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La guerre de l'eau



audio May 2024 ; Durée: 240 min.
Ed. France Culture - Paris
Téléchargeable chez l'éditeur
Page de présentation d'un éditeur
Résumé:
Épisode 1/4 : L’eau, une question politique
La gestion de l’eau et son partage sont longtemps restés dans le champ des questions techniques. Le changement climatique, les sécheresses répétées ou encore les mobilisations contre les méga-bassines ont fait de l’eau une question politique centrale.
Lors de la grande sécheresse de 2022, 700 communes ont été privées d’eau pour des durées plus ou moins longues. Cet épisode démarre dans l’un de ces villages, dans le Var, et fait d’abord le constat d’un véritable paradoxe : l’eau est présente partout dans nos vies, indispensable à notre subsistance et elle est l’objet d’une grande ignorance collective. Ainsi, l’hydrologue Charlène Descollonges nous apprend : “Moins de 1 % d'eau douce disponible sur Terre est accessible aux hommes. Il y a 97, 5 % d'eau salée et 2, 5 % d'eau douce, et la majeure partie de cette eau douce est emprisonnée dans les glaces ou dans des nappes très profondes, peu accessibles. Donc, on partage avec l'ensemble du vivant moins de 1 % d'eau douce.”

Épisode 2/4 : Une agriculture à sec
L’agriculture, qui utilise la moitié des ressources en eau du pays, est souvent pointée du doigt comme une cause majeure de la catastrophe annoncée.
Amandine Pacault et Guillaume Lefort sont tous deux agriculteurs. La première dans les Deux-Sèvres, le second en Seine-et-Marne. Héritiers d’une histoire commune, celle d’agriculteurs et d’agricultrices sommés de nourrir la France au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Amandine et Guillaume ont des approches, des convictions et des méthodes très différentes, mais s’accordent sur un point : l’agriculture devra s’adapter au manque d’eau.
Pour Amandine, cela passe par une très grande sobriété et une adaptation des sols et des cultures, elle explique ainsi : “Bien sûr, plus on arrose, plus on a de rendement, mais si l’on arrose moins, ça marche quand même aussi, ça dépend de son système. Nous, sur un système où l’on a à peu près 60 espèces différentes de légumes et qu'en plus, on a d'autres productions, on se rend compte que le tout arrive à nous faire vivre ainsi qu’à satisfaire les clients”.

Épisode 3/4 : Les activistes se jettent à l’eau
Tout au long de l’épisode, nous rencontrons des militants de l’eau qui racontent comment ils et elles ont contribué à sortir l’eau de l’invisibilité politique.
"Ce que nous voyons émerger aujourd’hui, c’est une préoccupation locale et immédiate. Serons-nous assoiffés demain ?". Le propos est recueilli dans "le convoi de l’eau" qui a quitté les Deux-Sèvres mi-août 2023 pour rejoindre Paris. Il témoigne d’abord d’une urgence. Nous rencontrons dans cet épisode des activistes chevronnés et des primo militants. Issus de milieux très différents, ils et elles témoignent de ce moment de bascule ou l’enjeu de la juste répartition de l’eau a fait irruption dans leur vie, comme témoigne l’un d’eux : “Les effets du changement climatique font que forcément l'eau devient une préoccupation majeure. On ne s'est pas posé de questions sur l'eau en France pendant des années, à part dans certaines régions spécifiques, mais on n'a jamais eu de gros problèmes de stress hydrique en France jusqu'à aujourd'hui. Et je pense que le sujet de l'eau, il émerge en ce moment parce que les effets du réchauffement climatique commencent à se faire sentir et que forcément la question de l'eau commence à devenir un vrai enjeu politique de partage des ressources : savoir comment on peut l'utiliser, qui peut l'utiliser, dans quelle quantité”.

Épisode 4/4 : Mettre l’eau en bouteille
À Vittel, la naissance du thermalisme au milieu du 19e a jeté les bases d’un accaparement de la ressource aquifère par l’intérêt privé. Cet intérêt porte aujourd’hui le nom d’une multinationale, Nestlé, qui pompe des millions de mètres cubes par an.

Nous sommes à Vittel. Ici, Nestlé Waters produit annuellement plus d’un milliard de bouteilles vendues sous les marques Vittel, Hepar et Contrex. Si l’eau puisée ici a fait rayonner la ville dans le monde entier depuis 1854, l’épuisement de la ressource et la sécheresse qui l’accompagne déclenchent aujourd’hui une importante levée de bouclier.
Bernard Schmidt, militant du collectif eau 88 s’interroge : “Le problème de l'eau en bouteille, c'est de savoir à qui appartient l'eau ? Comment se fait-il qu'une entreprise, hier une entreprise familiale, aujourd’hui Nestlé, possède un quasi-monopole, je dis quasi parce que juridiquement c'est compliqué, mais un quasi-monopole d'exploitation que l'État ne sait pas ou ne veut pas remettre en cause. Si moi, je veux faire un puits derrière chez moi, n'importe où en France, je peux le faire ici. Il faut que je démontre à Nestlé que je ne vais pas nuire à sa production. Et Nestlé a fait fermer tous les puits, les hôtels qui avaient eu nos gratuites”.

Editeur/Diffuseur:

France Culture - Paris
    

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