Les Financements solidaires dans le monde
     
     
 


Concevoir des mécanismes de financements solidaires dépendant de
l'organisation des services dans les pays financeurs

Les caractéristiques légales et administratives des pays engagés dans des financements solidaires déterminent fortement quels types de mécanismes peuvent être mis en ouvre. A un niveau plus local, ce sont l'organisation des services de l'eau et de l'assainissement qui permettent de définir la nature et le fonctionnement des mécanismes envisageables.

Quand les collectivités locales sont responsables des services eau et assainissement et qu'elles peuvent choisir les modes de gestion (régie, délégation à un opérateur public ou privé), elles disposent alors d'une autonomie, notamment financière, leur permettant d'affecter une part des fonds publics locaux à des actions de solidarité internationale.

En France, la décentralisation qui donne aux collectivités locales une forte autonomie, combinée à une tradition ancienne de jumelage avec des villes étrangères a permis de donner un essor considérable à la coopération décentralisée entre collectivités locales (villes ou régions), qu'il s'agisse de coopération technique, de coopération financière, ou le plus souvent des deux. La récente loi Oudin-Santini autorise ces collectivités locales à prélever jusqu'à 1% de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de solidarité internationale. Dans ce contexte, le secteur « local » de l'eau est susceptible de contribuer activement aux initiatives décentralisées de coopération.

Dans les pays où les autorités locales ne disposent pas d'une autonomie suffisante pour la gestion des services de l'eau et de l'assainissement (qui leur permettrait par exemple de mobiliser leurs budgets locaux pour financer des actions internationales), les mécanismes décentralisés sont plus difficiles à mettre en ouvre. Une solution consiste alors à mutualiser les dons individuels (de personnes ou d'entreprises privées du secteur) auprès d'un organismes national.

Water Aid (Royaume Uni et Australie), WaterCan (Canada), Water for People (Etats-Unis et Canada) ou Oxfam Water for Survival (Nouvelle Zélande) et tout dernièrement la Belgique proposent des solutions aux acteurs de l'eau qui souhaitent s'impliquer dans des activités de solidarité internationale, mais n'en ont pas la possibilité, du fait de contraintes organisationnelles ou réglementaires.

La réussite du principe de mutualisation des fonds auprès d'un acteur unique s'appuie en même temps dans tous ces pays sur une longue tradition de mobilisation publique à travers des organisations ou des évènements de solidarité de type « charity ».