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Soutien aux maraîchers de Kongoba 

Géolocalisation
Lieu: Kongoba

[Boucle du Mouhoun / Balé] - Burkina Faso

Dates: 2018 : 12 mois (En cours)

Partenaires
  AE Adour-Garonne Toulouse

  ALESA Cités des Sciences vertes Toulouse
  Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée Toulouse

Budget global:
34.755 €

Contexte:
Ce projet se situe dans la commune de Kongoba au Burkina Faso dans la continuité d'actions déjà réalisées.

Il existe localement une réelle volonté de la part des maraîchers de Kongoba de mettre en commun leurs moyens (humains et financiers) et leur volonté de construire collectivement.
Dans les territoires du Sud Sahel la fixation des populations locales est permise par une production agricole en quantité et qualité suffisantes. Cela passe fondamentalement par l'accès à l'eau durant la saison sèche (octobre-juin). L'organisation des producteurs et la gestion de l'accès à l'eau sont au cœur de cet objectif de production. Les premières actions mises en œuvre en font la démonstration vitale.
Les fonds collectés jusqu'alors ont permis de creuser 3 puits d'une profondeur de 9 m impliquant de fait l'accroissement de la production maraîchère. Les 10 000 m2 sont aussi protégés des animaux errants par une clôture. Afin de valoriser au mieux les ressources locales (sols, eau, semences), il nous paraît indispensable de joindre à ces premiers investissements des actions de formation afin que les ressources soient exploitées au mieux. Cette formation a été dispensée par le Centre agricole de formation de Kokologo qui est situé à proximité du périmètre maraîcher. Ces séances de formation regroupèrent 10 maraîchers autour des thèmes suivants : itinéraires techniques des cultures, fabrication de compost. Mais certains des maraîchers n'ont pas encore suivi de modules de formation et pour d'autres les savoirs sont à approfondir. Le module de formation pour 10 maraîchers (sur 3 jours) est un investissement de 600€ (5 nouvelles séances de formation sont prévues à l'intention de nouveaux producteurs et pour des confirmés).

Les modules de formation ont été orientés vers l'amélioration des techniques de mise en place des cultures, d'entretien, d'irrigation et de valorisation de la matière organique (développement du compostage). Ici le compostage en terme de fertilisants et l'agroforesterie sont privilégiés afin d'accroître l'autonomie des populations locales. Sont bannis les intrants chimiques et les solutions coûteuses en entretien, en pièces de rechange, en énergie comme les moto-pompes.

Dès 2016, la production (tomates, choux, oignons, ...) s'accroît et atteint son pic en janvier/février. L'accès à l'eau permet aussi de diversifier les productions en mixant les espèces annuelles (salades) et arbustives (agrumes, papayers) afin de créer des symbioses favorables à une production de qualité et diversifiée. A ce stade 2 écueils sont à résoudre :
1.Le pic de production alimentaire intervient en janvier/février et les maraîchers peinent à écouler/consommer leur surplus d'où l'importance de réfléchir à un mode de stockage.
2.A partir du mois de mars les puits sont à sec, il importe de les approfondir pour créer des réserves supplémentaires afin de pouvoir produire toute l'année.

Ces 2 aspects nous obligent donc à réfléchir simultanément au stockage de la surproduction et à augmenter la capacité des puits afin de permettre une meilleure régularité de la ressource sur l'ensemble de l'année.
Un concept de séchoir solaire a été concrètement retenu car facile à construire et autonome dans sa mise en œuvre. Reproductibles localement, 3 premiers séchoirs ont été construits ce mois de mars. Ils permettent de sécher hebdomadairement environ 30/40 kg de production alimentaire (tomates, mangues, papayes, oignons,…) après avoir été découpés en fines tranches et partiellement déshydratés dans un récipient percé.

Ce principe de séchoir solaire est aujourd'hui en fonctionnement au Mali. Très simple de conception, la formation à la construction fut assurée par des maliens auprès des maraîchers de Kongoba. Le coût d'un séchoir est de 400€ l'unité. Le financement a été jusqu'à présent assuré par les dons et collectés par le Lycée agricole de Toulouse-Auzeville. Ce système mérite aujourd'hui d'être renforcé par l'arrivée de nouveaux partenaires.

Vers l'approfondissement d'un premier puit en avril 2017
Les puits d'une profondeur initiale de 9 m doivent être approfondis sur le périmètre maraîcher de 10 000 m2. Lors de notre dernière mission sur site (mars 2017), il a été décidé en accord avec les maraîchers de Kongoba de n'approfondir qu'un seul puit dans un premier temps. Ici nous veillons à garantir l'investissement de 2 500 € nécessaire à cet approfondissement. Ce financement comme pour les séchoirs solaires a été jusqu'à présent assuré par notre établissement scolaire.

De nouvelles perspectives pour le volet maraicher
Au travers de notre dernier séjour (mars 2017) des liens tissés sur la durée de mise en œuvre du projet avec les maraîchers de Kongoba doivent perdurer. Il importe à ce jour d'accroitre et de garantir la ressource en eau sur le périmètre récemment investi par le maraîchage. Aussi un approfondissement des puits déjà construits devrait se poursuivre afin de sécuriser la production pour ce village (d'où l'importance des prochains financements). Sur l'année à venir il est prévu d'approfondir les 2 derniers puits (4 500 €). A cela, doit s'ajouter l'équipement des 3 puits par des pompes à corde de fabrication locale au prix unitaire de 1 700 euros.

Le développement des séchoirs doit être aussi poursuivi à la hauteur des prochains fonds qui seront réunis. Les séchoirs construits ne pourront sécher hebdomadairement que 30/40 kg de production alimentaire. Leur multiplication est obligatoire afin de pouvoir conserver la production agricole en période d'excédents. La difficulté rencontrée ici est qu'il est très difficile d'estimer la production alimentaire devant/pouvant être séchée. Aussi la multiplication des séchoirs doit suivre les améliorations apportées aux productions maraîchères et fruitières (qui vont aller en augmentant).

Ces investissements ne pourront être garantis durablement que si les actions de formation sont poursuivies. Là aussi les ressources locales seront encore mobilisées et adaptées au contexte agricole local, elles vont devoir s'orienter vers les pistes suivantes :
-Meilleure maîtrise des itinéraires techniques de diverses cultures maraichères
-Valorisation et gestion de la ressource en eau
-Développement du compostage

Ce volet agricole ne peut être isolé du contexte social. S'il importe d'accroître et de valoriser les ressources locales et notamment hydriques, il est aussi obligatoire de protéger cette même ressource des pollutions d'origine anthropique. Un volet assainissement s'impose ici


Description de l'action:
• Un volet assainissement en adéquation avec le volet maraîcher

Traditionnellement, les excrétas humains (solides et liquides) ne sont pas valorisés localement et génèrent des pollutions que l'on sait techniquement résoudre. De plus le sous équipement en toilettes induit un inconfort de vie pour toutes et tous.

1.Une situation qui perdure
La population fait ses besoins dans la nature ou les champs environnants avec tous les problèmes de confort, d'hygiène et de pollution que cela induit, en particulier pour les femmes et les enfants. Dans certaines zones, la population elle-même soulève les problèmes du manque de toilettes, consciente du problème d'hygiène. Mais le manque de structures concerne particulièrement les femmes. N'ayant pas d'endroits pour se soulager à l'abri des regards, les femmes se retiennent toute la journée ce qui entraîne maux de ventre et malaises. Elles attendent donc la pénombre pour aller se soulager.

2. La solution des latrines sèches
Assez récent et introduit par des organismes de recherche comme le CREPA (Centre régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement) au Burkina Faso ou des ONG comme Toilettes du monde, ce modèle de latrines sèches se répand beaucoup actuellement. Il fait partie de ceux qui sont les plus recommandés. Il n'est pas compliqué à réaliser avec des ressources locales, il protège la nature et transforme des déchets en source de revenus ou d'économies. La vente de compost, la diminution de l'utilisation d'engrais coûteux (souvent importés), permettent d'économiser des devises. Les excrétas humains sont à la fois une ressource en matière organique (par les fécès) et une ressource en urée (par l'urine). La production maraîchère est un débouché de ces produits au travers du principe du compostage (comme énoncé précédemment dans les paragraphes précédents).

3. Conditions quant à la valorisation des excrétas
Toutefois, ce sujet tabou (du traitement des excrétas humains) limite le développement de ces équipements. L'investissement latrines sèches doit donc s'accompagner d'un volet sensibilisation et éducation de la population. Ce volet demande un investissement humain pérenne : l'Agence de l'eau du Mouhoun peut ici intervenir et apporter toute son expertise auprès des populations en vue de leur sensibilisation et de leur éducation à une diminution des sources de pollution. Cela correspond à ses missions. L'installation des toilettes sèches en proximité des marchés (3 exemplaires), au collège de Kongoba (3 exemplaires), au lycée de Safané (3 exemplaires), à proximité du périmètre maraîcher de Kongoba (1 exemplaire) serait une première étape. Leur développement pourrait être en parallèle d'une moindre pollution des nappes phréatiques une source de travail et de revenus pour les structures qui les accueilleraient.

Au terme de l'opération :
- des latrines sèches seront construites à proximité des marchés, écoles…
- la population sera sensibilisée et éduquée à l'utilisation, et à une diminution des sources de pollution,
- des puits seront approfondis,
- des formations seront faites à destination des maraichers.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , gestion de la ressource en eau
Milieu d’intervention: rural
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , sensibilisation
Contexte d’intervention: école , usage domestique
Type d’ouvrage eau potable: puits
Mode de gestion: gestion communautaire
Source d'énergie pour l'exhaure: énergie motricité humaine
Type d’intervention assainissement hygiène: bloc sanitaire public


Types de financement:

Collectivité , Collectivités loi Oudin , Agences de l'eau
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