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Accès à l'eau potable dans la région du Wolayta (Kindo Koysha et Ofa) 

Géolocalisation
Lieu: Awasa

[Région des nations, nationalités et peuples du Sud / Awasa] - Ethiopie

Dates: 1998

Partenaires
  Commission Européenne Bruxelles
  Inter Aide Versailles
  MEAE Paris

Budget global:
220.000 €

Contexte:
Les habitants de la région du Wolayta sont principalement agriculteurs et vivent dans un habitat rudimentaire dispersé avec cependant une forte densité de population (300 à 600 hab./km²). Aucune autre ONG n'intervient dans ce domaine dans la zone et les structures gouvernementales avec qui sont signés des accords d'intervention sont encore complètement absentes du cadre opérationnel.
Inter Aide intervient en Éthiopie dans le domaine de l'accès à l'eau potable depuis 1988 dans la région du Wolayta (Kindo Koysha et Ofa). Cette zone « montagneuse » très rurale et enclavée accusait un taux de couverture en eau potable inférieur à 2 % au début de l'action (contre une moyenne nationale de 20 %).

Historique:
Depuis 1988, Inter Aide met en œuvre des projets hydrauliques dans la région des nations, nationalités et peuples du Sud (Southern Nations, Nationalities and People Region), et plus particulièrement dans la zone du Wolayta. Dans cette zone, deux projets d’amélioration de l’accès à l’eau potable sont mis en œuvre : le « Bele Water Supply project » dans le wereda2 du Kindo Koysha, et le « Gesuba Water Supply project » dans le wereda de l’Ofa.
Réalisés avec l’appui de l’Union européenne, du ministère des Affaires étrangères et de fondations privées, ces projets ont été initiés comme des extensions des projets santé existants, dans le but de compléter les actions sanitaires par la prévention des maladies liées à l’eau. Au démarrage, seulement 2 % de la population du Kindo Koysha avait accès à un système de distribution d’eau (la population de la ville de Bélé).

Objectifs:
L’objectif des deux projets hydrauliques actifs dans le Wolayta est d’améliorer durablement la situation sanitaire des populations à travers un système de distribution d’eau potable pérenne qui permet aux usagers d’augmenter leur consommation en eau et d’améliorer leurs pratiques d’hygiène. Aux environs de 1996, dans le Kindo Koysha (et en 1999 dans l’Ofa), la démarche du projet a été réorientée vers une approche par la demande, les interventions n’étant décidées que lorsque cette dernière se traduisait par une requête de la part des futurs bénéficiaires.
Compte tenu de la finalité du programme (améliorer durablement la situation sanitaire), les équipes commencèrent à intégrer des activités d’éducation à l’hygiène, pour prolonger l’impact de l’accès à l’eau potable.

Description de l'action:
Modalités d'intervention
La pérennité des ouvrages et la continuité de l'approvisionnement en eau potable reposent sur plusieurs grands principes :
- Les projets interviennent en réponse à des demandes écrites des populations et mettent en œuvre une approche participative des bénéficiaires qui fournissent volontairement une partie des matériaux (sable, graviers, etc.) et leur transport, ainsi que l'ensemble de la main-d'œuvre nécessaire à la construction de l'ouvrage (hors maçons). Cette implication est l'un des facteurs clé pour l'appropriation des systèmes.
- Les ouvrages sont techniquement simples et peu coûteux (par rapport à d'autres standards de distribution par forages ou pompage motorisé), bien adaptés au contexte et nécessitent peu de réparations (la première panne intervient pour 50 % des ouvrages 8 ans après la mise en fonctionnement). Les points d'eau sont généralement constitués d'une fontaine (de 1 à 4 robinets), d'un lavoir (table en béton munie d'une évacuation, mais non reliée à l'adduction), et d'un abreuvoir rempli avec le flux non utilisé à la fontaine. Ils sont desservis par des adductions d'eau gravitaires (PVC enterrés) à flux continu3, à partir de sources naturelles pérennes captées et protégées en amont.
Le choix d'une gestion et d'un entretien des systèmes réalisé de façon la plus autonome possible par les usagers constitue l'axe central de la démarche de pérennisation de l'accès à l'eau potable. Depuis le début 1993, un Comité de gestion est systématiquement créé pour chaque point d'eau pour être responsable de sa maintenance après sa mise en service. Ces comités collectent les cotisations des usagers de façon à pouvoir faire face aux coûts des éventuelles réparations. Des « agents hydrauliques » locaux (deux par « commune ») ont également été formés dans le cadre du projet, lors de la phase de construction du système, de façon à ce qu'ils puissent en assurer techniquement la maintenance, payés à la tâche par les comités.
- Une « banque » d'outils et de pièces est mise en place dans chaque « commune » pour permettre aux agents hydrauliques d'effectuer la plupart des réparations de façon autonome.
- Les comités et les usagers bénéficient de formations sous forme d'animations, de pièces de théâtre (autonomie des comités, hygiène, maintenance et conservation de l'eau) et de séminaires spécifiques (comptabilité, collecte des fonds, réparations).

Une nécessaire sensibilisation à l'hygiène
Parallèlement à l'amélioration de l'accès à l'eau potable, il s'est avéré que les bénéfices obtenus en termes de santé pouvaient être en partie perdus en raison de pratiques de transport, conservation et usage incorrectes. Pour cette raison, Inter Aide a introduit une composante appui à l'éducation à l'hygiène et à l'assainissement.
Cet appui est apporté par les animateurs de façon « classique », au travers de discussions avec les usagers au niveau des points d'eau, ou lors de visites dans les foyers, avec pour sujet l'utilisation de l'eau, des canaris et autres ustensiles ainsi que la réalisation et l'usage de latrines.
Mais le principal outil d'éducation à l'hygiène a pris la forme d'une pièce de théâtre, adaptée et jouée par des usagers volontaires ainsi que des animateurs autour du point d'eau et face à un public constitué des usagers (avec beaucoup d'enfants).
La trame de cette pièce de théâtre oppose une famille ayant des comportements peu hygiéniques (la famille Chonkaï à une famille ayant un comportement « modèle »). Elle fait maintenant partie de la « culture » d'un certain nombre de villages ou elle s'est jouée à tel point que Chonkaï est désormais devenu une insulte synonyme de « malpropre » dans ces zones.
Suite à la représentation, une discussion est engagée avec le public débouchant sur des décisions d'amélioration des pratiques du village en matière d'hygiène.

Partenaires: Ministère de l'Eau
Financeurs: Union européenne
Ministère des affaires étrangères
Fondation Lady Michelam et autres donateurs privés
Bénéficiaires: 177.000 bénéficiaires.
Les usagers des points d’eau, soit en moyenne, 10 à 12000 nouveaux bénéficiaires chaque année. Au total 177 000 personnes ont été raccordées à un système d’alimentation en eau potable.

Classement:
Sous-secteur d’intervention: assainissement , eau potable , hygiène
Type d’ouvrage eau potable: bornes fontaines


Source:
Inter Aide

Types de financement:

Etat , Union Européenne , Fonds privés (fondations, f. d'entreprise)

Organismes et Contacts

Inter Aide lire plus... 44, rue de la Paroisse
78000  Versailles
France
Tél.: +33 1 39 02 38 59
Fax: +33 1 39 53 11 28
  interaide[à]interaide.org
http://
www.interaide.org/pratiques/
Damien Duportal
Chef de secteur AFRIMAD (Ethiopie, Madagascar, Sierra Leone)
Tél.: (261) 20 22 297 35
email: damien.duportal[à]interaide.org
Paul Lesaffre
Président
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