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Alimentation en eau potable des quartiers périurbains de Port-au-Prince par la mise en place d'un système de bornes-fontaines publiques payantes (GRET/CAMEP, Haïti) 

Géolocalisation
Lieu: Cité Soleil

[Ouest / Port-au-Prince] - Haïti

Dates: 1994 (Terminé)

Partenaires
  AFD Paris
  CAMEP Port-au-Prince
  Commission Européenne Bruxelles
  GRET Delmas
  GRET Nogent sur Marne


Contexte:
Avec la paupérisation des paysans des sections rurales, le manque d'encadrement des structures agricoles et agraires, la surpopulation du milieu rural, les habitants de ces zones ont émigré vers les villes. Ils se sont regroupés dans la plupart des cas dans les périphéries des villes - dans des conditions d'infrastructure précaires. Ceci crée le phénomène de bidonvilles que nous connaissons actuellement.

C'est ainsi que dans la plupart de ces quartiers défavorisés les habitants occupent des espaces où la ville n'avait pas prévu d'infrastructures en matière d'eau, d'électricité, de téléphone, etc. Ces différents services sont utilisés illégalement par les populations de ces quartiers.

Pour la plupart, dans la première phase d'occupation de l'espace, ces habitants viennent de la paysannerie. Mais il y a aussi une nouvelle génération, née dans ces quartiers. Ces agglomérations varient de 5.000 à 50.000 habitants. Une très forte densité est observée (entre 30.000 à 40.000 habitants au km2). Ces populations exercent une certaine pression sur les infrastructures de la ville, tant au niveau de l'eau, de l'électricité et de la téléphonie, puisque au niveau de ces quartiers, ces services sont pratiquement pris d'assaut.
Dans les années 1994, les pays occidentaux ont imposé un embargo à Haïti pour imposer au peuple haïtien l'ordre démocratique - avec le retour au pouvoir du Père Jean Bertrand. L'embargo a duré trois ans, et a appauvri les populations de ces quartiers.
Pour pouvoir réparer les torts faits au peuple haïtien, l'Union européenne a bâti un programme d'urgence afin d'apporter un soulagement à ces populations dans beaucoup de domaines : santé, habitat, eau potable. Port au Prince a vu déferler des ONG d'Europe - toutes financées par le programme ECHO, le Gret était du nombre avec son programme Eau, une équipe haïtienne avec Patrick Vilaire, les représentants du Gret France (Gérard Barthélémy), les conseillers de mission (Bernard Collignon de Hydro Conseil et Isabelle de Boismenu côté Gret).

Objectifs:
Apporter de l'eau potable aux populations pauvres dans un programme d'urgence : le programme ECHO
L'équipe haïtienne s'est mise au travail en discutant avec ses partenaires du Gret de la conception et de la philosophie du projet, et, ce qui est très important : comment aborder un projet d'eau avec les populations pauvres des quartiers défavorisés ? Nous insistons pour que le Gret France comprenne qu'il ne s'agit pas de faire un programme d'urgence qui n'aurait pas de suite une fois les fonds du programme ECHO épuisés, mais que nous autres Haïtiens nous nous engageons sur le terrain, et qu'il est impératif que le projet continue dans le temps, afin de permettre aux populations pauvres de ces quartiers de se responsabiliser par rapport au projet. " Un projet d'eau est avant tout un projet de développement ".
Pour cela, nous avons monté avec l'aide du Gret France une équipe d'animation et sollicité l'aide du groupe GATAPHY pour les travaux. Nous avons établi avec l'aide du Gret France les rapports institutionnels CAMEP - GRET. La CAMEP, centrale métropolitaine d'eau potable, est le service public d'Etat qui contrôle la distribution de l'eau dans la commune de Port au Prince, de Delmas, de Pétionville et de Carrefour. Il est donc entendu que pour tout programme d'adduction d'eau, il faut passer par ce service public. L'équipe haïtienne a établi de bons rapports institutionnels avec la CAMEP.
Parallèlement, nous avons dans un premier temps identifié les groupes de base des différents quartiers, et nous avons étudié avec eux les stratégies d'interventions ; l'objectif est qu'ils deviennent prestataires de service de l'Etat, et régie de la communauté de ces quartiers.

Description de l'action:
Du rôle du service public CAMEP
Fournir une eau de qualité aux populations des quatre communes de Port au Prince, de Delmas, de Carefeur, de Pétionville. Vu la population de la ville et de ses sections communales, la CAMEP est dans l'impossibilité de fournir la quantité d'eau nécessaire à la population, parce que ses ressources en eau sont faibles.
La CAMEP s'alimente en eau de deux façons : gravitaire et par pompage. Elle a hérité d'un réseau vétuste, qu'elle a remis sur pied avec l'aide du financement international du programme " forage ", dont le but est de renforcer sa capacité à fournir de l'eau aux abonnés. Mais dans le cadre du projet Eau CAMEP - GRET, le rôle de la CAMEP a été surtout de permettre aux comités d'eau, à travers des contrats, d'établir des rapports entre les représentants de ces quartiers et le service public. Elle l'a fait malgré le manque de cadre légal en acceptant de signer un contrat d'eau régissant le service public et les comités d'eau.

Du rôle des comités d'eau
Les comités d'eau sont des structures créées par le Gret dont l'objectif est de gérer la vente de l'eau dans les quartiers et de veiller à la qualité de cette eau. D'où viennent ces comités dans le plan institutionnel de montage ? Le Gret s'est arrangé à ce qu'il y ait toutes les tendances du quartier, réunies autour du projet d'eau. L'eau servant aussi de prétexte à une cohésion sociale.
Le Gret a monté ces comités en accord avec les groupes de base de ces quartiers sur un principe participatif de choix des membres par voie élective, en limitant le plus possible le nombre des membres à 7 ou 9 représentants, régis par des statuts de type associatif, reconnus par le Ministère des Affaires sociales.
N'ayant pas de reconnaissance légale au regard de la constitution, nous nous sommes appuyés sur la loi sociale des structures associatives. Les comités ont signé des contrats d'achat d'eau avec le service public, ils ont leurs comptes en banque, coordonnent la vente de l'eau et surveillent la qualité de l'eau.
Le comité, après enquête sur les doléances de la population, décide du type de projet à mettre en œuvre. Le comité travaille en collaboration avec le service public qui reste propriétaire des installations. Il n'a qu'un rôle de prestataire de service ; c'est lui qui gère le projet sur le plan technique - il consent les frais de réparation du réseau, change et répare les vannes défectueuses, règle la distribution aux bornes-fontaines, gère les finances -, c'est une véritable petite entreprise de service.

Du rôle du GRET
La cellule haïtienne du Gret, née de ce programme d'urgence, n'a pas de statut légal défini. Elle travaille selon un accord bilatéral entre le gouvernement et les ONG, régissant les accords financiers entre les bailleurs de fonds et le gouvernement. Le Gret a néanmoins déposé ses statuts. Il travaille en parfaite collaboration avec la CAMEP. Quand un quartier est identifié (suite à la demande formulée par la population auprès de la CAMEP), cette dernière confie au Gret l'articulation sociale du projet et l'organisation du travail des animateurs.

Toute une technique sociale est mise en place pour rendre le projet faisable: identification des besoins, situation économique des groupes, niveau d'organisation des groupes.
Le Gret articule et facilite les relations comité/CAMEP. Sa méthode se base sur des réunions participatives, des séminaires expliquant l'approche sociale, l'approche technique, et sur la coordination des relations comité - service public.

Le Gret Haïti rédige avec les comités les accords de référence à tous les niveaux de fonctionnement du comité :
- Les statuts
- La reconnaissance institutionnelle (Ministère des Affaires sociales)
- Le contrat de prestation avec le service public
- La réglementation avec la banque pour l'ouverture des comptes
- Les outils comptables
- Les outils de nomination élective pour renouveler le comité-
- Le GRET Haïti assure également le suivi, durant 3 à 6 mois, de la gestion du comité en charge avant la remise.

La situation actuelle après 6 mois de pratique dans les quartiers défavorisés:
Le projet CAMEP-GRET touche 35 quartiers et une population de plus de 600.000 habitants. Le Gret se désengage, remettant les comités au service des quartiers défavorisés de la CAMEP, tout en gardant un rapport avec les comités d'eau.
Actuellement, il s'investit dans l'assainissement, toujours avec l'appui du service public CAMEP. Le Gret Haïti pense qu'il est fondamental de renforcer le service public.

Partenaires: - CAMEP
- GRET (Haïti et France)
- Comités d'eau
- UE (ECHO et DG8)
- Agence française de Développement.
Bénéficiaires: 600.000 bénéficiaires.
Plus de 600 000 habitants, dans 35 quartiers de la périphérie de Port-au-Prince.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: eau potable
Milieu d’intervention: péri-urbain


Source:
GRET

Types de financement:

AFD , Union Européenne

Organismes et Contacts

Réseau International d'Accès à l'Energie Durable lire plus... 45 bis Av. de la Belle Gabrielle
94130  Nogent-sur-Marne
France
Tél.: +33 (0)1 70 91 92 37
  contact[à]riaed.net
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