retour imprimer Aide Situer sur une carte
Programme d'appui à la gouvernance locale en Itasy (PAGLI) 

Géolocalisation
Lieu: Miarinarivo

[Itasy / Miarinarivo] - Madagascar

Dates: 2019 : 13 mois

Partenaires
  AE Adour-Garonne Toulouse

  ID Poitiers
  ID Miarinarivo
  MEAE Paris

  RNA Bordeaux

Budget global:
127.015 €

Contexte:
1.Les enseignements tirés du Programme Pilote de Promotion de l'Intercommunalité en Itasy (3P2I)

Le programme PAGLI s'inscrit dans la continuité d'un 1er programme d'appui à la gouvernance locale (Programme Pilote de Promotion de l'Intercommunalité en Itasy -3P2I), initié par la région Nouvelle Aquitaine et la Région Itasy, et mené par les ONG CIDR et T&D entre 2013 et 2017. Le 3P2I portait sur la création et le renforcement de 4 structures intercommunales regroupant 15 communes au total. Son objectif était le renforcement de la gouvernance locale, des capacités institutionnelles des communes et du développement économique via la promotion de l'intercommunalité.
Des enseignements ont été tirés du 3P2I qui, étant donné sa nature « pilote », a été confronté à certains défis. Ces exemples d'enseignements amènent le présent projet PAGLI à adopter une approche différente, tant en identification des projets qu'en échelle de temps et de dispositif de suivi :
- L'ensemble des activités du PAGLI a été conçu pour replacer les communes au centre du projet, ce qui avait fait défaut lors du précédent programme 3P2I, selon l'évaluation externe réalisée ex-post,
- Lors du 3P2I, les échelles de temps entre identification du projet et réalisation a pu complexifier la mise en place en bonne et due forme des structures de gestion. Le projet PAGLI met un point d'orgue à la définition des modalités de gestion des infrastructures avant même que leur construction ne soit lancée. En outre, si les projets nécessiteront une dernière étude technique et la validation de la Direction Régionale de l'Eau avant leur réalisation, le travail de concertation pour identifier des projets répondant à de réels besoins est en cours de finalisation,
- Le suivi du projet sera renforcé. Les SP, sont pour la plupart en poste depuis le 3P2I et à ce titre, ils sont plus aptes à effectuer cet appui car ils sont désormais reconnus par les équipes communales. D'autre part, le VSI Eau et Assainissement, placé dans l'équipe de coordination, assurera le suivi technique des réalisations et l'encadrement des SP dans leur accompagnement aux communes.

2.Localisation du projet

Le projet est localisé à Madagascar, dans la Région Itasy en coopération décentralisée avec la Région Nouvelle-Aquitaine (RNA). Il concerne 15 communes (340 000 habitants), réunies en 4 intercommunalités :
• « MAMISOA » regroupant 5 communes : Soamahamanina, Miarinarivo I, Miarinarivo II, Manazary, Antoby Est ;
• « 3A MIROSO » regroupant 3 communes : Analavory, Anosibe Ifanja, Ampefy ;
• « ASA » regroupant 3 communes : Ampary, Antanetibe, Soavinandriana.
• « 3AI » regroupant 4 communes : Arivonimamo I, Arivonimamo II, Imerinstsiatosika, Ambatomirahavavy.

3.Situation actuelle au regard de l'eau et de l'assainissement

3.1 Madagascar
La situation générale de Madagascar en matière d'eau et d'assainissement reste aujourd'hui très préoccupante. Les données issues du Budget programme par objectifs régionaux (BPOR) du Ministère de l'Energie et de l'Eau et des Hydrocarbures (MEAH) en 2017 révèlent que le taux d'accès à l'eau potable à Madagascar est de 24 % et de 38 % pour l'accès aux latrines.

3.2 Région Itasy
Les données officielles du BPOR, les plus récentes, montrent que même si les taux d'accès à l'eau et aux latrines se situent au-dessus de la moyenne nationale, 61 % de la population de la Région Itasy n'a pas accès à l'eau.
Le taux de couverture en eau (nombre de localité couverte /nombre total de localité) est de 33 %. Toutefois, les observations du terrain, notamment en milieu rural, où se déroulera en grande partie le projet, montrent que de très nombreuses infrastructures ne sont plus fonctionnelles, et que la fréquente absence d'implication des autorités locales dans la construction des ouvrages n'en a pas permis l'appropriation et le bon entretien.

En matière d'assainissement, les chiffres officiels portent à 86 % l'accès aux latrines. Toutefois, seulement 11 % des habitants ont accès à des latrines améliorées et la défécation à l'air libre est encore largement pratiquée. L'exposition aux risques sanitaires liés à l'hygiène est deux fois plus forte en zone rurale avec 20% de la population, en majorité des enfants, touchée, une fois par an, par des maladies diarrhéiques. La Région souffre également d'un fort taux de prévalence de la bilharziose (plus de 55% dans certaines communes d'après les chiffres de l'Institut Pasteur en 2016), faisant de l'assainissement une problématique majeure de santé publique.

3.3 Situation actuelle en matière de gouvernance : Maitrise d'ouvrage des collectivités
La Jirama, société d'Etat en charge de l'accès à l'eau et à l'électricité, ne gère que 6 % des bornes fontaines de la Région, et impose donc aux localités rurales (l'essentiel de la Région Itasy) de mettre en œuvre par elles-mêmes l'approvisionnement en eau potable. Mais les collectivités territoriales Malagasy ont souffert des crises institutionnelles à répétition, ne leur permettant pas d'asseoir leurs compétences sur des ressources humaines et financières solides. Les dotations de l'Etat peuvent être erratiques, et la fiscalité locale ne représente pas un levier suffisant pour les besoins en fonctionnement des communes. Cela complique leur implication dans les projets d'eau et d'assainissement, pourtant les plus demandés par la population, et l'incapacité des communes à rendre des services de qualité conduit à un manque de reconnaissance de la part de la population, et une rupture du dialogue avec les autorités locales.


Description de l'action:
4.Description du projet
Si l'amélioration de l'accès à l'eau et à des structures sanitaires est un résultat majeur attendu, tant les besoins au niveau des Fokontany sont importants, le processus qui conduira à la réalisation de ces infrastructures l'est tout autant. En effet, le projet intègre la concertation et le renforcement des acteurs, comme des éléments constitutifs de la pérennité des équipements/actions qui seront réalisés.
Le projet présente 2 volets :

4.1 La construction et la réhabilitation d'infrastructures, sous maitrise d'ouvrage communale
L'identification des équipements qui seront construits est le fruit d'une concertation à différents niveaux :
Au niveau Fokontany, les comités de développement animent une dynamique de concertation au plus proche des populations. Ce dispositif permet, d'une part, d'être le plus en prise avec la réalité de terrain et les besoins exprimés par la population, et d'autre part, favorise la participation citoyenne et l'animation d'une vie publique locale. La commune, via son animateur en développement local et le Secrétariat Permanent de l'Intercommunalité (SP), accompagne cette dynamique de concertation qui permettra également de définir les modalités de gestion des infrastructures.
Au niveau communal, dans la mesure du possible, la SLC (Structure Locale de Concertation) s'assure que les projets identifiés s'inscrivent bien dans les priorités de développement de la commune telles qu'identifiées dans les PCD (plans Communaux de Développement). Après validation des projets par la Direction Régionale de l'Eau, une commission intercommunale validera sur la base du budget disponible les financements attribués aux communes pour les projets prioritaires proposés. La commune est ainsi repositionnée au centre d'un dispositif cohérent permettant de faire remonter à travers la démarche de concertation Fokontany et la SLC le choix de projets prioritaires à mettre en œuvre.
Ainsi, au regard de la concertation avec la population et les communes, et des premières études techniques, 27 infrastructures ont été pré sélectionnées dont la grande majorité (22) améliore l'accès à l'eau potable, par écoulement gravitaire (systèmes AEPG : Adduction en Eau Potable par système Gravitaire), dispositif le plus utilisé dans la Région Itasy et qui a le plus haut taux de fonctionnalité.
Ces projets devront être ajustés en fonction des concertations en cours, des mesures d'accompagnement et des échanges avec la Direction Régionale de l'Eau ; il est ainsi possible que le chiffre des réalisations finales puisse évoluer.

Plus particulièrement, les travaux comprendront la réfection ou la construction :
- de puits/captages, incluant une aire de protection (les puits sont envisagés à motricité humaine)
- de réservoirs/bassins de collecte
- de réseaux de distribution
- de bornes fontaines
Un exemple de travaux envisagés (hameau de Morafeno) est annexé en fin de ce document (fiche projet).

Gestion du service et tarification :
La définition des modalités de gestion des différentes infrastructures fait partie intégrante de l'élaboration des projets et de l'accompagnement par les SP. En fonction des infrastructures, la gestion sera soit communautaire (avec la constitution d'association avec la présence de la Mairie dans le conseil d'administration), soit en gestion directe par la Mairie (notamment pour les infrastructures communales, comme les blocs latrines).
Pour chaque infrastructure, une tarification sera décidée et gérée par le gestionnaire (CA de l'association ou Conseil Municipal).

4.2 Les initiatives des associations locales en matière d'EHA
Afin de susciter la participation de la société civile locale au développement de leur territoire, un fonds d'initiative locale sera mis en place au niveau de chaque commune avec l'appui des SP. Celui-ci sera, d'une part, orienté thématiquement dans la mesure où les projets pouvant être financés devront concerner l'eau et l'assainissement, et d'autre part, orienté vers les associations féminines afin de favoriser leur intégration et leur participation à la vie publique locale.
Ce fonds d'initiative sera attribué suite à un appel à manifestation d'intérêt permettant de retenir les associations les plus dynamiques. Dans chaque commune, les comités de décision seront présidés par un élu communal, en présence de représentants de la SLC et en lien avec d'autres acteurs potentiellement pertinents (notamment la Direction Régionale de l'Eau).
Les actions retenues ne sont pas à ce jour identifiées. Elles seront le fruit d'une concertation multi-acteurs qui sera menée au lancement de l'Action. Sans anticiper sur ce travail, on peut présumer la mise en œuvre d'actions de sensibilisation à l'hygiène et l'assainissement, de campagnes de salubrité dans les quartiers et la réalisation d'ouvrages (latrines, lavoirs, etc.). Ces activités peuvent, par exemple, engendrer des coûts d'équipement en petit matériels (seaux, blouses, masques, pelles, etc.), de médiation théâtrale, de communication (passage d'un communiqué à la radio), etc.

5.Prise en compte du genre
L'accent spécifique mis sur les Organisations de la Société Civile féminines répond à un objectif de faire évoluer la question du genre de façon concrète en renforçant le leadership des femmes et leur participation à la vie publique locale. Par leur investissement et les micro-projets mis en œuvre, les associations féminines seront en mesure de prouver leur engagement et leurs capacités à œuvrer durablement pour l'amélioration des conditions de vie de la population dans sa globalité, ce qui amènera la population à changer de regard, et contribuera à leur propre valorisation.


Bénéficiaires: 12.000 bénéficiaires.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , gestion de la ressource en eau
Milieu d’intervention: petits centres , rural
Activité principale du projet: études , infrastructure/équipement , renforcement des capacités , sensibilisation
Contexte d’intervention: centre de santé , école , usage domestique
Mode de gestion: gestion municipale


Source:
AEAG

Types de financement:

Etat , Agences de l'eau
   © pS-Eau 2024