Lieu: Kinshasa

Dates: 2021 : 12 mois (En cours)

Partenaires
  AE Adour-Garonne Toulouse
  AMEDISCHOOL Toulouse
  Toulouse Métropole Toulouse

Budget global:
46.183 €

Contexte:
La commune de Ngiri-Ngiri, géoréferencée au Sud 4°21'37 Est 15° 17'55, est située au Sud de la ville de la capitale Kinshasa sur la zone des collines. Elle avait une population estimée en 2015 à 481.110 habitants et une densité de 141.503 habitants/km2 (données de l'INS/RDC ). La commune est subdivisée en 8 quartiers : Diangenda, 24 novembre, Saïo, Petit-Petit, Assossa, Diomi, Karthoum, Elengesa. Au niveau démographique, la population a connu une croissance rapide au cours des dernières années entrainant des besoins de plus en plus croissants en matière d'eau et d'assainissement. La forte demande des populations en eau face à la faiblesse de l'offre explique en partie la problématique du secteur de l'eau. A cela s'ajoute la vétusté et le manque d'entretien des installations vieilles des années 1960. La question de l'eau est donc au cœur de la problématique dans commune.

L'économie de la Commune reste fortement dépendant des activités du secteur informel pratiqué par la majorité de la population (commerce informel, artisanat etc.) et qui représente 89,5% des revenus des ménages. Le mode de vie des habitants du quartier est basé sur une subsistance journalière avec des niveaux de revenus faibles. Ce qui rend difficile un abonnement et une facturation mensuelle pour des ménages devant s'approvisionner en eau auprès de l'opérateur publique Régideso.
Le secteur de l'éducation se traduit par l'existence d'une diversité d'écoles et instituts de formation. On distingue ainsi : le Centre Amedischool, 8 écoles primaires, environ 4 lycées et collèges (lycée catholique Movenda, Collège Saint Pie X, Complexe Scolaire Sainte Agathe, Collège Saint Raphaë). Les instituts sont composés de : l'Institut Pédagogique, l'Institut Littéraire, Institut Technique de Ngiri-Ngiri social (ITS- Ngiri-ngiri), Institut Commercial de Ngiri-Ngiri…
- Situation de l'eau et l'assainissement,
L'approvisionnement en eau potable révèle des disparités d'accès. Le réseau de distribution d'eau potable de la REGIDESO ne couvre pas toutes les Communes de la capitale de Kinshasa. L'accès direct à l'eau potable des ménages est de l'ordre de 64%. Environ 25% s'alimentent au robinet de voisins et 11% aux puits ou aux sources. Le taux de pertes d'eau dans le réseau de distribution est de 20% (ILEMBA et NZITATIRA, 2016).
Les ménages n'ayant pas directement accès aux services de la Régideso s'approvisionnent soit directement à la source dans des ruisseaux éloignés, à quelques points d'eau aménagés sur-fréquentés, ou auprès d'intermédiaires à des prix très élevés. Ces eaux sont dans la plupart des cas impropres à la consommation humaine. Sur un aspect topographique, des difficultés demeurent car les habitats sont souvent sur des collines séparées par des vallées encaissées, ce qui fait que l'approvisionnement quotidien en eau est une corvée difficile et chronophage (2 à 3 heures), généralement assurée par les femmes et les enfants (LEMENAGER , 2014).
Pour ce concerne l'hydrographie de la Commune et de la capitale en générale, le bilan hydrique annuel moyen du sol calculé par rapport aux précipitations est de 1362 mm avec un déficit dans le courant de juin. Les ressources en eau sont essentiellement composées des eaux du fleuve Congo et des rivières urbaines ; les sources d'eau ; les nappes phréatiques et souterraines et les eaux pluviales. Au niveau des bassins hydrologiques, il existe plusieurs rivières qui coulent du Sud au Nord pour se jeter dans le fleuve. Sur la partie d'Ouest à l'Est, on distingue les bassins hydrologiques suivants : Boye (2000ha), Lukunga et Binza (5700ha), Mampenza (800ha), Basoko-Lubudi-Makelele (2850ha), N'djili (3600ha sur l'Ouest + 3 250 ha sur l'Est, Matete, Gombe (1000ha) etc. Quant à la situation d'assainissement, le réseau d'assainissementréseau d'assainissement domestique se caractérise par des installations d'assainissement composées de latrines hygiéniques, de fosses vidangeables ; de fosses septiques et des puits d'infiltration.
La gestion des eaux usées met en relief des réseaux d'évacuation anciens dans lesquels les habitants y déversent leurs eaux usées. Il existe des réseaux secondaires constitués des caniveaux à ciel ouverts, bétonnés ou maçonnés. Les réseaux tertiaires d'eaux pluviales des anciennes et nouvelles cités sont composés de petits caniveaux maçonnés dont la majeure partie est aujourd'hui enterrée par le sable. Plusieurs cours d'eau servent de déversoirs de ces réseaux d'assainissement urbain par manque de stations d'épuration. Les déchets ménagers y sont jetés par les riverains entrainant leur pollution et des maladies d'origine hydrique. Il en est de même des eaux usées ménagères.
Les eaux de ruissellement des sites collinaires y apportent également des quantités du sable qui modifie fortement la turbidité des rivières (ILEMBA et NZITATIRA, 2016).

Historique:
Le projet est porté par l’association AMEDISCHOOL/France et l’antenne locale AMEDISCHOOL/RD Congo en appui avec la Commune de Ngiri-Ngiri.
Durant les échanges avec les différents acteurs locaux lors de l’élaboration du projet, différents problèmes ont été identifiés par la population du quartier Diangenda dans la commune de Ngiri-Ngiri.

La problématique repose sur plusieurs constats de terrain qui se résument autour d’un déficit en eau potable et en services d’assainissement pour les habitants du quartier. D’abord, au quotidien, les habitants s’approvisionnent difficilement et font face à des coupures et pénuries récurrentes d’eau. Cela est d’autant plus crucial en fonction de la saisonnalité car les pénuries sont très fréquentes en saison sèche avec des faibles débits sur la période juin, juillet et aout. L’eau est ainsi difficilement accessible en raison de l’éloignement des familles par rapport aux points d’eau et la corvée d’eau se fait dans des conditions particulièrement difficiles. Sur le plan de l’assainissement, l’insuffisance de latrines et les mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement sont fréquentes avec des risques sanitaires et des maladies hydriques pour les habitants (diarrhées, dermatoses, verminoses, etc.).

Par nos échanges du 17 juin 2020 avec les partenaires locaux, la REGIDESO a mis en évidence que seulement 15% des habitants disposent d’une toilette hygiénique et le lavage des mains n’est devenu une habitude qu’avec l’apparition du COVID.

Ensuite, de façon générale, le taux de couverture en eau et assainissement est faible et très peu d’habitants ont accès à l’eau potable et un service d’assainissement. Également, beaucoup d’habitants n’ont pas accès à l’eau potable de la Regideso.

En conséquence, l’accès à l’eau et l’assainissement constitue une entrave réelle au développement socioéconomique du quartier et de la Commune car l’offre en eau potable est inférieure à la demande indépendamment de la période. Il y a donc un problème de disponibilité et d’accessibilité en eau potable et en assainissement.

Face à ce problème de déficit, les solutions retenues pour le projet consistent à répondre au besoin vital en eau potable et assainissement à travers la construction de :
- 1 Forage équipé d’un dispositif de stockage et une fosse septique.
- 7 latrines (4 pour les filles et 3 pour les garçons) dans le Centre AMEDISCHOOL,
- distribution de 130 bacs à ordures
- la mise en place d’un accompagnement via formation et la sensibilisation sur l’hygiène et l’assainissement,
- la création d’un comité participatif de 5 à 7 membres
L’implication et la participation des bénéficiaires depuis la conception jusqu’à la mise en œuvre de ce projet inspiré de leurs réalités quotidiennes, constituent un gage de pertinence vis-à-vis de leur demande .

Objectifs:
Améliorer l’accès durable à l’eau potable et services d’assainissement pour les habitants du quartier Diangenda de la Commune de Ngiri-Ngiri.

Description de l'action:
L'action est de mettre en place un service d'eau potable ainsi que six latrines et un dispositif d'assainissement pour les 1 770 habitants de la commune de Ngri-Ngri.

Participation financière d'UTEL France : 10 000€

Activités prévues
- Activité 1 : Construction des infrastructures d'eau et d'assainissement : construction d'un réseau simple de distribution
- 1 Forage équipé d'un dispositif de stockage et une fosse septique.
- 5 bornes fontaines/robinets ,
- 7 latrines,
- 130 bacs à ordures (1 pour chaque ménage)
- Activité 2 : Accompagnement social des habitants via des campagnes de sensibilisation et de formation sur l'hygiène et
l'assainissement.
- Activité 3 : Constitution du comité local de gestion des installations d'eau et d'assainissement.

Résultats attendus
- R1 : Les équipements hydrauliques sont fonctionnels et les habitants du quartier disposent d'un service d'eau potable pérenne. La disponibilité et l'accessibilité en eau et assainissement sont assurées et les conditions de vie des habitants du quartier et du Centre Amedischool sont améliorées. Chaque habitant a accès une toilette et une quantité d'eau suffisante en moyenne de 25l/jour/personne.
- R2 : Les pratiques et comportements des habitants en matière d'hygiène et d'assainissement sont améliorés et la prévalence des maladies hydriques a diminué.
- R3 : un comité de gestion de l'eau et l'assainissement est constitué et le service de l'eau est bien géré. La gestion des installations est pérenne.

Bénéficiaires: 1.170 bénéficiaires.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable
Milieu d’intervention: urbain
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , renforcement des capacités , sensibilisation
Contexte d’intervention: usage domestique
Type d’ouvrage eau potable: bornes fontaines
Mode de gestion: gestion communautaire
Type d’intervention assainissement hygiène: equipement assainissement/hygiène domestique