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Assainissement en Haïti : état des lieux et perspectives


article de presse Mar 2008
Ed. Le Nouvelliste - Port-au-Prince
Téléchargeable chez l'éditeur
Résumé:
Le Ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC) de concert avec le ministère de la Santé publique et de la Population et celui de l'Environnement organise les mercredi 26 et jeudi 27 mars au Karibe Convention Center un colloque sur le problème de l'assainissement en Haïti.

Selon Gérald Jean-Baptiste de la cellule d'assainissement au MTPTC, cette activité se veut un point de rassemblement des différents secteurs concernés par les problèmes de l'assainissement en vue de dégager des réflexions devant conduire à des propositions et à la mise en place de structures institutionnelles opérationnelles.

Réalisé autour du thème « Assainissement en Haïti : état des lieux et perspectives », ce colloque où interviennent plusieurs personnalités haïtiennes et étrangères entend présenter la problématique haïtienne en termes d'assainissement au double point de vue technique et institutionnel et des méthodologies innovantes pour l'amélioration des structures d'assainissement et initier la réflexion sur la définition d'une stratégie en Haïti.

Du manque de ressources matérielles à la faiblesse des services d'assainissement en passant par l'absence d'un code d'hygiène, les villes haïtiennes font face à des problèmes aigus. La fermeture de l'Ecole des Officiers sanitaires dans les années 90 vient aggraver les difficultés dans lesquelles évoluaient les mairies.

Cependant, ce n'est pas tous les participants qui se reconnaissent à parler chaque jour de choses qui doivent être faites ou qui vont se faire.

Chesnel Pierre, chef de cabinet du maire des Gonaïves, ne mâche pas son pessimisme face à ces rencontres qu'il considère comme des resucées. « On a marre des colloques et des études qui se font à longueur de journée dans les hôtels luxueux de Port-au-Prince », lâche-t-il en marge de ce colloque intersectoriel. Tout en reconnaissant les qualités des discours prononcés en de telles circonstances, M. Pierre ne cache pas son doute en ce qui concerne la suite de cette rencontre.

M. Pierre se rappelle les grands débats qui se faisaient autour du cadre de coopération intérimaire (CCI), programme dans lequel a été insérée en vain la rubrique "reconstruction de la ville des Gonaïves" suite à sa destruction en mai 2004.

Jusqu'à présent, des travaux de drainage et de reconstruction des rues principales du chef-lieu du département de l'Artibonite entamés depuis des lustres traînent. Le transport et la circulation restent quasi-impossibles, selon le responsable gonaïvien.

Les Gonaïves, identifiés comme l'une des villes d'Haïti à topographie plane et entourée de 68 bassins versants, font face à de sérieuses difficultés d'assainissement. Chesnel Pierre associe une démarche d'assainissement pour certaines villes de la physionomie de la sienne à des travaux de reboisement, de protection de bassins versants et de drainage des rivières et des canaux.

Organisé dans le cadre de la journée mondiale de l'eau célébrée le 22 mars, le colloque sur l'assainissement a été l'occasion pour les responsables des ministères des Travaux publics, de la Santé et de l'Environnement de poser la problématique de la gestion de l'eau et des déchets solides.

Des doutes planent également quant à la remise en état de la qualité de l'environnement des villes. « Remettre le pays à son état d'antan est un exercice extrêmement complique », renchérit Daniel Henrys de l'ONG GRET Haïti.

Pour lui, la gestion de l'eau et des déchets forme un tout. Il met l'accent sur la participation de la population dans l'amélioration de la qualité de l'eau. Daniel Henrys prend en exemple ses expériences dans certains quartiers de Port-au-Prince où l'implication des riverains dans la gestion de l'eau de robinet a donné des résultats. Toutefois, le dirigeant de GRET Haïti ne soustrait pas la cause de l'eau à certains gros défis auxquels elle est exposée.

« Il est pratiquement impossible de soustraire de l'infiltration de microbes une eau qui n'est pas constamment en circulation, dit-il. Mis à part cette situation, il est révélé que l'eau est parfois infectée de produits chimiques comme le plomb, tel qu'il en a été l'année dernière à pareille époque. »

Pays concerné:

Haïti (CI) (DT) (OP)

Editeur/Diffuseur:

Le Nouvelliste - Port-au-Prince - Haïti
    

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