Lieu: Phnom Penh

Dates: 2020 : 48 mois (En cours)

Partenaires
  AE Seine-Normandie Courbevoie
  AIMF Paris
  SIAAP Paris
Autres partenaires: La ville de Phnom Penh est le maître d’ouvrage et le co-financeur de l’opération.

Budget global:
1.869.630 €

Contexte:
La problématique de l'assainissement à Phnom Penh :
L'assainissement des 2 000 000 d'habitants de la capitale est réalisé à travers :
- La présence de fosses septiques et de latrines à fosses simples pour la quasi-totalité des habitants (80%). - La collecte des boues de ces dispositifs par des entreprises privées, qui les déversent à différents endroits de la ville de manière non-officielle : égouts, canaux ouverts, lacs, rizières, etc.
- L'envoi des surnageants des fosses dans les canaux ouverts ou réseaux d'égouts qui forment le réseau de drainage de la ville, et se rejette dans les principales rivières et lacs naturels.
Il n'existe pas de station d'épuration à Phnom Penh, 100% des effluents ou matières de vidange sont rejetées directement ou indirectement au milieu naturel.
De ce constat, il résulte la présence généralisée d'eaux usées, et d'effluents septiques dans tous les canaux de la ville et des problèmes sanitaires et olfactifs. Les canaux de la ville étant en complète anoxie.
La municipalité de Phnom Penh s'est récemment dotée d'un plan stratégique d'assainissement (réalisé par la coopération Japonaise), qui prévoit la réalisation d'un réseau d'égout et d'une station d'épuration au niveau de CheungAek à horizon 20 ans. Avec un budget estimé à 450 Millions USD, la population couverte se trouve au niveau du centre-ville pour 1 100 000 équivalent-habitants, soit environ 30% de la population à horizon 20 ans. La municipalité avec l'appui de la coopération japonaise envisage dans un premier temps la mise en place d'une station pilote pour 25000 équivalent-habitants.
A ce jour ces projets "égouts et station" ne sont pas financés, et quoiqu'il en soit il n'existe pas d'équipes dotées de compétences pour les gérer. A cet égard, la première station de traitement des boues de vidange fait sens, et n'entre pas en contradiction avec ceux-ci mais sont complémentaires et précurseurs.
Eau potable et déchets ménagers:
Enfin, la grande majorité de la population est raccordée au service d'eau potable, rendu par une entreprise publique«Régie des eaux » (soutenue par Eau de Paris, qui a contribué à améliorer significativement ses performances). Une grande partie de la population bénéficie du service de collecte des ordures ménagères. Suite à des problèmes récurrents de la collecte des déchets solides, gérée jusqu'à présent à travers une délégation de service public, le gouvernement national a soutenu l'évolution vers un système de régie municipale dans la capitale, créé décembre 2019.

Objectifs:
Les objectifs globaux du projets sont :
- L’amélioration des conditions sanitaires de la population de Phnom Penh.
- Le développement d’une filière économique locale de l’assainissement, avec des retombées directes sur l’économie locale et le budget de la municipalité.
- Le développement d’une filière écologique de commercialisation de l’humus produit par la valorisation des boues, en substitution aux engrais chimiques.
- Le renforcement des capacités des pouvoirs publics locaux, en termes de maîtrise d’ouvrage, de compétences techniques, d’ingénierie de projet.
- L’atténuation des effets du changement climatique.

Description de l'action:
Ces objectifs seront réalisés grâce à :
- La conception et construction d'un site de traitement des boues de vidange, avec une technique adaptée au contexte,et mise en œuvre d'un service d'exploitation pérenne.
- La mise en œuvre, à la station, de la valorisation des boues en humus et développement d'une filière de commercialisation dans l'agriculture.
- La conception du cadre organisationnel de la filière (réglementation, autorités de tutelles, suivi des entreprises de vidange, suivi des impacts sur l'environnement).
- L'accompagnement et renforcement des capacités techniques et d'ingénierie de la Municipalité de PhnomPenh et la mise en œuvre d'une stratégie municipale réaliste, concrète et évolutive.

Eléments complémentaires:
La station de traitement des matières de vidange prévue :
Nombre de bénéficiaires : La première tranche de cette première station bénéficiera potentiellement à la totalité des habitants des habitants de Phnom Penh (2 millions en 2017) ; La capacité théorique de cette première tranche est évaluée à environ 310 000 habitants (il a été estimé lors des études préalables une production de boue de l'ordre de 0,25 l par habitant et par jour, soit pour 80 m3/j environ 310 000 habitants.
Nombre d’ouvrages projetés : une première tranche de la première station de traitement des boues de vidange (STBV). Une STBV construite : un module de 8 bassins de traitement par roseaux plantés (4000 m2), capacité de traitementde80 m3 / jour permettant la production de humus agricole.
Disposition techniques:

La technologie retenue par la Municipalité de Phnom Penh est celle de traitement par lits plantés pour les raisons suivantes :
- Grande capacité de traitement (fractions solides et liquides)
- Traitement par anaérobie (pas d’odeurs)
- Insertion paysagère optimale
- Production d’humus, valorisable localement.
- Adaptée au climat tropical
- Technologie « open source ».
Le procédé de traitement des boues de la première station de la capitale est dimensionné en 2 modules identiques. Le présent projet vise à construire un seul module, qui permet de traiter la charge de 80 m3/jour, pour une production d’humus de 1 000 m3/an (poids sec d’environ 500 T). Un espace couvert de 800 m2 permettra l’ensachage et le stockage de l’humus (toiture légère, hauteur à l’entrée de 2.5 m).

- L’aire de dépotage est prévue pour accueillir simultanément 3 camions, pour ne pas générer d’attente trop longue pour les entreprises de vidange, et afin de permettre la manœuvre des véhicules pour les opérations de dépotage/
- Un local est prévu en entrée de station pour enregistrer les camions, gérer le personnel agricole, et entreposer les équipements de maintenance.

3 bassins successifs assureront le traitement des jus de filtration, puis seront traités dans un filtre à sable avant rejet au milieu. L'étude d'impact environnementale viendra préciser les niveaux de traitement des jus requis. Il est possible que ce traitement fasse l'objet d'adaption (deux filtres verticaux en série, mais nécessitent un relevage et deux chasses).

Des mesures sociales d'accompagnement mises en place permettront de garantir la pérennité des investissements et du service au travers notamment de :
- Des actions de sensibilisation, de participation : une campagne de communication publique sera mise en place.
- Des actions de formation : une série d’actions de formation seront réalisées pour faciliter la mise en œuvre du projetetson insertion dans les services municipaux.
- Des structures de gestion (et/ou de défense des intérêts des usagers) pour l’eau et l’assainissement mises en place : une association de vidangeurs sera mise en place pour faciliter le dialogue et la coopération entre la Municipalité de Phnom Penh et les vidangeurs ;
une entreprise publique de gestion de la station de traitement sera créée pour gérer l’activité de traitement des boues et production d’humus agricole.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement
Milieu d’intervention: péri-urbain , urbain
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , renforcement des capacités , sensibilisation
Contexte d’intervention: usage domestique
Mode de gestion: gestion municipale
Type d’intervention assainissement hygiène: boues (réutilisation) , boues (traitement des )