Lieu: Maradi

Dates: 2007 : 18 mois

Partenaires
  AFD Paris
  Eau Vive Niamey
  Fondation Veolia Aubervilliers
  MEAE Paris

Budget global:
436.000 €

Contexte:
Au Niger, près de la moitié la population a moins de 15 ans, soit près de 6 millions d'enfants. La répartition spatiale de la population est elle aussi inégale avec 80% de la population nigérienne environ vivant en zone rurale. Le taux de scolarisation au Niger, 52% en 2004-2005, est le taux le plus bas du monde, en particulier chez les filles.

L'environnement de l'école est un déterminant incontestable dans la réussite scolaire. Le manque d'hygiène et d'accès à l'eau a une incidence sur la santé des élèves et par conséquent sur leurs performances scolaires. Il a été prouvé que le manque d'eau perturbe considérablement le bon déroulement de l'acquisition des connaissances. De même, les enseignants subissent une perturbation des cours et des retards fréquents dans leur démarrage (recherche d'eau pour effacer le tableau). Sur le plan de l'hygiène, sans eau, il n'y a pas de respect des règles en la matière (se laver les mains avant manger et après être allé aux toilettes…). On constate ainsi une prévalence de maladies telles que les maux d'yeux, les maux de ventre et les diarrhées.

De ces problèmes liés à l'environnement découlent :
- un absentéisme chronique, un rendement scolaire en deçà des attentes des enseignants et de la communauté ;
- un taux de déperdition (abandon et redoublement) élevé ;
- les insuffisances de l'environnement scolaire défavorisant la scolarisation des filles.

Dans le cadre de la préparation de la revue à mi parcours du PDDE (Programme Décennal de Développement de l'Education), le Ministère de l'Education de Base et de l'Alphabétisation (MEBA) a organisé, de 2004 à 2005, des missions terrains dans tout le pays autour de 10 thématiques dont une concernait tout particulièrement l' « Environnement de l'école ».
Il ressort de cette étude que :
- en matière d'infrastructures d'hygiène et d'assainissement, seules 1 310 écoles sur 8 301 disposaient de latrines, soit 15,78%.
- sur l'ensemble du territoire, on n'enregistrait que 948 points d'eau dans ces mêmes écoles, soit 11,42%.

Dans la région de Maradi (2ème ville du pays), on compte 1593 écoles. Seules 8% d'entre elles sont équipées d'un point d'eau (127 au total) et 11,8% sont équipées de latrines (188 au total).

Les actions visant à améliorer le cadre de vie des écoles (hygiène et assainissement) sont limitées du fait du non accès à l'eau potable de la majorité des écoles. Il semble également difficile de faire respecter les règles d'hygiène dans le milieu scolaire. L'exploitation des rapports de mission terrain a en effet permis de constater que même dans les écoles pourvues de latrines, les enfants n'ayant pas l'habitude de les utiliser préfèrent se soulager en plein air à proximité même des sanitaires.

Or, au Niger, les maladies diarrhéiques souvent dues au manque d'hygiène et d'assainissement sont, depuis 1994, parmi les trois principales pathologies pour lesquelles les malades consultent. Elles représentent également la quatrième cause de mortalité au Niger après respectivement : le paludisme, la pneumonie et la méningite. En 2002, selon le Plan de Développement Sanitaire, on comptait près de 280 454 cas de diarrhées. Or ces chiffres restent bien en deçà de la réalité car il ne s'agit que de cas diagnostiqués.

Historique:
Le projet Esamis identifié au Niger vient prolonger le Projet d’Hydraulique Villageoise dans la région de Maradi financé par l’AFD, qui a consisté à réhabiliter 147 pompes à motricité humaine et à installer 42 puits cimentés, 185 pompes à motricité humaine, 20 mini-réseaux d’Adduction d’Eau Potable et 820 latrines familiales dans une zone regroupant plus de 300 000 habitants. Les mini-réseaux ont été implantés dans 20 villages d’une population de plus de 2 000 habitants chacun. Ces villages ont également bénéficié de la construction de latrines familiales. Au-delà de ces réalisations physiques, le projet a aidé les populations à mettre en place des dispositifs chargés de la bonne utilisation et de la gestion des équipements pour assurer leur durabilité et a mené des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène et l’assainissement.

Au cours du projet PHV-AFD, des besoins ont été identifiés, par et avec les populations locales, en matière d’accès aux services essentiels de l’eau, l’assainissement et la santé dans le milieu scolaire rural de cette région.

En réponse à ces besoins, le projet Esamis cible les enfants scolarisés en écoles primaires, les équipes éducatives de la zone rurale de Maradi et leur environnement scolaire dans le cadre d'un appui au PDDE (Programme Décennal de Développement du secteur de l'Education).
Le projet se présente comme une action pilote d’amélioration de la situation sanitaire et des conditions d’apprentissage, par la réalisation d’infrastructures et un accompagnement pédagogique des écoles des 20 villages bénéficiaires des mini-AEP situés dans les départements de Mayahi, Tessaoua et Aguié.

Objectifs:
Objectif général : Favoriser l’accès aux services essentiels de l’eau, l’assainissement et la santé dans le milieu scolaire rural de la région de Maradi

Objectifs spécifiques :
- Améliorer la situation sanitaire et les conditions d’apprentissage en milieu scolaire par la mise en place d’infrastructures et d’une sensibilisation à l'hygiène et au bon usage de ces infrastuctures ;

- Renforcer et responsabiliser les institutions locales de décision en impliquant dans le projet les COGES (Comités de Gestion des Etablissements Scolaires), AME (Association des Mères d’Elèves), APE (Association de Parents d’Elèves) ;

- Renforcer les structures locales en charge du service de l’eau (AUE, exploitants…) dans la recherche et la mise au point de solutions à l’approvisionnement en eau potable des écoles.

Description de l'action:
Concrètement, le projet Esamis est intervenu auprès de 21 écoles afin de :

Volet Infrastructures :
• raccorder les écoles aux minis- AEP déjà réalisées dans le cadre du programme AFD et aménager un point d'eau potable dans chacune des écoles ;
• installer 3 blocs sanitaires par école (un pour les enseignants, un pour les élèves filles et un pour les élèves garçons) avec dispositif de lavage des mains (lave-mains incorporés dans les latrines).

Volet Accompagnement :
• assurer l'accompagnement du projet en menant des actions d'information-formation-communication en direction des écoles pour diffuser et promouvoir les bonnes pratiques d'hygiène et d'utilisation de l'eau (évaluation/diagnostic ; sensibilisation des communautés à l'hygiène, médiation, modules d'information auprès des élèves, activités de formation à destination des équipes de gestion des écoles) ;
• définir avec les communautés scolaires et villageoises les modalités de recouvrement de la facture d'eau ;
• assurer un suivi socio anthropologique et sanitaire pour évaluer l'impact des actions menées.

Partenaires: Le projet Esamis entre dans le cadre d'activité de l'Alliance pour le développement, Groupement d’Intérêt Public constitué entre des institutions françaises publiques (Ministère des Affaires Etrangères, Ministère de l'Economie, AFD) et privées (Sanofi-aventis, Institut Pasteur (CERMES) et Veolia Environnement).
Partenaires techniques: - Coordination des acteurs : Veolia Waterforce (aujourd’hui intégré à la Fondation Veolia Environnement sous le nom de Veoliaforce) par la mise à disposition d’un volontaire international détaché sur le terrain en tant que point focal du projet
- Maitre d’ouvrage délégué (axe infrastructures) : Société d’Exploitation des Eaux du Niger
- Suivi socio-anthropologique : LASDEL (laboratoire d’étude et de recherche sur les dynamiques sociales et le développement local), structure nigérienne associée à l’IRD
- Suivi épidémiologique : CERMES, laboratoire associé à l’Institut Pasteur
- Institutions locales : Direction Régionale de l’Hydraulique (représentant local du maître d’ouvrage), Direction Régionale de l’Education de Base et 9 communes rurales
Financeurs: Les partenaires de l’Alliance pour le développement :
- Agence Française de Développement ;
- Ministère des Affaires Etrangères par le biais de l’Ambassade de France à Niamey ;
- Sanofi-aventis ;
- Fondation Veolia Environnement.
Bénéficiaires: 62.000 bénéficiaires.
- 3 départements d’une des régions les plus peuplées du Niger
- 21 écoles rurales, soit 100 classes (niveau primaire)
- 5 000 élèves, dont 1 600 filles
- 62 000 habitants au total

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , hygiène
Milieu d’intervention: rural
Type d’ouvrage eau potable: bornes fontaines