Lieu: Mitendi (Kinshasa)

Dates: 2021 : 12 mois

Partenaires
  ADBEC Cugnaux
  AE Adour-Garonne Toulouse
  Agence des Micro Projets Paris
  Agglo de Brive Brive-la-Gaillarde
  Toulouse Métropole Toulouse

Budget global:
87.952 €

Contexte:
Le projet vise la mise en place d'un système d'accès à l'eau potable permettant la réduction des maladies hydriques et l'amélioration des conditions de vie des habitants du quartier périurbain de Mitendi1, à la périphérie de la ville de Kinshasa en République Démocratique du Congo.
La RDC fait partie des 19 pays prioritaires de l'Aide Publique au Développement française, et à ce titre, le dossier est instruit prioritairement par l'Agence en 2021.

Depuis les années 90, le taux d'accès à l'eau en RDC décline : il était de 26% en 2011, un des plus faibles taux d'Afrique subsaharienne. La ville province de Kinshasa connait une expansion démographique sans pareil avec la création spontanée de nouveaux quartiers en périphérie de la ville et l'Etat n'arrive pas à suivre ce rythme, notamment la viabilisation des nouveaux quartiers en eau potable, électricité et assainissement
Le Quartier Mitendi1 se situe dans la commune de Mont-Ngafula. La zone d'intervention peut être qualifiée de « petit centre », soit un quartier assez important, soumis à de fortes croissances de population mais qui n'est pas inclus dans la planification de la ville car situé à l'extérieur de l'agglomération prise en compte dans les masters plans.

La population ne dispose d'aucun réseau de distribution d'eau et s'approvisionne soit directement à la source dans des ruisseaux éloignés, à quelques points d'eau aménagés sur-fréquentés, ou auprès d'intermédiaires à des prix très élevés. Ces eaux sont dans la plupart des cas impropres à une consommation humaine. La topographie ajoute en difficulté : les habitats sont souvent sur des collines séparées par des vallées encaissées, ce qui fait que l'approvisionnement quotidien en eau est une corvée difficile et chronophage (2 à 3 heures), généralement assurée par les femmes et les enfants.
Par ailleurs, les infrastructures d'assainissement et les pratiques d'hygiène sont déplorables. Des épidémies de choléra et de fièvre typhoïde ont déjà frappé mortellement dans ces quartiers.
La majorité de la population active du pays recourt à des petits emplois précaires rémunérés à la journée, ou à des activités de petit commerce informel produisant des recettes sur une seule journée. Dans ce contexte de grande pauvreté et de précarité, les systèmes classiques d'approvisionnement en eau, basé sur un abonnement et sur une facturation mensuelle des consommations d'eau ne sont pas adaptés.


Description de l'action:
Le projet consiste dans la réalisation d'un réseau d'eau potable exploité de manière autonome pour 2 500 personnes (Réseau de trois bornes fontaines, alimentées par un réservoir en hauteur rempli depuis un forage motorisé par une pompe à énergie solaire); Et dans la sensibilisation et formation des bénéficiaires ainsi que l'accompagnement de la communauté à la mise en place d'une association d'usagers de réseau d'eau potable (ASUREP) pour une gestion communautaire professionnelle de l'ouvrage et du service.

2.1 Installation des parties prenantes :
Visant une participation active des bénéficiaires, le projet commencera par installer l'ensemble des parties prenantes : population locale, acteurs du tissu économique, enseignants, responsables administratifs (bourgmestre, chef de quartier…). Cette activité se déroulera en 3 temps :
- Réunions d'information collective
- Sensibilisation au changement de comportement en matière d'hygiène et élections de délégués par groupement de rues pour former l'Assemblée générale provisoire qui négociera la cession des espaces sur la base des plans établis par l'entreprise chargée des travaux (emplacement des bornes fontaines, calcul de débit, canalisations…)
- Temps convivial avec l'ensemble des riverains pour l'appropriation du projet d‘aménagement du site

2.2 Réalisation des ouvrages :
La réalisation technique de l'ouvrage a été confiée à une entreprise locale VALAM TECHNOLOGIE pour sa compétence et son expérience avec un coût de réalisation du réseau évalué sur la base d'une étude de faisabilité et sur les critères de dimensionnement suivants : le point d'eau ne doit pas être à plus de 500 m de distance des résidences, dotation journalière de 50L/ jour/ personne et 250 usagers / robinet.
a- Forage mécanique profond de 120 m avec un débit de 20 m3/ heure pour une eau potable de bonne qualité et une pompe d'exhaure immergée à énergie solaire alimentée par 15 panneaux solaires.
b- Stockage d'eau dans 1 réservoir en polyéthylène de 20 m3 placé sur une tour métallique à une hauteur de 9 m grâce à la pompe solaire capable de la remplir en une heure assurant ainsi la continuité du service.
c- Un mini réseau de distribution gravitaire : Un réseau de tuyauterie partira du réservoir pour fournir l'eau par gravité à la demande via les 3 bornes fontaines munies de 4 robinets chacun, pour l'approvisionnement en eau potable aux habitants.
Un test de qualité d'eau sera effectué avant la mise en service du réseau et adaptation d'un traitement spécifique pour la qualité en cas de nécessité. Généralement l'eau recueillie dans la nappe phréatique de Kinshasa à cette profondeur (250 m) n'a pas besoin de traitement particulier.
Un contrôle externe de l'entreprise pendant la réalisation des travaux (forage, réservoir) sera assurée par l'association ADIR Congo, expérimentée dans la réalisation des grands ouvrages d'eau en République démocratique du Congo.

2.3 Constitution des organes de gestion et formation :
Les actions d'ingénierie sociale et technique seront confiées à l'association congolaise AVVFA, notamment : enquêtes communautaires, intermédiation sociale, concertation avec les notables, formalisation de la cession des terrains pour les infrastructures, mise en place de l'ASUREP, formation et accompagnement, etc.
a. Constitution de l'association des usagers des ressources en eau potable (ASUREP) composée de 3 organes : l'assemblée générale, le conseil d'administration et le comité de gestion. Le comité de gestion est composé de 6 personnes : le gestionnaire( gère au quotidien les activités et le personnel du réseau),le comptable (tient le livre de caisse et les bons d'entrée, relevé d'index, quantité d'eau vendu, recettes), les fontainières (vente et service d'eau), un gardien, un plombier et préleveur d'index (suivi canalisations, fuites réseau, bornes fontaines, compteur, vannes cassées, robinets), un agent technique (chargé d'entretien, hygiène et de la maintenance). Les membres du comité de gestion sont recrutés sur le mérite selon un processus de recrutement.
b. Formation : Cette formation sera assurée par l'association locale, accompagnatrice du projet. Une formation générale (module tronc commun) est donnée aux membres de l'unité de gestion ainsi qu'aux délégués élus. Puis un module spécifique concernant l'unité de gestion, les membres du CA et du bureau de l'assemblée générale. Enfin, une formation plus spécifique des membres de l'unité de gestion (comptable, gestionnaire, chargé de maintenance, caissier, plombier, fontainier).

2.4 Gestion et pérennisation :
La gestion de l'ouvrage et sa maintenance sont confiées à l'ASUREP déjà constitué avec des outils de gestion simplifiée au niveau local. Des mesures d'accompagnement et d'appui de l'ASUREP seront assurées par l'association ADIR Congo. L'entreprise locale sera chargée de la maintenance, suivi, contrôle et maintenance des ouvrages et éventuelles réparations via un contrat de maintenance signé avec l'ASUREP.
Un contrôle semestriel de la qualité de l'eau sera effectué pour pouvoir adapter le cas échéant une solution de potabilisation. Sont prévus un entretien trimestriel (nettoyage du réservoir et des canalisations au chlore) ainsi qu'un nettoyage hebdomadaire des panneaux solaires par l'agent d'entretien du comité de gestion.

Bénéficiaires: 2.000 bénéficiaires.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: eau potable
Milieu d’intervention: péri-urbain
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , renforcement des capacités , sensibilisation
Contexte d’intervention: usage domestique
Type d’ouvrage eau potable: bornes fontaines , forage
Mode de gestion: gestion communautaire
Source d'énergie pour l'exhaure: énergie solaire