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   » Concertation des acteurs de l'hydraulique en Mauritanie



- La politique nationale mauritanienne dans le domaine de
  l'hydraulique villageoise.

* Les objectifs généraux définis sont les suivants :

  • Permettre à tous les mauritaniens l'accès direct et permanent à l'eau potable ;
  • Avoir la maîtrise de l'eau par une utilisation rationnelle des ressources nationales ;
  • Responsabiliser les populations à l'égard de leur approvisionnement en eau et utiliser les potentialités techniques locales.

* Les normes adoptées pour l'alimentation des eau des populations sont les suivants :

  • Fourniture de 50l/j/habitant par réseau d'adduction dans les capitales régionales ainsi que dans les villes de plus de 5000 habitants ;
  • Fourniture de 40l/j/habitant par borne fontaine dans toutes les villes de 2000 à 5000 habitants ;
  • Aménagement d'un point d'eau dans chaque localité de plus de 100 habitants et fournir un débit au moins égal à 25l/j/habitant.

Jusqu'à ces dernières année la Mauritanie a privilégié la construction de puis de grand diamètre. Le caractère pastoral et nomade dominant de l'économie rurale de ce pays, la faible densité de population rendent en effet aléatoire la maintenance des moyens d'exhaure comme leur appropriation par les bénéficiaires ; le suivi par un service administratif est par ailleurs extrêmement difficile.


- Le cadre institutionnel:

La direction de l'hydraulique. Rattachée au ministère de l'hydraulique et de l'énergie, la direction de l'hydraulique est chargée de la recherche, de l'exploitation et de la gestion des ressources en eaux souterraines. Ces attributions comprennent notamment la responsabilité de la programmation, de la recherche de financement et du contrôle des travaux d'équipement hydraulique, ainsi que de la maintenance des ouvrages.

La Sonelec. Etablissement à caractère industriel et commerciale, la société nationale d'eau et d'électricité n'intervient pas dans le secteur de l'hydraulique rural. Elle a en revanche la charge de la production et la distribution d'eau dans une dizaine de centres urbaines. Mais les prérogatives respectives de la direction de l'hydraulique et de la sonelec concernant le service de l'eau dans les centres actuellement non desservis ne paraissent pas définitivement fixées.

Le Code de l'eau. Le Code de l'eau a pour objectif la fixation du régime et des priorités d'utilisation des eaux, les mesures de lutte contre la pollution des eaux. Il constitue un ensemble de disposition réglementaire indispensable et concerne toutes les ressources en eau permanentes ou non, lacs et étangs relevant du domaine public de l'Etat.


- La gestion de infrastructures hydrauliques en Mauritanie

Après la grande sécheresse des année 70, la période 75-88 a été marquée par l'explosion de l'hydraulique villageoise. Des grands travaux et plus de 1000 points d'eau ont été crées (pompes manuelles, bornes fontaines, postes d'eau autonomes, puits).

Cependant l'Etat n'avait pas défini une stratégie sectorielle susceptible de créer un environnement propice aux programmes d'investissement et de définir un cadre d'intervention aux multiples intervenants. L'activité dans les domaines juridique et réglementaire est restée marginale. L'Etat a voulu prendre en charge l'ensemble des composantes de la filière d'approvisionnement, jusqu'à la commercialisation des pièces détachées.

Avec l'augmentation du nombre de points d'eau, les charges récurrentes devenaient de plus en plus lourde à supporter par l'Etat qui décide d'en reporter une partie sur les collectivités bénéficiaires. Cette décision fait l'objet de la circulaire 139 du 29 mars 1989 qui répartit ainsi les charges entre l'Etat et les structures chargées de la gestion des points d'eau (comité villageois, groupements coopératifs ou pré-coopératifs :

  • Les structures responsables de la gestion du point d'eau assument les charges de fonctionnement et d'entretien courant ;
  • La direction de l'hydraulique continue à assurer le suivi, l'entretien périodique, les réparations importantes et le renouvellement éventuel des équipements d'exhaure.

Pour couvrir une partie des charges de la maintenance, une taxe de 10 UM/m3 a été instituée qui devrait être versée sur un compte du Trésor crée spécialement à cet effet.

Cette situation a prévalu jusqu'à la réforme administrative de la création des communes dont le principal objectif était de responsabiliser les populations en leur permettant de s'organiser librement et de s'impliquer dans leur développement. C'est ainsi que la gestion des infrastructures a été un moment confiée aux commune.

A l'usage, il s'avère que la gestion communale directe pose des problèmes et risque à terme de compromettre les efforts entrepris par l'Etat en vue d'assurer l'approvisionnement en eau potable des populations et du cheptel. Face à ce constat, il a paru indispensable de trouver un nouveau système de gestion, et de définir une nouvelle clé de répartition des coûts de façon à garantir la pérennité du système d'approvisionnement en eau potable en milieu rural.

Le système de gestion retenu a été adopté par le décret n° 93.124 de décembre 1993. Celui-ci fixe les principes essentiels suivants :

  • La gestion est confiée à un concessionnaire privé qui peut être un groupement d'éleveurs, un groupement coopératif ou pré-coopératif, un comité de gestion villageois, une personne physique ou morale, ou une régie communale personnalisée ;
  • L'Etat prend en charge l'investissement initial, les collectivités bénéficiaires étant appelées à contribuer à cet investissement ;
  • L'ensemble des frais inhérents au fonctionnement, à l'entretien, au personnel, à la maintenance et du renouvellement des équipements sont pris en compte dans la structure de tarification de l'eau précisée dans le cahier des charges.

- Les échanges et concertation depuis 1996:

Les échanges entre acteurs intervenant notamment dans la région du Guidimakha dans le domaine de l'approvisionnement en eau potable ont été fortement impulsés par les associations de ressortissants regroupés en structures fédératives.

Cette démarche a été soutenue et relayée au sein du pS-Eau. Elle s'est ainsi déjà traduite par l'organisation d'une rencontre d'information et d'échanges qui s'est tenue le 05/04/97 et à laquelle 45 personnes représentants de villes jumelées, d'Ong, d'associations de migrants et de bureaux d'études ont participé. Il s'agissait principalement d'exposer l'état des lieux sur la politique de l'hydraulique en Mauritanie et de présenter quelques projets et programmes en cours pour favoriser les échanges et accroître la cohérence des interventions sur le terrain.

Cette première étape a trouvé un prolongement dans une étude de recensement conduite en 1997 auprès des migrants par l'Union des associations du Guidimakha en France. Réalisée avec l'appui du GRDR et du pS-Eau cette étude préalable à un programme de réalisations consistait à :

  • Recueillir la perception des migrants sur les problèmes d'approvisionnement en eau.
  • Assurer le recensement des infrastructures sanitaires et hydraulique des villages couverts par l'étude.
  • Faire le point sur l'organisation des populations villageoises autour de la gestion des équipements.

Conduite en France auprès de 18 associations, cette étude a permis d'enclencher un processus de réflexion conduisant les migrants, villageois et leur partenaires à renforcer leur capacité de mobilisation en vue de mettre en œuvre le creusement et l'équipement d'une trentaine de puits.

Dans la continuité avec cette première étude, une enquête de recensement des ressources hydrauliques dans le Guidimakha a été initié par le GRET en 1999, en partenariat avec la Direction de l'hydraulique et avec le soutien du ministère des affaires étrangère et de l'UNICEF. Les résultats de cette étude de capitalisation conduite en collaboration avec l'ong Mauritanienne Tenmiya, le GRDR et l'UAGF, ont été présentés lors d'un séminaires de restitution qui s'est déroulé les 21 et 22 juin 2000 à Sélibaby.

 

» Bibliographie

» Partenaires :

Direction de l'hydraulique, Ministère des affaires étrangères, UNICEF, GRET, GRDR, UAGF, Tenmiya, Mutuel Nassim, Ingénieurs sans frontières.

» Contacts :

* Ministère de l'Hydraulique et de l'Energie
Direction de l'Hydraulique et de l'Assainissement
BP 4913 Nouakchot
M. Hamady Ould Mohamed Lemine - Directeur
Email :

* Jean-Pierre Triboulet conseiller technique
Tél. direct: 222 529 26 57
Email:
Site web: www.hydraulique.mr

* Agence nationale d'eau potable et d'assainissement (ANEPA)
M. Sidi Mohamed OULD TALEB AMAR Directeur général
Tél : 222 529 41 95
BP 727 Nouakchott

* Tenmiya
Mohamed Ould Tourad
BP 757 Nouakchott,
tél : 222 525 19 01
Email:
Site web: www.multimania.com/tenmiya

* Jacques Monvois -GRET
211-213, rue La Fayette
75010 Paris
Tél. direct: 01 40 05 61 68
Email:
Site web: www.gret.org

* Samba Yatéra - GRDR
66-72 rue Marceau 93100 Montreuil
Tél : 01 48 57 75 80
Fax : 01 48 57 59 75
Email :

* Guillaume Aubourg pS-Eau
32 rue Le Peletier 75009 Paris
Tél : 01 53 34 91 23
Email :

 

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