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Les Financements solidaires en France |
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Une contribution forte à la solidarité internationale De la souplesse et une forte réactivité pour mener des actionsLes trois caractéristiques principales de la coopération décentralisée et non gouvernementale en font un acteur original dans le paysage de coopération internationale : Son nombre limité d'intervenants (qui est dans tous les cas moindre que pour les projets gouvernementaux) facilite les négociations, autorise dans des délais courts, la réorientation d'un projet si le besoin s'en fait sentir, et permet dans certains cas, de réduire considérablement le temps nécessaire à la réalisation d'une action ; sa rapidité d'engagement et de décaissement des fonds permet d'assurer auprès des bénéficiaires un délai très court entre les réunions d'information et le début de la réalisation des infrastructures publiques ; sa capacité à mobiliser des fonds compémentaires et des compétences externes lui permet de mener des projets d'envergure à l'échelle locale en collaboration avec des professionnels du développement. Ces trois niveaux de spécificité, s'ils sont effectivement exploités, confèrent à la coopération décentralisée et non gouvernementale une dimension de partenaire au développement dont les procédures sont souples et qui est en mesure de réagir rapidement face aux imprévus. En privilégiant la dimension locale, ce type de coopération peut proposer un mode d'intervention pragmatique, proche du terrain, à même de répondre aux préoccupations des élus locaux. Une implication dans la durée sur la base de partenariats de proximitéLes besoins des populations pour l'accès aux services de base de l'eau et de l'assainissement sont vastes, diversifiés, et évolutifs. Il est donc erroné de croire qu'une action ponctuelle de réalisation d'équipements sera en mesure de répondre à l'ensemble des besoins. L'accompagnement pour la mise en place d'un service public dans une collectivité du Sud doit ainsi être envisagé comme un processus de plusieurs années. C'est une logique de partenariat plutôt que de projet qui doit guider une démarche de coopération décentralisée. Le partenariat est un engagement entre des collectivités locales, basé sur la confiance réciproque et la reconnaissance des complémentarités de chacun. Un partenariat constitue le support pour réaliser non pas une mais plusieurs actions, ponctuées de temps de concertation pour régulièrement apprécier la qualité et la pertinence des actions réalisées conjointement et définir ensemble celles à venir. Aujourd'hui, les différentes expériences menées dans le domaine de la coopération internationale ont montré que les acteurs de la coopération décentralisée et non gouvernementale sont, jusqu'à présent, les plus à même de mettre en ouvre cette logique de partenariat. Une complémentarité avec les autres acteurs de la coopérationSi la coopération décentralisée et non gouvernementale intervient selon des pratiques (proximité dans la durée) et des procédures (souples et réactives) qui ne sont pas a priori des spécificités systématiques des bailleurs de fonds nationaux et internationaux, cette forme de coopération n'a néanmoins pas vocation à se substituer à la coopération bi et multilatérale. La coopération décentralisée et non gouvernementale regroupe des acteurs susceptibles d'intervenir en complément des autres formes de coopération, et ce pour au moins quatre raisons : Comparativement aux programmes nationaux, la coopération décentralisée et non gouvernementale intervient à une échelle plus réduite en mobilisant des financements plus faibles. Ce positionnement sur des petits projets sur la base d'engagements non pas nationaux mais locaux, permet à la coopération décentralisée et non gouvernementale de mettre en ouvre des méthodologies et outils innovants (citons par exemple la définition et la mise en ouvre de stratégies munipales pour l'accès aux services de base). La coopération décentralisée et non gouvernementale intervient régulièrement dans des zones qui ne sont pas touchées par les coopérations bi ou multilatérales (c'est le cas par exemple de la communauté urbaine de Lille qui intervient dans une région du Liban qui ne fait pas l'objet de programmes de la part de l'AFD). La coopération décentralisée et non gouvernementale met en ouvre ses actions sur la base d'une relation « local à local » sans passer directement par les instances et services étatiques. Cette démarche permet d'appuyer et de renforcer les processus de décentralisation en cours, en donnant une forte légitimité aux élus locaux. Enfin, certains bailleurs de fonds nationaux ou internationaux exigent la satisfaction d'un minimum de critères pour réaliser des projets (parmi lesquels par exemple, la garantie de la solvabilité des usagers pour couvrir les coûts d'exploitation d'un service). En cas de non satisfaction de ces critères, les programmes nationaux ne se mobilisent pas dans ces zones délicates susceptibles de remettre en cause la viabilité des investissements. Certains acteurs de la coopération décentralisée et non gouvernementale ont fait le choix d'investir ces zones (notamment les zones péri urbaines particulièrement démunies) pour mettre en place un service de l'eau et de l'assainissement pérenne et durable. Des échanges citoyens et des pratiques solidaires entre usagers du Nord et du SudL'application de la loi Oudin rejoint le principe du financement de l'eau au Sud par l'eau au Nord. Que cette loi soit mise en ouvre selon un principe de volontariat direct (le consommateur choisit lui-même de majorer sa facture d'eau pour financer des actions de solidarité au Sud) ou de volontariat indirect (la décision est prise par l'assemblée délibérante du syndicat ou de la collectivité), elle s'appuie sur deux référentiels essentiels : il s'agit de promouvoir la solidarité entre le Nord et le Sud par une implication directe des consommateurs des pays riches et des pays pauvres sur les enjeux de l'eau pour tous. Les consommateurs du Nord, par leurs contributions financières, sont amenés à prendre conscience du fait que des besoins humains essentiels ne sont pas couverts au Sud. L'eau, bien dont on dispose généralement à volonté au Nord, constitue un moyen privilégié de sensibilisation sur les problématiques du Sud. Au Sud, la plupart des projets eau incluent un volet de sensibilisation des populations à l'usage de la ressource. De même, la collecte décentralisée de financements solidaires en Europe est nécessairement liée à un retour d'information sur l'emploi de ces financements. Le principe de financement solidaire de la loi Oudin a vocation à construire un lien de solidarité entre usagers de l'eau dans le monde à travers des flux financiers, mais également un lien citoyen par des échanges entre usagers sur leurs expériences, leurs pratiques de gestion et d'usage de la ressource en eau.
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