec 2024 ; 258 pages
Aut. Alice-Rose Thomas
Ed. INSA de Lyon - Villeurbanne
Téléchargeable sous format: PdF (13 030 ko)
Résumé:
Ces travaux de recherche s’intéressent à la construction collective de la gestion intégrée des risques microbiologiques et aux apports qu’elle pourrait avoir pour des filières de réutilisation des eaux usées traitées (REUT) plus durables. En effet, les exigences de qualité pour gérer les risques microbiologiques associés à la REUT sont de plus en plus strictes. L’ajout de procédés de traitement complémentaires est souvent nécessaire, menaçant alors l’équilibre économique des projets et questionnant leur bilan environnemental. Cependant, dans ses directives de 2006, l’Organisation mondiale de la santé encourage une gestion des risques qui ne repose pas uniquement sur le traitement mais également sur les pratiques mises en place et les équipements mobilisés. Cette approche, appelée « multi-barrières », est plus intégrée et systémique. Elle implique donc un plus large ensemble d’acteurs dans la gestion des risques et appelle à une construction collective des choix de gestion.

Un outil de simulation participative, appelé Multiware, a été construit notamment grâce à un processus de modélisation d’accompagnement, mené avec une partie des acteurs du cas de REUT agricole de Clermont-Ferrand. Il prend la forme d’un jeu de rôles qui comprend différents supports physiques (plateau, cartes…) mais aussi un support informatique. L’objectif pour les joueurs est de créer, tester et simuler collectivement des scénarios de gestion des risques (tout traitement, multi-barrières…) et discuter les impacts associés (sanitaires, économiques ou encore organisationnels). Le support informatique comprend un modèle d’évaluation et de gestion des risques, qui intègre un modèle d’évaluation quantitative des risques (QMRA) et une base de données sur les mesures barrières envisageables. L’outil a été utilisé sur le cas de Clermont-Ferrand pour discuter les choix de gestion envisageable et construire un plan de gestion des risques pour la mise en conformité vis-à-vis du nouveau cadre réglementaire (arrêté du 18/12/2023). Il a également été utilisé avec le cas de Porquerolles et avec un projet de REUT agricole en cours de construction dans la Drôme.
Abstract:
Wastewater reuse (WR) is becoming an increasingly important part of national strategies to cope with the growing pressures on water resources worldwide. It is of particular interest for agricultural irrigation, which is heavily affected by these tensions. However, the risks associated with pathogens present in wastewater must be managed to ensure the protection of public health. To this end, regulatory frameworks generally impose very strict concentrations to be achieved, especially for food crops. Advanced treatment processes can be added to achieve these objectives. This requires technical skills and generally generates significant economic costs. The WHO invites the consideration of the non-negligible contribution of the equipment used and the practices put in place beyond treatment to ensure sufficient risk management even if the required quality is not achieved. However, it implies a more systemic and therefore multi-actor management approach. Management choices will therefore have health, economic and organisational impacts that need to be discussed with all the stakeholders involved. Whatever approach is chosen, it must be based on a risk assessment that requires a large amount of knowledge about both the risks and the functioning of the system. The aim of this work was therefore to propose a framework for stakeholders involved in a WR project to collectively discuss their management choices. A state of the art enabled the creation of a database, including a quantitative risk assessment model (QMRA) and information on barriers and their associated impacts. These elements were brought together in a participatory simulation tool co-constructed with stakeholders in Clermont-Ferrand, an emblematic case of agricultural WR in France. This co-construction with local stakeholders enabled the completion of the database and the integration of their expectations and needs. The tool was then applied on three concrete cases, which confirmed the heterogeneity of risk perceptions and their management and the need for collective discussions to share individual representations and promote mutual understanding. A quantitative risk assessment method was proposed in order to base management decisions on scientific data, which was expected to be more objective. Its use confirmed the complexity of this method, but nevertheless demonstrated the prospects it offers for managing the risks associated with reuse. The collective discussion provided a range of information on management measures and showed that a number of these were already in place through the equipment used and agricultural practices. Nevertheless, additional measures may be necessary to ensure sufficient protection. The final choices must therefore respond to health objectives, but also to the economic realities, specific local specificities and organisational constraints that the collective discussions have helped to bring to light.

Editeur/Diffuseur:

INSA de Lyon - Villeurbanne
    

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