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L'eau, levier d'un programme de lutte contre la pauvreté en milieu rural, le cas de Mékhé (RADI, Sénégal) 

Géolocalisation
Lieu: Mekhe

- Sénégal

Dates: 1992

Partenaires
  Eau Vive France La Celle-Saint-Cloud
  RADI Mekhe


Contexte:
Le Sénégal comme tous les pays du Sahel a été victime de deux décennies de sécheresse caractérisée par une quasi-disparition du couvert végétal et une raréfaction des ressources hydrauliques facilement mobilisables (nappes superficielles et eau de surface). Parmi les conséquences fâcheuses de cette sécheresse figurent :

  • la chute des rendements des cultures ;

  • la réduction considérable du cheptel ;

  • la malnutrition et ses corollaires ;

  • l'exode rural ;

  • les difficultés d'accès à l'eau ;

  • la faible pluviométrie : hauteur de 300 mm avec une moyenne de 20 jours de pluie par an.

  • l'absence d'un système d'assainissement approprié dû au problème d'accès à l'eau potable en quantité suffisante.


  • Dans la zone considérée, il n'existe pas d'eau de surface et les nappes souterraines situées dans des calcaires fissurées sont abondantes et de bonne qualité, le niveau statique est de 30 m.

    L'agriculture pluviale et le petit élevage constituent les principales sources de revenus des populations en général très pauvres.

    Pour venir en aide aux populations en vue d'atténuer leurs difficultés d'accès à l'eau potable, le Ministère de l'hydraulique a conçu et réalisé un important programme d'hydraulique rurale qui a permis de réaliser une série de forages équipés de pompes manuelles.

    En dépit du nombre important de points d'eau réalisés, l'accessibilité à l'eau demeurait toujours difficile aussi bien pour la consommation domestique que pour la conduite des actions maraîchères et de reboisement.

    A titre d'exemple, le temps moyen d'exhaure de l'eau avec une pompe manuelle dans la zone pour satisfaire les besoins en eau domestique et l'irrigation d'un petit potager de 500 m2 allait de 6 heures à 22 heures. En outre, les femmes trouvaient la manipulation du système très pénible.

    Face à cet environnement difficile, les populations ont développé une forte tradition de solidarité entre elles à travers l'émergence spontanée de mouvements associatifs fédérés, soutenus par les fils du terroir émigrés en Europe.

    Ces derniers drainent un flux important d'argent vers les villages, notamment par leur contribution aux initiatives de motorisation des forages, entreprises par le RADI et les populations des villages de Nguembé, Darou Sam, Diamathyl, Niagane et Thiambéne.

    Le RADI est un réseau Panafricain composé de 77 organisations africaines membres. Il est au service du développement de l'Afrique et a pour mission de contribuer efficacement à la lutte contre la pauvreté, l'injustice et l'ignorance. Il intervient dans cinq pays africains dont le Sénégal, le Mali, la république islamique de Mauritanie.

    Objectifs:
    Les activités prioritaires ont été identifiées grâce à une série d'études et enquêtes menées selon la méthode MARP (Méthode Accélérée de recherche Participative).
    Par la suite les populations et le RADI ont décidé d'équiper le forage de chaque village d'une motopompe, de construire un réservoir de stockage d'eau de 50 m3, un abreuvoir, une borne fontaine, des latrines villageoises simplifiées, un périmètre maraîcher de 2,5 ha et un bois de village. L'eau et les autres activités productives devant servir de levier aux autres actions sociales.

    Antérieurement, plusieurs expériences de motorisation des forages ruraux avaient échoué, soit parce les bénéficiaires n'étaient pas suffisamment impliqués, soit parce que leurs revenus ne leur permettaient pas de faire face aux charges récurrentes, soit encore parce que la formation requise en la matière n'avait pas été dispensée.
    Pour surmonter cette contrainte, ce projet de motorisation a été couplé d'activités productives génératrices de revenus (le maraîchage, l'élevage), capables de supporter une partie des charges avec un volet transversal de renforcement des capacités techniques et de gestion des bénéficiaires. Ce volet visait essentiellement la formation de ressources humaines locales (éco-volontaires) dans une optique d'autonomisation et de pérennisation des activités.

    Le but du programme est d'améliorer les conditions socio-économiques des bénéficiaires en réduisant leurs contraintes d'accès à l'eau pour la consommation et la production en renforçant leurs capacités techniques et organisationnelles.

    Pour atteindre ce but, le programme s'est fixé les objectifs suivants :


    • Mettre à la disposition des usagers des ressources en eau aptes à satisfaire leurs besoins (consommation domestique, maraîchage, élevage, foresterie) ;

    • Participer à la protection de l'environnement par la mise en œuvre d'un
      système d'assainissement adapté aux réalités locales ;

    • Augmenter les productions agricoles, fourragères et horticoles des agriculteurs
      ;

    • Renforcer les capacités financières des usagers ;

    • Améliorer les capacités d'organisation et de gestion des villageois ;

    • Renforcer les capacités d'organisation et d'encadrement du RADI ;

    • Rendre opérationnel l'échange d'expériences entre les différents villages
      impliqués.



    Description de l'action:
    Les actions à mener pour atteindre ces objectifs sont essentiellement les suivantes :

    Eau

  • Mise en place du réseau de distribution en tuyaux PVC, alimentation des bornes fontaines, abreuvoirs, bassins périmètres pour les 5 villages ;

  • Construction des ouvrages (châteaux d'eau, cabines de pompage, bornes fontaines, abreuvoirs, bassins des périmètres maraîchers) ;

  • Installation de 5 motopompes.


  • Maraîchage
    Mise en place d'un périmètre maraîcher de 1 ha dans chacun des cinq villages ;

  • Aménagement des pépinières maraîchères dans chaque village.


  • Assainissement / gestion des ressources naturelles
    Construction de 272 latrines villageoises individuelles, sur la base d'initiatives collectives de lutte contre les maladies liées au péril fécal ;

  • Programme de collecte d'ordures ménagères en milieu semi-rural par la mise en place de 5 équipes charrettes/chevaux à Kébémer, accompagné d'une vaste campagne d'éducation environnementale centrée sur l'hygiène et la santé, et d'une formation des acteurs dans le recyclage des déchets liquides et solide.
    Un bel exemple de partenariat entre élus, habitants et professionnels ;

  • Mise en place de mini pépinières d'essences forestières au niveau de chaque point d'eau pour faciliter la mise en place de bois communautaires et de brise-vent autour des périmètres maraîchers ;

  • Formation des comités villageois à une gestion citoyenne et durable de l'eau et de l'assainissement, et formation des conducteurs de motopompes en techniques d'entretien et de maintenance des équipements hydrauliques.


  • Principaux acteurs impliqués


    • le RADI (ONG d'encadrement) apporte l'expertise technique, les équipements, et les matériaux de construction coûteux (ciment, fer à béton, etc.), assure la formation des utilisateurs et met en place un programme de suivi évaluation ;

    • les bénéficiaires apportent la main d'œuvre non qualifiée, les matériaux locaux (sable, eau) et assurent l'exploitation des équipements ;

    • les Elus et les Autorités Locales apportent un appui administratif et facilitent la coordination et la mise en œuvre du programme ;

    • les professionnels du secteur privé, les artisans locaux fournissent, à la demande, les services techniques nécessaires à la bonne exécution des travaux et au bon fonctionnement du projet ;

    • les professionnels des ministères techniques et des autres ONG donnent un appui conseil et assurent le suivi des travaux (suivi du cahier des charges).


    Relation avec les acteurs

    Ces relations sont basées sur l'échange, le partage, la complémentarité, la solidarité. Le projet a d'ailleurs favorisé la mise en place de cadres de concertation entre élus, citoyens, professionnels et autorités sur la gouvernance de l'eau mais aussi sur tous les autres problèmes de développement de la zone du projet.

    Dans l'exécution du projet, les acteurs ont mis en commun leurs expériences et savoir-faire pour venir à bout des difficultés.

    Partenaires:

    Partenaires étant intervenus sur le projet

    SIE (Canada).

    Christian Aid (Grande Bretagne) : M. Jacky Répila.

    Eau Vive (France).

    Fondation CEAR (Espagne) : M. Moustapha Amar.

    CONTACTS



    RADI, Réseau Africain pour le Développement Intégré

    Monsieur Dame Sall, Secrétaire Général

    Monsieur Mahmoud Diop, Coordonnateur des programmes ruraux intégrés du RADI






    RADI-siège :

    Colobane Parc à Mazout,

    Immeuble Diaga Diop

    BP 12085, Dakar

    Sénégal

    Tél. : 00 221 824 33 37

    Fax : 00 221 825 75 36

    Email : radi@telecomplus.sn

    Antenne de Mékhé :

    Base de Mékhé

    BP 49

    Mékhé

    Sénégal

    Tél. : 00 221 955 51 23

    Fax : 00 221 956 44 04

    Email : radimekhe@telecomplus.sn

    Bénéficiaires: 1.800 bénéficiaires.
    1881 femmes bénéficiaires directes.

    12 248 bénéficiaires indirects (6 486 femmes ; 4 762 hommes).

    Classement:
    Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable
    Milieu d’intervention: rural


    Source:
    Radi

    Types de financement:

    Etat , Fonds privés (fondations, f. d'entreprise)
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