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Amélioration des conditions d’accès à l’eau et à l’assainissement en milieu rural en basse Casamance (phase 1) 

Géolocalisation
Lieu: Bignona

[Ziguinchor / Bignona] - Sénégal ,
Lieu: Oussouye
[Ziguinchor / Oussouye] - Sénégal ,
Lieu: Ziguinchor
[Ziguinchor / Ziguinchor] - Sénégal

Dates: 2021 : 24 mois

Partenaires
  AE Rhin-Meuse Moulins les Metz
  Aquassistance Nanterre
  ARD Ziguinchor
  Atelier REEB Schiltigheim
  Conseil départemental de Bignona Bignona
  Conseil départemental de Oussouye Oussouye
  Conseil départemental de Ziguinchor Ziguinchor
  ENGEES Strasbourg
  Gescod Dakar
  Gescod Strasbourg
  HYDREOS Tomblaine
  Région Grand Est Strasbourg
  SRA Ziguinchor
Autres partenaires: Direction de l'environnement et des établissements classés.

Budget global:
275.200 €

Contexte:
En Basse Casamance, l’accès à l’eau s’est dans l’ensemble accru durant la période 2014-2018.7
En milieu urbain, il est désormais effectif pour 97,5% de la population contre 92,9% en 2014. Cependant, en milieu rural, l’accès à l’eau est toujours difficile avec un taux d’accès de seulement 44,8%, soit plus d’un ménage sur deux. L’accès à l’assainissement s’est aussi amélioré entre 2014 et 2019. En milieu urbain, le taux d’assainissement est passé de 65% en 2016 à 82% en 2019, ce qui permet l’accès à l’assainissement aux 3/4 des citadins. En milieu rural, le taux d’accès à l’assainissement est passé de 34% en 2014 à 48% en 2019, ce qui reste toujours faible. Le reste de la population a accès à un assainissement de fortune non conforme aux normes édictées par l’Organisation Mondiale de la Santé, principalement des latrines dites « traditionnelles ».
Ces lacunes sont évidemment d’autant plus signifiantes dans les nombreuses zones isolées (villages enclavés, îles, presqu’îles…) que comptent la région, bien qu’aucune étude ne cible précisément ces zones. Les difficultés d’approvisionnement en eau dans ces zones s’expliquent par le fait que beaucoup de forages ne sont pas fonctionnels, que la répartition spatiale de ces infrastructures est déséquilibrée, que l’on assiste à la salinisation des nappes phréatiques et que le coût des branchements est élevé. En ce qui concerne l’assainissement, cela tient de manière générale à la faiblesse voire à l’inexistence de dispositifs de gestion des eaux usées et de systèmes de collecte des déchets solides et liquides.
Ce déficit d’accès à l’eau potable et l’assainissement durable a pour conséquences de mauvaises conditions d’hygiènes d’où le développement de certaines maladies et de mauvaises pratiques (rejets des eaux usées dans la nature, utilisation de produits chimiques dans les fosses septiques…) néfastes pour l’environnement.
Sur la base de ces problématiques et conformément aux lignes directrices du Sénégal ainsi qu’à la volonté des conseils départementaux de Ziguinchor, Oussouye et Bignona et de la Région Grand Est, le présent projet vise à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement en proposant des solutions autonomes et durables dans les zones isolées de Basse Casamance (phase 1). Sur la base des acquis du dispositif d’assainissement écologique pilote (« filtre planté cannas ») installé à Oussouye et de l’étude de réplicabilité réalisés en 2019, il propose de poursuivre la démarche en visant près d’un millier d’habitants. En consolidant ce système écologique et en faisant les études nécessaires, les partenaires souhaitent définir un programme triennal d’ici l’horizon 2023 (phase 2) afin de répondre aux besoins de plusieurs milliers d’habitants

Historique:
Le partenariat entre la Région Grand Est et les départements de Bignona, d’Oussouye et de Ziguinchor (Basse Casamance), appuyés par l’opérateur Gescod, constitue le nouveau cadre institutionnel d’une coopération née en 1996 entre l’ex-Région Alsace et le Conseil régional de Ziguinchor avec l’appui de l’Ircod, priorisant le développement économique local à travers l’appui aux artisans menuisiers de Casamance, la promotion du tourisme et la coopération inter-hospitalière.
De 2010 à 2016, le partenariat s’est centré sur l’accompagnement de la mise en place d’une stratégie de
développement touristique en Casamance, avec l’appui financier du Ministère français de l'Europe et des
Affaires étrangères. Ce volet d’intervention a permis de professionnaliser les acteurs du tourisme en Casamance et de renforcer la visibilité de la destination, tout en accompagnant la structuration d’un Office de tourisme régional unique au Sénégal. L’action menée a largement contribué à la relance du secteur touristique en Casamance.
La coopération a connu une phase d’adaptation à la suite des réformes territoriales menées en France et au Sénégal en 2014–2015. A la suite de la disparition du Conseil régional de Ziguinchor au profit de la création de 3 conseils départementaux (de Ziguinchor, Bignona et Oussouye), la Région a dans un premier temps poursuivi les échanges avec les nouvelles collectivités départementales, à travers la mise en œuvre d’un programme annuel soutenu par le Fonds franco-sénégalais visant à accompagner la mise en place de l’Entente interdépartementale de Ziguinchor (EIZ), pilote au Sénégal. Ce projet a permis aux Départements de définir une stratégie de développement économique tout en structurant leur coopération interdépartementale. Le partenariat se veut aujourd’hui un levier pour la structuration et l’autonomisation progressive de l’Entente.
L’accueil d’une délégation d’élus des conseils départementaux de Basse-Casamance par la Région Grand Est fin 2016 a permis aux nouveaux exécutifs de définir les perspectives de leur coopération, réaffirmées en avril 2018 lors de la réception en Casamance d’une délégation technique de la Région Grand Est. Ainsi en 2017-2019, un nouveau programme biennal a été conduit visant l’élaboration d’une stratégie de développement économique durable et d’attractivité du territoire, à travers la mise en œuvre d’une stratégie de gestion environnementale et de marketing territorial.
En novembre 2019, une nouvelle visite d’élus de Basse Casamance en Région Grand Est a permis de dresser un bilan des actions conduites par le partenariat depuis 2017 de la région Grand Est, à établir un diagnostic des équipements d’assainissement dans les campements touristiques, en priorisant la réflexion autour d’une gestion des eaux usées par des moyens écologiques afin de s’insérer dans une démarche de respect et de protection de l’environnement. Cette démarche a abouti en 2019 à la construction d’un dispositif d’assainissement écologique (« filtre planté cannas ») dans un campement touristique d’Oussouye, pilote et expérimental au Sénégal, et à la production d’une étude de réplicabilité en vue de préparer de futurs programmes d’infrastructures.

Objectifs:
Objectif général
Ce projet constitue la phase 1 d’une démarche visant à améliorer les conditions sanitaires, environnementales et socio-économiques des populations situées dans les zones isolées de Basse Casamance par la mise en place d’infrastructures d’accès à l’eau potable et d’assainissement écologique.
Objectifs spécifiques
OS1 – Permettre l’accès à l’assainissement écologique dans la zone isolée ciblée par la construction d’un filtre
planté cannas en formant des artisans locaux capables de répliquer ce dispositif ;
OS2 – Pérenniser le système par la structuration d’une gouvernance locale ;
OS3 – Développer des actions de sensibilisation aux questions d’hygiènes, d’eau et d’assainissement et de
promotion de solutions d’assainissement écologique auprès des usagers et d’une diversité d’acteurs ;
OS4 – Récolter les données nécessaires et mobiliser les acteurs locaux en vue de répondre aux besoins en eau et assainissement de milliers d’habitants en milieu isolé dans le cadre d’un programme triennal à l’horizon 2023.

Description de l'action:
ACTION 1 : Capitalisation, prospection et concertation sur les systèmes d’assainissement écologique
Cette action se décline en plusieurs activités qui seront conduites durant la mission de terrain de l’Atelier Reeb, partenaire technique sur l’assainissement. L’objectif est de disposer de l’ensemble des éléments pour assurer la bonne duplication de la construction d’un système d’assainissement écologique à grande échelle (action 2).
Pour cela, l’action prévoit d’opérer un suivi-évaluation du filtre planté cannas réalisé à Oussouye en 2019.
Innovant et pionner au Sénégal, ce dispositif expérimental a en effet été adapté aux conditions environnementales locales et nécessite la conduite d’un premier bilan.
Elle prévoit ensuite la conduite d’une étude de faisabilité pour la construction d’un système d’assainissement écologique à grande échelle auprès d’infrastructures publiques (scolaires, sanitaires) situées en zone isolée, en vue d’amorcer l’action 2.
Elle insiste enfin sur la sensibilisation à l’assainissement écologique et sur le partage d’expériences avec des acteurs de terrain disposant d’une expertise dans le domaine de l’eau et de l’assainissement, le but étant de contribuer à la synergie des acteurs et à la promotion des modèles d’assainissement écologique.

ACTION 2 : Construction d’un système d’assainissement écologique et renforcement des capacités de construction, de maintenance, de gouvernance et d’utilisation
Dans la continuité de la première action, cette action a pour objectif de construire le système d’assainissement écologique d’envergure (1 000 équivalents habitants) dans la zone retenue et d’asseoir les éléments essentiels à la pérennité du dispositif (formation à la construction et l’entretien, structuration d’une gouvernance et financement).
Sous l’angle d’une démarche inclusive et structurante, l’action comprend la duplication du filtre planté cannas à plus grande échelle, la formation d’entrepreneurs-artisans locaux à la construction et entretien d’un tel dispositif et la mise en place d’une gouvernance. Elle prévoit également la réhabilitation de toilettes et la valorisation des eaux usées. Ces activités seront menées lors d’une mission de l’Atelier Reeb en Basse Casamance.
Une importante place est consacrée à la sensibilisation des bénéficiaires aux questions d’hygiènes, d’eau et d’assainissement ainsi qu’au dispositif d’assainissement écologique afin de favoriser l’appropriation du dispositif.
En fin de projet, l’action se solde par une mission de suivi-évaluation de l’expert technique du Grand Est : elle sera notamment l’occasion d’évaluer l’ensemble du dispositif (filtre planté, résultats de la formation des artisans locaux, pérennisation de la gouvernance) et d’associer l’expert à la réflexion quant à l’élaboration d’un programme triennal à l’horizon 2023 (action 3).

ACTION 3 : Diagnostic des besoins et études d’avant-projet pour la définition d’un programme triennal sur la thématique de l’eau et de l’assainissement

Cette action d’une durée d’au moins 6 mois vise à réaliser les études préalables à la définition d’un programme triennal sur la thématique de l’eau et de l’assainissement écologique. A l’issue, tous les éléments d’informations nécessaires aux acteurs sont ainsi disponibles pour élaborer une stratégie et définir un programme d’action triennal à l’horizon 2023.
Pour cela, un binôme de stagiaires-ingénieurs franco-sénégalais est mobilisé pour réaliser un diagnostic puis une étude de faisabilité et de définition des besoins en eau et assainissement dans les zones isolées de Basse Casamance. Le binôme sera sous la supervision continue des experts locaux et du Grand Est, notamment d’Aquassistance (à distance et lors de missions de terrain).
Dans ce cadre, plusieurs études techniques sont menées sur le terrain.
Des ateliers de concertation seront organisés régulièrement en vue de partager les informations et de définir un programme triennal.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , hygiène
Milieu d’intervention: rural
Activité principale du projet: études , renforcement des capacités , sensibilisation


Types de financement:

Collectivité , Agences de l'eau
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