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Programme de santé et développement pour 6 villages de la commune de Ma'an - tranche 2 

Géolocalisation
Lieu: Maan

[Sud / Vallée du Ntem] - Cameroun

Dates: 2020 : 9 mois

Partenaires
  AE Adour-Garonne Toulouse

  CAPROJEV Ambam
  Codev Occitanie Goyran

  EDF Paris

  Toulouse Métropole Toulouse

Autres partenaires: Commune Mairie de Ma'an Bénéficiaires

Budget global:
164.021 €

Contexte:
Le projet se situe au sud ouest du Cameroun, dans le département de la Vallée du Ntem, dans la commune de Ma'an (zone jaune, selon MEAE).
La Commune de Ma'an est limitrophe de la Guinée équatoriale. Douala, la capitale économique est à 300 km et Yaoundé, la capitale politique, à 270 km. Les communications routières sont difficiles, notamment en saison des pluies.

Les villages n'ont pas accès à l'eau potable et vivent dans des conditions sanitaires dégradées, principalement en raison de l'absence d'assainissement. Face à ce constat, et afin de pouvoir amorcer un réel développement local, les habitants des villages concernés ont fait appel à CAPROJEV, ONG Camerounaise active depuis 10 ans dans ces domaines, laquelle a demandé son appui à CODEV OCCITANIE.
Les villages ciblés par le présent projet, Métondo, Akom et Evouzok, sont étendus, particulièrement isolés, et n'ont comme ressource en eau que de maigres marigots ou des sources temporaires à ciel ouvert dans la brousse, non potables, loin des cases. En saison des pluies, les sources sont alimentées mais polluées par les eaux de ruissellement. En saison sèche, les sources se tarissent et les populations doivent disputer une eau plus rare avec les animaux cherchant à s'abreuver. L'eau recueillie à ces sources ou marigots est actuellement consommée sans être filtrée ni bouillie. La « difficulté d'accès à l'eau potable », euphémisme administratif pour dire l'absence d'eau potable, est affichée par la Commune de Ma'an dans son Plan de Développement comme le 1er frein au développement et l'origine de nombreuses difficultés à vivre dans les villages : fort taux de maladies diarrhéiques, femmes et enfants parcourant de longues distances, impact fort sur l'appauvrissement et l'exode, sur le taux de mortalité et sur la production agricole. Les maladies liées à la non-potabilité de l'eau, notamment diarrhéiques, sont prégnantes avec de lourdes conséquences sur la mortalité infantile et néo-natale. Les enfants sont les plus atteints et les conséquences sont d'autant plus graves que ces villages sont éloignés des Centres de Santé.
Les pratiques d'hygiène de base sont méconnues, ce qui ne peut qu'aggraver la situation sanitaire de la population. En outre, aucune latrine publique n'est à la disposition des villageois et il n'y en a pas dans les maisons. Au mieux, un trou à ciel ouvert muni de quelques planches pour poser les pieds. La défécation à l'air libre, « dans la brousse », est la pratique actuelle.

Historique:
La première tranche a consisté en l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans les villages de Tom, Nsengou et Mébang. Toutes les actions prévues ont été accomplies.

Objectifs:
Objectif 1 - Diminution notable de l'incidence des maladies infectieuses, gastriques et diarrhéiques et amélioration de l'hygiène individuelle et collective :
- les villageois (1350 personnes) utilisent uniquement de l'eau potable pour les usages domestiques,
- l'eau potable est disponible en quantité suffisante,
- l'hygiène domestique et l'état de santé des habitants sont améliorés.
Objectif 2 - Mieux vivre dans les villages par l'élimination de la corvée de l'eau pour les femmes et les enfants et par la mise en place d'activités génératrices de revenus : - le village soutient un Comité de Gestion,
- chaque village dispose de 2 latrines publiques et les utilise.

Description de l'action:
La 2ème tranche, objet de la présente demande d'aide, concerne les villages d'Evouzok, Akom et Métondo.
Plus précisément, le projet prévoit, dans chaque village :
- Creusement d'un puits, d'une profondeur de 16 à 22 m, sur les bases d'une étude géophysique. Le puits sera creusé à la main par des puisatiers qualifiés. Le diamètre de creusement sera de 1,60 m, et un cuvelage en béton de 10 cm d'épaisseur réduira le diamètre à 1,40 m. Le réservoir de captage aura une capacité de 4 à 7 m3. La dalle de fond sera recouverte d'un lit de gravier filtrant,
- Construction d'un château d'eau, de capacité 5 m3 en béton armé (H = 1,25 m, L = 2 m, l = 2 m). Le fond du réservoir est prévu à 7,5 m au-dessus du sol. Les poteaux, en béton armé, reposeront sur des fondations enterrées, en béton armé également,
- Installation d'une pompe électrique immergée, à alimentation photovoltaïque, - Mise en place d'un réseau de distribution d'eau, enterré (longueur de 3 km environ),
- Installation de 10 bornes fontaines (BF), équipées chacune de 2 robinets et d'un dispositif d'évacuation des eaux perdues vers un puisard. L'implantation des BF a été décidée après concertation avec les bénéficiaires et les autorités du village, en début de programme.
- Construction de deux blocs de latrines publique (latrines sèches). Le bâtiment sera construit en parpaings, sur une infrastructure en béton armé, en 2 parties : les 2 cabines WC surmonteront une cuve semi enterrée de 2 m de hauteur. Les latrines seront placées au milieu du village, à proximité ou derrière le corps de garde ou le foyer communautaire.

Mesures d'accompagnement / formations :
- Création des Comités de Gestion de l'alimentation en eau : dans chaque village, pendant la réalisation, un groupe de villageois réuni au sein du Comité de Gestion sera formé par les animateurs de CAPROJEV pour la prise en charge des ouvrages. En particulier, deux jeunes artisans réparateurs (une femme et un homme, appelés « maintenanciers ») seront formés, par village, pour les réparations. Une caisse à outils accompagnée d'un manuel d'identification des pannes seront fournis au comité de gestion après la formation. Le fonctionnement du Comité de Gestion sera régi par un règlement, discuté avec les villageois, et fixant la durée du mandat des responsables, le montant des cotisations mensuelles, et autres modalités organisationnelles.
- Mise en place de la tarification du service : avant la mise en service des ouvrages, sous la conduite de l'animateur CAPROJEV et à travers chaque Comité de Gestion mis en place, les populations cotiseront pour un total de 100.000 FCFA, qui seront déposés sur le compte de maintenance du Comité de Gestion. Chaque ménage devra ensuite cotiser mensuellement entre 1.000 FCFA et 1.500F CFA. Ce montant a été arrêté en concertation avec la Mairie, et tient compte des capacités financières des villageois,
- Accompagnement des Comités de Gestion : CAPROJEV assurera chaque trimestre, pendant 3 ans, un accompagnement des activités des Comités de Gestion et des artisans réparateurs, pour renforcer leurs capacités. CAPROJEV, à cette occasion, suivra le fonctionnement et l'utilisation des ouvrages,
- Sensibilisation des villageois à l'hygiène et au bénéfice de l'usage de l'eau potable et des latrines, assurée par CAPROJEV, tout au long du projet. Les villages d'Evouzok et Métondo bénéficient d'une école primaire et les enfants d'Akom vont à l'école de Tom. CAPROJEV proposera ces mêmes actions de sensibilisation à ces 3 écoles primaires pour préparer les enfants aux bonnes pratiques d'hygiène et, par leur canal, faire remonter ces pratiques dans les familles.

Eléments complémentaires:
L’évaluation du projet aura lieu par village, en 2 étapes :
- à la mise en service des installations,
- 3 ans après le démarrage du projet.
Dans les deux cas, il s’agira d’abord de dresser le bilan d’une part de l’état et du fonctionnement des équipements, d’autre part de la mise en place des mesures d’accompagnement, de l’appropriation par la population et son implication.
A la mise en service des installations
Il est envisagé de contrôler :
- que les équipements prévus sont réalisés et qu’ils sont opérationnels, - la potabilité de l’eau du réseau AEP,
- le taux de satisfaction des populations vis à vis de l’eau,
Ensuite, afin d’évaluer les mesures d’accompagnement et l’appropriation des équipements, les indicateurs suivants ont été choisis :
- nombre et contenu des formations à l’hygiène ayant eu lieu,
- enquête pour évaluer le taux d’assimilation des règles d’hygiène et salubrité, - enquête pour évaluer l’acceptation du rôle du Comité de Gestion au sein du village,
- le Comité de Gestion dispose de 100.000 FCFA sur un compte d’épargne spécifique,
- enquête pour évaluer la préparation des maintenanciers et les moyens dont ils disposent,
- taux de paiement de la cotisation mensuelle due par les ménages.
Les enquêtes seront menées par CAPROJEV.

3 ans après le démarrage du projet
Les indicateurs suivants seront analysés :
- nombre d’habitants n’utilisant pas l’eau du réseau pour les usages sanitaires, - conformité sanitaire de l’eau fournie (analyses),
- taux de satisfaction vis à vis de la qualité de l’eau,
- nombre de jours d’arrêt de fonctionnement du réseau AEP,
- nombre de sessions de formations à l’hygiène,
- enquête pour évaluer le taux d’assimilation des règles d’hygiène et de salubrité, - nombre et type de pathologies dans le village,
- évolution de ces pathologies en % au centre de santé,
- nombre de tradipraticiens utilisant l’eau potable du réseau (les soins sont essentiellement pratiqués par les tradipraticiens qui utilisent des décoctions, faisant macérer des produits dans l’eau),
- enquête sur l’utilisation et la gestion des points d’eau et latrines,
- temps passé par les femmes et les enfants pour la corvée de l’eau,
- nombre de réunions du Comité de Gestion,
- évaluation des travaux du Comité de Gestion,
- évaluation du travail des maintenanciers,
- évaluation de la caisse d’outils pour la maintenance,
- taux de cotisation mensuelle payée par les ménages,
- fréquence d’utilisation des latrines.

Bénéficiaires: 3.550 bénéficiaires.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , hygiène
Milieu d’intervention: rural
Activité principale du projet: infrastructure/équipement , renforcement des capacités , sensibilisation
Type d’ouvrage eau potable: bornes fontaines , puits
Mode de gestion: gestion communautaire
Source d'énergie pour l'exhaure: énergie solaire
Type d’intervention assainissement hygiène: bloc sanitaire public


Types de financement:

Collectivité , Agences de l'eau , Fonds privés (fondations, f. d'entreprise) , Associations
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