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Appui technique à la mise en œuvre de la politique de Gestion Intégrée des ressources en eau au Sénégal – sous bassin de la Somone 

Géolocalisation
Lieu: Dakar

[Dakar / Dakar] - Sénégal

Dates: 2018 : 30 mois

Partenaires
  AE Seine-Normandie Courbevoie

  DH Diamniadio
  OIEau Sophia Antipolis

Budget global:
286.468 €

Contexte:
La GIRE au Sénégal
Le Ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement est responsable de la mise en œuvre de la politique publique nationale dans secteur de l'eau. Sa Direction de la Gestion et de la Planification des Ressources en Eau (DGPRE) est chargée de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE).
En parallèle du processus de réforme de son Code de l'Eau datant de 1981, et hormis les territoires dotés d'institutions spécifiques (les fleuves transfrontaliers de Gambie, du Sénégal et le lac de Guiers), le pays s'est doté depuis le milieu des années 2000 d'outils de planification nationale pour la mise en œuvre d'une politique de GIRE :
- le Plan d'Action de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE), publié en 2007
- le Plan Stratégique de Mobilisation des Ressources en Eau du Sénégal, déclinaison du PAGIRE qui propose un découpage en 2011 en 5 unités et 27 (puis 28) sous-unités de planification dans le pays. Les 5 UGP correspondent aux bassins versants du Fleuve Sénégal, du Sine Saloum, et de la Casamance, d'une part, et d'autre part au Sénégal Oriental (hautes vallées du Sénégal et de la Gambie) et à la presqu'île du Cap-Vert
- La DGPRE s'est dotée en 2014 d'un guide méthodologique pour l'élaboration d'un Plan de Gestion
des Eaux (PGE)
Les enjeux aujourd'hui pour le Sénégal en matière de GIRE sont :
- Cohérence territoriale : On compte au Sénégal 59 circonscriptions administratives, représentant l'Etat sur le territoire (14 régions, 45 départements) divisées en 123 arrondissements ; et 599 collectivités locales décentralisées dont 42 départements, 552 communes (dont 385 rurales), et 5 communes villes. Ce maillage territorial représente un enjeu central pour l'articulation des politiques publiques nationales, locales, et d'intégration de la gestion des ressources en eau au Sénégal.
- Diversité des usages : Par ailleurs, au-delà de cette nécessité de mise en cohérence, la diversité des usages est importante, dans le temps (selon la saisonnalité), dans l'espace (amont-aval), de nature (souterraine/surface), et en termes de catégories (agricoles et eau potable) et sous catégories d'usagers (agricoles notamment).

Contexte spécifique de la Somone
La sous-UGP Somone a été proposée, en accord avec la DGPRE, en vue de jouer un rôle pilote pour les actions prévues aux présents termes de référence.
Située au sein de l'UGP du Sine-Saloum, la sous-UGP de la Somone est partagée entre deux régions clés pour l'économie du Sénégal : Dakar et Thies. Au sein de la sous-UGP, plusieurs unités hydrologiques sont à prendre en compte. En particulier le bassin versant principal de la Somone, qui dispose d'une superficie évaluée à 420 km2 environ, avec son embouchure sur la « petite côte » sénégalaise, en proie à un développement touristique important.
Le bassin de la Somone est extrêmement sensible au risque de sécheresse avec des débits faibles en période humide, et quasi-inexistants en période sèche et donc un faible potentiel de développement agricole durable. Par ailleurs, les eaux de surface sont sujettes à des conflits d'usage, et les les retenues d'eau en amont ont un impact négatif sur les activités aval. Six barrages dans la réserve de Bandia, (à 10km de l'embouchure), et 3 trois à Kissane (25 km de l'embouchure), retiennent effectivement l'essentiel du débit disponible sur la Somone. En termes d'enjeux qualitatifs en plus des effets de la contamination organique due à la croissance urbaine dans un milieu côtier sensible, on peut aussi noter comme caractéristiques spécifiques à la Sous-UGP le projet de centre d'enfouissement technique de la ville de Dakar (à Sindia), la présence d'industries d'importance (Cimenteries du Sahel) ou encore l'aéroport international Blaise Diagne.
Enfin la zone présente un intérêt environnemental : il s'agit d'une zone très riche de l'amont à l'aval du bassin, avec différents modèles de gestion pour la conservation et la protection de la biodiversité (réserve privée de Bandia; la forêt de Thies, la forêt de Baobab de Nguékhok, ou encore la forêt classée de Sébitkhotane; l'écosystème laguno-estuarien qui fait l'objet d'une Réserve Naturelle d'Intérêt Communautaire depuis 1999)

Objectifs:
Le projet contribue aux 3 objectifs du PAGIRE :
-L’amélioration des connaissances et des moyens de gestion, y compris en termes de planification aux différentes échelles pertinentes dans le pays, en se basant sur du benchmarking international et sous-régional (Afrique de l’Ouest);
-La création d’un environnement favorable à la GIRE faisant appel à une gouvernance adaptée, notamment en termes de concertation/participation ;
-L’amélioration de la communication, l’information, l’éducation et la sensibilisation sur l’eau et la biodiversité liée aux milieux aquatiques, en particulier par l’amélioration du fonctionnement des systèmes d’information sur l’eau et la mise à disposition des connaissances.

Description de l'action:
Composante 1 : Appui méthodologique à la planification
Activité 1. Instruments de planification pour la GIRE : Appui méthodologique et partage d'expérience, incluant une collaboration Sud-Sud, dans le cadre des projets de coopération décentralisée menés en Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Togo, Bénin, notamment) sur la mise en œuvre des instruments de planification pour la GIRE : Cet appui se fera notamment au niveau national auprès de la DGPRE (AMO) visant à une meilleure préparation des instruments de planification (PGE). Ceci se fera en interaction avec les acteurs du projet financé par la Banque Mondiale dans ce domaine, mais aussi les parties prenantes clés de la GIRE dans le pays (l'OMVS par exemple, dans une logique de partage d'expérience et d'articulation des outils nationaux).
Activité 2 : Mise en œuvre pilote: Appui à la DGPRE dans la sous-UGP de la Somone. Focus sur les solutions fondées sur la nature (SFN) : Le projet aura vocation à appuyer tout le territoire de compétence de la DGPRE, mais il est proposé, d'un point de vue opérationnel, de travailler sur un bassin pilote. En particulier l'UGP Sine Saloum et la sous-UGP de la Somone. Cette dernière se trouve dans un contexte littoral d'une valeur environnementale particulière (écosystème estuarien, présence d'une réserve), avec la préparation d'un plan de gestion en cours qui fera l'objet d'un appui. Par ailleurs, des propositions relatives à la méthode de planification pour l'adaptation au changement climatique seront effectuées, dans le cas spécifique de l'UGP Sine Saloum (avec focus sur la Somone en tant que zone vulnérable). La méthode proposée priorisera les mesures à fort bénéfice social/environnemental et à coût économique raisonnable quelle que soit l'évolution du climat attendue, en situation d'incertitude (mesures sans regret). En particulier, seront étudiées les solutions fondées sur la nature pour la réponse aux défis de l'évolution du climat dans un milieu d'ores et déjà contraint par les conditions naturelles et les impacts anthropiques. Ces éléments viendront alimenter le processus de planification de la Sous-UGP.

Composante 2 : Gouvernance
Activité 1 : Mécanismes de concertation/participation et structures de gestion : Expertise française et benchmarking régional pour la mise en place d'organes de participation/concertation et de structures exécutives à l'échelle des bassins hydrographiques. Les propositions seront pensées au niveau sous-UGP et UGP, adaptées au contexte. Un draft de statuts et de règlement intérieur sera co-construit.
Activité 2 : Mise en œuvre pilote sur la sous-UGP de la Somone : ceci permettra de tester l'accompagnement méthodologique évoqué dans le cadre de la Composante 1 par une gouvernance ad hoc.
Ces actions pilotes prendront en compte le contexte spécifique de la Sous-UGP, les antagonismes amont-aval, l'existence d'espaces existants d'échange (réserve communautaire en aval) en respectant les intérêts (collectivités rurales /urbaines /acteurs du tourisme/ secteur agricole/ acteurs forestiers/ monde industriel/ ONGs etc.) et en prenant compte de la situation géographique de la zone, relativement proche de Dakar.

Composante 3 : Systèmes d'informations et connaissance
Activité 1. Etat des lieux/diagnostic en termes de systèmes d'information : Sur le bassin pilote et au niveau national, état des lieux de l'harmonisation des systèmes d'information (identification des données et informations existantes, fonctionnement des catalogues de métadonnées, accessibilité, hétérogénéité/dispersion de l'information, etc.) qui précisera la teneur des actions d'appui à mener dans l'activité suivante.
Activité 2. Proposition de réponses adaptées au contexte : Via un guide méthodologique, identification des outils utiles pour la DGPRE et pour les structures exécutives à l'échelle de l'UGP et de la sous-UGP pour la prise de décision (fiche de métadonnées, plateforme web notamment).
Activité 3. Partage d'expérience pour la création d'un Centre de Documentation : En se fondant sur l'expérience acquise par l'OIEau à Limoges, le projet appuiera la DGPRE pour la modernisation du centre de documentation du Ministère. Sur l'ensemble de ces composantes, le projet inclue la consolidation d'un document de référence qui sera présenté et publié dans le cadre du FME 9 de Dakar en 2021.

Composante 4 : Incubation de projet pour l'adaptation au changement climatique
Pour l'adaptation au changement climatique, la mise en relation entre les moyens financiers internationaux existants et les projets en gestation sur les territoires potentiellement bénéficiaires est un enjeu central d'articulation, qui vient poser un défi à la gestion intégrée des ressources en eau. Des porteurs de projet proposent des solutions d'adaptation efficaces au Sénégal.Cependant, ils peuvent rencontrer des difficultés à en assurer le financement. En effet l'accès aux différents fonds existants pour le climat (Fonds Vert pour le Climat, Fonds d'Adaptation, fonds spécialisés des agences de développement bilatérales et multilatérales) suppose la maîtrise d'une procédure de montage de projet complexe propre à la finance climat. Il convient donc d'appuyer ces acteurs au montage de leurs projets d'adaptation. Dans cette optique, la 4e composante du projet, résolument concrète, proposera l'incubation d'un projet sur le bassin. Celui-ci viendra répondre aux besoins priorisés dans les étapes antérieures, techniquement (Composante 1) , Socialement (Composante 2) et sur la base de systèmes d'informations améliorés (Composante 3).

Classement:
Sous-secteur d’intervention: gestion de la ressource en eau
Milieu d’intervention: rural , urbain
Activité principale du projet: études , renforcement des capacités


Source:
AESN

Types de financement:

Agences de l'eau

Organismes et Contacts

Office International de l'Eau lire plus... 21, rue de Madrid
75008  Paris
France
Tél.: +33 1 44 90 88 60
Fax: +33 1 40 08 01 45
  dg[à]oieau.fr
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