Une histoire du savon : hygiène, cosmétique et thérapeutique
thèse Jul 2013 ; 252 pages
Aut.
Henri Pierre
Ed. Université Claude Bernard Lyon 1 - Lyon
Résumé:
Le savon est un sel d'acides gras formé par la saponification d'un corps gras et d'une base alcaline. S'il occupe actuellement une place importante dans les pratiques d'hygiène et d'asepsie en milieu hospitalier, on remarque que cette utilisation s'est banalisée assez tardivement. Découvert dans l'Antiquité, authentifié chez les Gaulois qui l'utilisaient pour se teindre les cheveux, son origine exacte est incertaine. Jusqu'au XVIIIe siècle, on l'a principalement utilisé pour blanchir le linge, plus rarement pour se laver. On l'explique par les considérations hygiéniques qui prévalaient à cette période ainsi que par la qualité du savon produit. Il était vraisemblablement très caustique, son odeur et sa texture le rendaient désagréable. Avant la période industrielle, les savons les plus renommés furent ceux de Marseille et de Castille. Au « siècle des Lumières » et sous l'impulsion des théories hygiénistes, on voit son utilisation se développer pour la toilette ainsi qu'en thérapeutique.
Dans de nombreux ouvrages médicaux, le savon est considéré jusqu'au XIXe siècle comme un médicament. Il est recommandé pour traiter des affections dermatologiques, digestives ou urinaires. C'est un usage qui perdure de façon anecdotique de nos jours. Dans le même temps, le développement de procédés industriels améliora le rendement et la qualité du savon. Une industrie des savons et détergents se forme ainsi et donne naissance à de grands groupes industriels. Ils conçoivent des savons de toilette abordables, servis par de grandes campagnes promotionnelles. Avec elles, le savon dépasse la sphère de l'hygiène pour devenir un produit cosmétique, associé à la beauté et au bien-être. Toutefois, à l'aune des pandémies et des infections nosocomiales, il faut rappeler que le savon demeure un instrument de base de l'hygiène et de l'asepsie cutanée.
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