Lieu: Sidiki

Dates: 2018 : 24 mois (En cours)

Partenaires
  AE Adour-Garonne Toulouse
  AERMC Lyon 22 500€
  AGIR abcd - Délégation Languedoc-Roussillon 34 Montpellier
  Grand Lyon Lyon 22 500€
  SHD Tône 1
  Toulouse Métropole Toulouse
  Ville de Paris Paris 10 000€

Budget global:
231.500 €

Contexte:
La ressource en eau potable est quasiment nulle de novembre à mai et insuffisante le reste de l'année.
Il n'existe que 2 forages profonds (80 m) dont le débit est faible (< 2 m3/heure), qui ne sont pas équipés de pompe et qui ne couvriraient pas les besoins en eau potable d'une population aussi nombreuse et uniformément répartie. Les maigres ressources des ménages ne leur permettent même pas d'acheter l'eau tirée de ces forages au prix de vente public fixé à 50 F CFA les 50 l. Les puits creusés à la main qui exploitent la nappe perchée de 12 à 18 m de profondeur sont au nombre de 6. Ils tarissent tous en mars, étant situés dans le lit asséché de ruisseaux et colmatés par le sable.
Pour puiser l'eau de boisson et du ménage, les femmes sont astreintes à d'épuisantes corvées sur plusieurs kms vers des mares d'eau boueuse qu'elles creusent toujours plus profondément à la main. L'accès à ces mares est périlleux et exténuant car elles sont situées au fond de canyons rocheux entaillant le plateau latéritique que les femmes doivent gravir sur 30 m avec une charge de 30 kg sur la tête. L'eau des puits et des mares est potentiellement vectrice de maladies infectieuses, étant souillée de matières organiques puisque les animaux domestiques (chèvres et bœufs d'attelage) viennent librement y boire et déféquer.

Les besoins en eau à usage domestique et agricole ne sont pas couverts L'eau puisée dans les mares et les puits doit satisfaire tous les besoins domestiques du ménage (toilette, lessive, vaisselle) et permettre la fabrication des briques pour réparer les cases à chaque saison sèche. Dès lors, il ne reste plus d'eau pour l'agriculture ou l'élevage.

L'état sanitaire des femmes et des enfants est très dégradé Les indicateurs publiés par une récente enquête nationale (EDST 2014) sont révélateurs du mauvais état sanitaire de la population rurale dans la Région des Savanes, en particulier les femmes et les enfants. Cette situation est largement imputable à la malnutrition et à la consommation d'eau en trop faible quantité et non potable.  Le taux de mortalité infantile (< 1 an) atteint 105/1000 dans la Région des Savanes, soit 2 fois plus que le taux moyen du Togo qui est de 52/1000.

Les dispositifs d'assainissement sont inexistants
 Les points de puisage ne sont ni protégés ni fermés : ils sont accessibles aux animaux domestiques et ouverts à tous les usages, en particulier la lessive et la vaisselle. En saison pluvieuse, ils peuvent être pollués par des eaux de ruissellement
 L'eau de boisson n'est pas stockée dans des citernes dédiées. Elle n'est ni traitée, ni filtrée.
 Après usage, l'eau de vaisselle, de lessive ou de toilette est répandue sur le sol près des cases sans traitement particulier. Il faut noter cependant que leur volume est très faible, vu les difficultés d'accès à cette ressource rare.

Les latrines sont rudimentaires
 Chaque case familiale abrite de 8 à 15 personnes. Elle dispose le plus souvent d'une latrine fermée, construite à proximité, faite de terre et de chaume. Les latrines sont utilisées par les adultes, plus par souci d'intimité que d'hygiène puisque les abris naturels ont disparu. Elles se limitent à un trou béant que l'on comble périodiquement de terre.

Organisation pour l'exploitation des installations
 Les 2 forages profonds ne sont pas exploités du fait de leur position géographique, de leur faible débit et de l'incapacité pécuniaire des habitants à s'acquitter du prix public de l'eau. De ce fait, personne n'assure l'entretien de ces ouvrages.
 Les puits et mares sont à usage libre et gratuit. Aucune structure formelle n'organise ni ne contrôle leur exploitation. Cependant, des règles tacites sont respectées par chacune famille sous l'autorité des chefs de village, en particulier en saison sèche par le rationnement du volume d'eau puisé et par le surcreusement progressif des mares.

Historique:
Une mission d’identification du programme de développement local de SIDIKI a été commandée à AGIRabcd par l’ONG togolaise SHD-Togo et conduite par J. Plan, Ingénieur divisionnaire de l’Agriculture et de l’Environnement er, membre d’AGIR 34 pendant 5 semaines en janvier et février 2017. L’étude de faisabilité qui en résulte constitue le cadre des interventions et en garantit la cohérence. Le présent projet constitue la composante « eau-assainissement » du programme. Sa réalisation conditionne le succès des autres composantes et activités prévues : restauration de la fertilité des sols et de la biodiversité du territoire.

Objectifs:
Objectif général
Réduire la pauvreté et amorcer le développement durable du territoire de SIDIKI

Objectifs spécifiques

 Alimenter en eau potable et domestique la population de SIDIKI
 Améliorer l'hygiène et la santé publique à SIDIKI
 Générer grâce à l'eau des revenus durables pour la population de SIDIKI
 Améliorer grâce à l'eau la fertilité des sols de SIDIKI
 Restaurer grâce à l'eau la biodiversité du territoire de SIDIKI

Description de l'action:
A l'issue du présent projet, les constructions seront terminées et testées.
 Sur la zone Sidiki 1 & 2 et Kounkouagou :
- 1 digue en gabions pour la création d'une retenue d'eau collinaire et équipement en ouvrages de distribution d'eau et de potabilisation (1 puisard, 1 filtre à sable, 1 bassin de décantation et 2 citernes d'eau potable alimentées par pompe thermique),
- 1 réservoir pour pour l'arrosage des jardins maraichers,
- 1 bassin pour les besoins domestiques (linge, vaisselle, etc),
- 1 abreuvoir pour les bœufs,
- 1 aire de lagunage pour l'épandage des eaux grises.

 Sur la zone Tangbare :
- Surcreusement et équipement d'un puit permanent,
- Réalisation de 8 latrines pour les foyers situés à proximité du puit,
- 1 bassin pour les besoins domestiques (linge, vaisselle, etc),
- 1 abreuvoir pour les bœufs,
- 1 aire de lagunage pour l'épandage des eaux grises.

Renforcement des capacités
- Création et formation de 2 comités de gestion (Puit de Tangbaré et retenue collinaire),
- Réalisation de séances d'information sur les bonnes pratiques d'hygiène et d'utilisation de l'eau à destination des bénéficiaires.

Eléments complémentaires:
Résultats concrets et mesurables à moyen terme
 Pompage et potabilisation de 24 m3 par jour d’eau de boisson permettant de satisfaire les besoins vitaux des 800 familles de Sidiki dès juillet 2019,
 Mise en exploitation près de la retenue de 2 jardins maraîchers procurant des revenus monétaires à la population et lui permettant de s’acquitter du prix de l’eau dès le démarrage du service mi 2019,
 Mise en exploitation près du puits tubé d’un poulailler de 1 000 têtes fin 2019, augmentant les revenus monétaires de la population,
 Ouverture de 8 champs école en 2019,
 Réhabilitation du site sacré et restauration de la forêt naturelle à partir de 2019.

Bénéficiaires: 6.500 bénéficiaires.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , gestion de la ressource en eau
Milieu d’intervention: rural
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , renforcement des capacités
Contexte d’intervention: usage domestique
Type d’ouvrage eau potable: eau de pluie (collecte d') , puits
Mode de gestion: gestion communautaire
Source d'énergie pour l'exhaure: énergie gravitaire , énergie groupe électrogène