» Concertation des acteurs de la filière maraîchère au Sénégal


Le maraîchage est une activité qui s'est considérablement développée au Sénégal, ces quinze dernières années. Les objectifs recherchés peuvent être très divers : autosuffisance alimentaire, diversification et sécurisation des productions agricoles, amélioration nutritionnelle, accroissement des revenus monétaires, limitation de l'exode rural…

Ce secteur est marqué par une très forte hétérogénéité des structures et de la production. Ceci concerne aussi bien les lieux de production, les modes d'organisation, les investissements que les pratiques culturales.

Un grand nombre de projets de maraîchage appuyés par des ONG se développent. Ils concernent les niveaux très divers de la filière (organisation des producteurs, appui à des groupements féminins, transformation des produits, pratiques culturales, aménagements hydro-agricoles, organisation des marchés…). Il semble essentiel d'établir une concertation au niveau de cette filière pour améliorer la cohérence entre ces initiatives.


- Contexte de la filière dans la zone du fleuve Sénégal

* Les grandes tendances de la production horticole : Dans la région des trois frontières (Bakel, Kayes et Sélibaby) l'horticulture constitue une activité en plein développement se démarquant des autres activités agricoles en crise (élevage, cultures pluviales). Bakel et Kayes sont les régions dans lesquelles l'activité maraîchère est la plus ancienne, la plus importante et la mieux organisée. La production se situe surtout le long du fleuve Sénégal (périmètres irrigués de groupement ou individuels) et les (anciens) migrants jouent un rôle important dans le développement de cette activité. A Sélibaby, le maraîchage est une activité plus récente mais une motivation forte l'accompagne : la production y occupe surtout de multiples groupements féminins exploitant des petits périmètres (essentiellement de Diéry).

La production se concentre en saison sèche froide et un nombre limité de cultures dominent : l'oignon (en très forte progression), le choux pommé, le piment. Lors de la saison sèche froide, les régions de Bakel et de Kayes ont une production excédentaire alors que pour Sélibaby la plupart des légumes proviennent toujours des régions frontalières.


* Les échanges liés à l'activité horticole : La majorité des produits sont commercialisés à proximité (moins de 30 km) de leur lieu de production : villages environnants, centres urbains (Bakel, Kayes..) mais on constate aussi des " exportations " d'une région frontalière à l'autre (commercialisation des productions de la région de Bakel vers la région de Sélibaby en particulier). Certains producteurs de la région de Bakel exploitent pleinement ce marché mauritanien. Pendant la période de contre-saison maraîchère, le marché de Bakel est principalement alimenté par des produits de la région de Kayes mais également des régions de Kita, Dio, Kati acheminés par la voie ferroviaire puis par route. La région étudiée est en effet sous l'influence saisonnière de régions de forte production horticole: la basse vallée et le delta du Sénégal (oignons, tomates), la région de Dioh et Kita (patates douces, pomme de terre, choux..), plus secondairement les Niayes. Ces zones, en période de forte production, vont alimenter/concurrencer les marchés locaux de la région des trois frontières. Egalement, lorsque la production est maximale au niveau des régions de Bakel et Kayes, les circuits de commercialisation s'élargissent (Saint Louis, Nouakchott, Dakar, Bamako..).

Concernant l'approvisionnement en intrants et en équipements, on constate que chacune des régions s'approvisionne à partir de " sa capitale " : Dakar pour Bakel, Bamako pour Kayes, etc. Les échanges entre les trois régions sont de ce point de vue peu développés hormis le cas notable des semences d'oignon de Kayes qui circulent dans les trois régions.


* Les acteurs de ces échanges : On peut noter le rôle prépondérant tenu par les femmes commerçantes qui agissent tant sur le marché de détail (à l'étal au marché) que de demi-gros, acheminant les produits du producteur vers le consommateur. Sur les marchés de Kayes et de Bakel, on constate également l'intervention de grossistes (femmes et hommes) qui se chargent particulièrement du commerce (lointain et local) des productions les moins périssables (patates douces, choux pommés, bananes..). Les producteurs jouent également un rôle important dans la commercialisation des productions, particulièrement dans le cas des groupements féminins maraîchers.


Une première mission de cadrage en vue d'assurer cette concertation a été effectuée en juillet 1996 par le groupe ISF Paris 1. La restitution de cette mission ISF / pS-Eau a regroupé une cinquantaine d'acteurs de la filière (représentants des producteurs, de l'Etat, des organismes d'appui…) à Dakar en avril 1997. Les débats ont alors souligné la nécessité d'une démarche régionale préalable à l'organisation d'une concertation nationale. Cette proposition a été validée par les participants qui ont insisté sur la nécessité de déboucher sur des actions concrètes (des éléments de diagnostics régionaux ont été présentés qui ont confirmé la diversité des situations et la nécessité de réaliser des ateliers régionaux pour une plus large expression et une meilleure représentativité de cette diversité, des contraintes et solutions proposées ou mises en œuvre).


La première rencontre régionale a eu lieu le 17 et 18 mars 1999 à Bakel. Organisée à l'initiative du GRDR et avec l'appui du CEFP de Bakel et du PROMER, elle a rassemblée les acteurs du département de Bakel ainsi que des participants de la région de Kayes au Mali et du Guidimakha mauritanien.

Les réflexions se sont principalement articulées autour des quatres ateliers suivants :

  • Le renforcement des aptitudes professionnelles des producteurs de la filière
  • Les modalités pour la mise en place d'un système d'information au service de la commercialisation des productions.
  • Le rôle des organisations de producteurs dans l'approvisionnement en intrants et en équipements.
  • L'organisation de la filière, l'étalement des productions et leurs transformations.

Ces différents débats doivent se traduire par la poursuite des échanges d'expériences dans les domaines organisationnel et technique entre organisations de producteurs, la constitution d'un répertoire des services, structures, et personnes ressources de la sous-région.



» Bibliographie

» Partenaires:

CONGAD, GRDR, Hortibak, Diapanté, ISF, AFVP, GADEC, SAED, Ministère des affaires étrangère, SCAC, Agence française de développement, administration sénégalaise.

» Contacts :

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1, Villa 3089 bis
BP 4109 Dakar
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Sicap Amitié III
BP 5001 Dakar
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